Le Gardien sortit de l’ombre d’une ruelle et s’engagea dans la rue principale. La route était encombrée et les pas des passants claquaient sur les trottoirs mouillés. En le voyant, un homme vêtu d’un costume noir leva son chapeau pour le saluer.
Ah ! S’il savait qui il saluait, il n’en serait que moins indifférent et ne serait sûrement pas le seul.
En marchant, le Gardien fouilla ses poches, retournant le contenu de chacune d’entre elles.
Bon sang ! Mais où avait-il bien pu la mettre ?
S’il ne la trouvait pas, l’élue pourrait bien essayer de l’éveiller qu’il ne se passerait rien !
Il fallait qu’il la retrouve.
Bien que l’élue ne connaisse pas son identité, lui connaissait la sienne.
Mais les choses ne tarderaient pas à changer.
Il le savait. Il le sentait.
Tous changeaient si vite ici.
Depuis peu, les manifestations contre le Gardien pullulaient et s’intensifiaient.
Et quand la population ne manifestait pas, ses membres se faisaient la guerre.
Les tensions montaient et l’ambiance devenait électrique.
Mais le Gardien arrivait. Qu’ils le veuillent ou non.
Celui-ci poussa une grille de fer et entra dans un jardin qu’il traversa à grands pas.
Pour l’heure, le Gardien n’était qu’une légende, invisible. Une rumeur flottante dans les esprits.
Un fantôme.
Une menace pour certain. Un soulagement pour d’autres.
Il monta les marches d’un escalier de pierre et atteint un palier.
Mais dans tous les cas, il arrivait.
Le Gardien toqua trois coups à la porte.