Les fils argentés de ses cheveux soyeux,
Dévoilent un canevas de points lancés
Dans les entrelacs des écheveaux de laine
Aux couleurs éteintes par le temps dépensé,
A courir de points d’étoiles en points d’épines.
Les matins délicieux du point de feston en croissant
Jusqu’au point noué de l’entre-deux et du chausson double.
Elle pose le tambour sur le tissu rétréci
De son cœur fatigué, pour que résonne sur la toile
De lin, les froissements de draps brodés
De chaînette zigzag et bicolore, les deux initiales
Au point de croix semées en chemin
Et piquées d’aiguilles aux pointes acérées.
Puis de ses doigts douloureux,
Lâcher les points de « passé empiétant »et ciseler les fils
Au ras de la broderie chagrinée.
Les fuseaux qui guipaient sa vie de dentelles
Ne tiennent plus dans ses mains aux points mouchetés.
Devenue si vieille, elle ne peut plus voir
Avec ses yeux au point mort,
La soie ajourée de sa jeunesse envolée au point de plume.
Beaucoup de tendresse et de nostalgie dans ce joli texte…
Merci Séverine fidèle lectrice toujours au rendez-vous ! Ton commentaire me touche d’autant plus que je suis débutante en poèmes et je doute beaucoup…
Oh que la vie de cette dame âgée est si joliment décrite.
Merci Haldur d’aimer ma brodeuse aux doigts de fée et j’espèrais que mes mots soient à la hauteur de son talent.
Cora Line, je ne suis pas une grande experte en poésie non plus mais je sais ce qui me touche 😉