Deux jours que j’ai posé valises ici, dans ce petit “paradis perdu” de l’Est de la France (en passant, je me dis que je ne connais toujours pas le tiers des régions de ce pays). “Paradis perdu“, n’allez pas vous méprendre – l’appellation pouvant ici en effet, sembler quelques peu incongrue. En surface, cet endroit y ressemble peut-être (un peu) – mais sans relativisme aucun, on se croirait plutôt en “Enfer” (sorte de ‘zone neutre’, où gisent joyeusement les abîmés de la vie, les balafrés, les asphyxiés, les miraculés, les ébahis…). Paradoxalement, il ne règne toutefois pas ici les plaintes permanentes (de “l’extérieur”), ni la résignation, ni le désespoir ! Ce lieu n’est pas “perdu” – ce lieu vit au présent, au jour le jour, dans l’effort & le flot tout à fait impermanent des quotidiennes possibilités s’ouvrant à chacun.
Personnellement, ce weekend fut l’un des plus enrichissants qu’il m’ait été permis de vivre depuis longtemps ! D’observations en imprégnation de ce nouvel environnement, j’y ai rencontré de belles personnes (des survivants, pour bon nombre d’entre eux). Ma préférence va à Lucien, assez fermé & grincheux aux premiers abords – qui s’avère en réalité très drôle & malicieux 🙂 Puisqu’il n’est jamais trop tard, puisse cette prochaine semaine me pousser vers cette attendue libération. Médicalisée, dans un premier temps. En attendant, j’ai décidé de totalement lâcher prise, au présent – & de m’étendre, de m’affaler, de m’écrouler dans ce (tardif) “sas de décompression”. Je n’oublie pas les signes – ni le souffle (coupé), la course, le flip, le timing, le tempo, les impératifs d’une vie (d’avant) a combler. Stop, s’arrêter…