J’avais une douzaine d’années. Premières pièces de théâtre mises en scène dans le jardin. En réalité, nous réadaptions “AB Production” entre (jeunes) potes collégiens. Puis premier scénario : suite d’une fiction télé, cent vingt pages à l’époque envoyées à Madame SPIERO, réalisatrice (que je remercie encore pour sa réponse si bienveillante, reçue quelques mois plus tard). De “la foule”, je n’aimais pas trop m’éloigner – alors j’ai longtemps dansé, d’abord, puis beaucoup chanté. Jusqu’à écœurement, “page blanche”, épuisement, extinction de voix/voie (j’y reviendrai). Il y a des “si”, des cycles, des signes qui (pourtant) ne trompent pas ; comme il y a déroutes, des roustes, des doutes qui ne s’estompent pas non plus (en un claquement de doigts).
ECRIRE, c’est une respiration ! Puisque mon temps (libre) ne suffit plus à mes chansons, je me dois d’en modifier la forme – renouer silencieusement avec les yeux, les cœurs ; sonder les sensibles épidermes qui me/se ressemblent. En amoureuse chronique (du “vivant” dans son ensemble), j’ai décidé de laisser l’inspiration revenir. Colmater les souvenirs, au présent – témoigner, évacuer, exprimer qui je suis et ressens. Admettre qu’il faille “aller de l’avant”, c’est assumer ses propres envies de changements – exit la peur, la comparaison, le jugement. J’ouvre ainsi, les portes de mon <lab[OR]atoire> ! M’amènent ici l’amour (du maniement) des mots – de ceux qui mêlent le tout au rien, le grave au plus léger – de l’Humaine complexité émotionnelle.
Ici je dépose, décris, explore, expose, déplore, questionne, décortique… je cogite et chronique l’ordinaire – d’une vie “hybride” qui défile, à mille à l’heure ! Aussi solidaire, solide que solitaire : je m’autorise aujourd’hui à dire, à défaut de (me) taire – encourageant lâcher-prise et dépôt de “masques” (notamment à travers la perte, nécessaire, de toutes illusions premières). ECRIRE, constitue depuis toujours une part majeure de mon ADN ; une quête de sens, d’espace, de perspectives, de profondeur, d’identité, d’assise, de véracité. Ici, sans fard, laisser parler mes intuitions, mes colères, mes émerveillements, mes indignations, mes urgences. Puis-je ainsi manifester dans la matière, ces bouts de rêves qu’il me reste… A ces lumineuses lignes (de mire) qui présentement, m’éclairent.
Dernières lueurs de septembre, mordre la Vie à pleine encre !