Aujourd’hui, c’est demain. Néanmoins plus je m’évertue à m’accrocher aux “voies du bien”, plus je ressens cette pesante sensation de me faire mal. Et inversement – à trop stagner dans des choix plus que douteux, mon instinct ne tarde pas à me revenir tel un boomerang, n’aspirant alors plus qu’à retrouver le sain, le beau, le bien. J’ai l’impression que nous sommes plutôt nombreux ces temps derniers, à évoluer dans une sorte de brouillard cotonneux, aveuglant, anxiogène, asphyxiant. Fraîchement débarquée dans le fameux cercles des “quadras”, il semblerait que je ne me sois pas encore tout à fait “rencontrée”. Cela m’apparaît dingue, post mille-et-unes vies traversées jusqu’ici – de ne plus être en mesure de mettre en pensées de nouveaux rêves, de foncer sur d’autres idées. Je bouillonne à l’intérieur – tellement entière – ne parvenant pas à comprendre les causes, la provenance de cette fortuite perte de sens. Comment recouvrir mes capacités de visualisations (donc de matérialisations) d’inédites intentions? Finalement ai-je déjà su, de ma personne prendre le pouvoir?
Je n’ai certes, plus aucun ‘espace’ pour la oisiveté depuis plusieurs années : ni pour lire, réfléchir, chanter, courir, ni pour davantage nourrir mon esprit et mes ambitions (que trop rarement pour écrire, la nuit). Je crois que je suis rincée, éreintée, lassée de cette course effrénée, menée jour après jour robotiquement sous les injonctions d’un système qui nous noie (bien que courant pourtant, à sa propre perte). J’ai réalisé cette semaine à quel point je m’épuisais (ayant aussi pour habitude de tout donner professionnellement), pendant que d’autres s’occupent de mon p’tit dernier – que j’élève seule – cinquante heures par semaine ! J’ai tout sauf envie de me réveiller trop tard – de laisser ce triste Monde me faire croire que plus rien est possible ; aux prétextes de l’âge, d’une tardive (seconde) maternité, ou d’une situation financière et géographique contraignante. Comment sortir du mode écrasant de “pilote automatique”, sans passer pour une pathétique assistée? Comment renouer avec soi (son authentique entité), afin de se connecter pleinement et être en Paix avec sa propre identité?
M’extraire de cette spirale quotidienne infernale au sein de laquelle je m’essouffle, devient urgent… Comment (et où) faire silence, pour mieux se réentendre penser (panser)?