Le matin arrive et la peur me tétanise
Les souvenirs me reviennent
Comme des flashs qui me paralysent
Une silhouette, une ombre qui se dissipe
Dans un silence qui se fige.
Je voudrais partir et disparaître
Quitter cet endroit hostile et malveillant
Mais comment faire, je n’ai que 10 ans.
Une porte se ferme dans ce lieu clôturé
Portant tant de vies maltraitées et brisées
Des jeunes désœuvrés et abandonnés
Des gamins de la rue, totalement perdus
Qui, pour survivre ont dû quitter leur pays
Des âmes d’enfants qui jouaient dans la cour des grands
Sans jamais pleurer, ils ont dû tout accepter
C’est la vie, c’est comme ça
Aucune main ne se tend quand on est qu’un enfant.
Mélangé à tous ces inconnus
La montée de la violence, je l’ai connue
Je pensais ne pas être en danger
Mais, je me sens si peu protégé
Moi, qui ne suis ni désobéissant, ni délinquant
On m’a soudainement privé de toute liberté
Je suis dans le flou et te cherche partout
Tous les soirs, ton ombre revient dans le noir
Et à l’aurore quand je m’endors, mère, je t’appelle encore.
Même si ton amour a pris souvent la couleur de la douleur
Et si la violence tu l’as maintes fois portée sans aucune culpabilité
Je voulais rester tout de même à tes côtés
Il paraît que jadis tu as été battue et que personne n’aurait rien vu
Ton histoire tu l’as cachée au fond de toi, sans jamais la verbaliser
Mais si un jour, tu oublies ton douloureux passé
Sans haine, ni aucun préjugé
Alors, je trouverai la force de tout gommer et de pouvoir te pardonner.