Chapitre 11 : Le plan
Cali ramena dans le marécage la princesse et son chevalier. Guerro vint à leur hauteur.
– « Ton épreuve était de rester dans le marécage. Pourquoi tu ne m’écoutes pas ? » parla fort Guerro.
– « Je veux bien mais j’ai senti ces personnes en danger, j’ai du intervenir » expliqua Cali pour calmer son maître.
– « On s’en serait sorti sans ton aide » fit Francisco tout vexé de voir ce jeune garçon récupérait les lauriers.
– « Il faisait face à une dizaine d’archers, deux sorciers et trois porteurs de niveau faible. » enchaîna l’apprenti.
– « Encore cette organisation, même mode opératoire. Tu pensais le trouver aussi ? ».demanda Guerro.
– « De quoi parlez-vous ? » interrogea la princesse qui n’aimait pas comprendre les choses.
– « D’un homme, porteur d’épées célestes, qui s’entourent de sorciers ou de magiciens pour faire ces méfaits. Il a détruit nos vies, et nous comptons lui rendre la monnaie de sa pièce ! » répondit avec conviction Cali.
– « N’aurait-il pas une balafre sur la joue ? » questionna Francisco.
Les deux hommes acquiescèrent en même temps.
– « C’est pour lui que nous allons voir votre roi. Son groupe sévit entre nos deux frontières et il nous cause du tord. Notre pays est en conflit avec le pays voisin de Castillon et nous devons déployer toutes nos troupes, mais cette bande monopolise une partie de chevaliers importante pour notre survie. De plus nous n’arrivons pas à mettre la main sur eux, ils ont un ou deux coups d’avance sur nous. »
– « Nous avons déterminé une zone où pourrait se trouver leur base mais on s’attend à un accueil de très grande envergure. Et nous n’avons pas assez de soldats pour être sûr de l’emporter. » ajouta le chevalier blanc.
– « Bon pouvez-vous nous dire où se trouve cette zone, je pense y aller faire un tour pour localiser avec précision leur base et leurs différents moyens de défenses ? » demanda expressément Guerro dont la motivation venait d’être revigorée.
– « Vous, seul contre tout ces combattants, vous n’y survivrez pas une minute ! » s’exclama Francisco devant l’insouciance affichée.
– « Je n’ai pas dit tout détruire, même si l’envie ne manque pas, mais faire du repérage sans être vu ». répondit le vieil ermite.
– « Si mon maître le dit, c’est qu’il peut le faire ». ajouta Cali.
La conversation dura des heures mais Guerro en dévoilant son histoire et celle de Cali finit par convaincre la princesse et Francisco. Guerro prépara son paquetage et décida de partir dans deux jours. Il installa les invités dans son dôme.
Le lendemain matin il réveilla Cali. Avant de partir, combattons. Les deux hommes s’éloignèrent et prirent leurs armes respectives. Guerro paraît les attaques rapides de son apprenti mais il sentait qu’il en gardait en réserve.
– « Pourquoi, ne montres-tu pas ton réel pouvoir ? Tu ne veux pouvoir affronter ce maudit Gridin ? » lâcha Guerro.
A ces mots Cali força davantage et prit rapidement l’avantage et désarma son maître.
– « Bravo, pour la première fois tu m’as vaincu. Tu es digne d’être porteur d’épées célestes . Avant de partir, je te dois une chose ».
– « Une chose, maître, vous m’avez tant appris ! » pleurnicha le garçon en se frottant ses yeux brumeux.
– « Julius n’était pas réellement ton père ».
– « Comment ? » fit Cali surpris.
– « Si tu te rappelles de mon histoire, il y avait une servante lorsqu’on m’a attaqué et cette servante c’était ta mère. Je n’ai pas pu la sauver cette nuit là et je m’en excuse. Je n’ai pu que te sauver toi. Julius t’a alors accueilli comme son fils. Il voulait de dire la vérité, mais pour ta sécurité, il s’est tut. Si je te dévoile enfin la vérité c’est tu es maintenant prêt pour l’affronter et je ne voulais pas te perturber. Ton vrai père est en vie, il s’agit de Rivoli, le frère du roi . Je transmets cette broche que ta mère avait mis sur tes habits ce soir là. » lui dit-il en lui tendant le bijou.
– « Pourquoi m’avoir tout caché, pourquoi ? » cria le jeune homme perturbé.
– « Je ne pouvais perturbé ta formation et te rajouter plus de haine que ce que tu avais. Je suis impardonnable et je le referai. Tu as un talent que je n’ai jamais vu et je ne veux pas que la haine et ta vengeance obscurcissent tes futurs actes de porteur d’épées célestes. »
Le jeune homme ne répondit pas et s’isola des autres. Il réfléchissait à tout ce que lui avait dit son maître. Il comprenait les actes de Guerro mais lui en voulait encore un peu. Il fermait les yeux et essayait d’imaginer sa défunte mère tout en tenant sa broche dans les mains. Il ressentit alors une présence et une main toucha son épaule droite. Il se trouvait apaisé par ce contact si doux, il ouvrit les yeux et aperçut la princesse.
– « Désolé de vous importuner », fit-elle d’une voix douce. Le garçon gêné ne sut quoi répondre à cette princesse qui ne devait pas être plus âgée que lui. Elle continua.
– « Les adultes pensent que ne rien nous dire, nous protège, mais ils se trompent. On peut entendre la vérité même très jeune. Guerro nous a tout expliqué en détails, et je sais ce que vous ressentez actuellement. Très jeune j’ai perdu ma mère et le roi, mon père ne m’a jamais la véritable histoire de sa mort, je l’ai su que par hasard lors d’une conversation que je n’aurai jamais du entendre. Votre maître a voulu vous protéger mais il a fait maladroitement. Je pense qu’il s’en veut d’avoir laissé fuir ce chevalier à la balafre. Vous ne devez pas lui en vouloir plus que cela. »
A ces mots le jeune chevalier se relava, sans oser la regarder.
– « Merci princesse Aude, vous m’avez conforté dans mon choix du pardon. Il faut que je me concentre pour atteindre mon but et pour cela la rancune ne m’aidera pas. Je ferai tout pour voir cet homme payait de ces crimes ».
Cali pardonna à Guerro et la nuit fut paisible. Le lendemain, il partit en reconnaissance tout en donnant des directives aux autres.
– « Si dans trois jours, je ne suis pas revenu, il faut que vous vous dirigiez vers la capitale, pour prévenir le roi de ce qui se trame et faire éclater la vérité. La princesse n’aura pas de mal à l’approcher. Pour toi Cali, il faudra montrer ta valeur au roi lors du tournoi des épées qui a lieu dans quatre jours. Ce tournoi permet au royaume de recruter des nouveaux chevaliers. Si la princesse n’obtient pas d’aide, tu infiltreras la garde royale et mènera ton enquête. »
– « Si cela se produit, cela voudra dire que vous avez échoué et que vous êtes mort ».
– « Plutôt que je suis en retard ou capturé. Donc tu seras quoi faire, mon digne apprenti. »
Les deux hommes s’enlacèrent et Cali regardait son maître s’éloignait jusqu’à ne plus le voir.