SOMMAIRE :
PROLOGUE ( SVP pas encore)
I– CHARITÉ FUNÈBRE
II– LA MORT RÔDE TOUJOURS
III– SUSPECTIONS COLLECTIVES
IV– JUGEMENT PARTIAL
V– OSTRACISME
VI– LA SÉPULTURE DE PIFANDA
VII– LE POINT DE NON-RETOUR
VIII- LE COURROUX DE BABAGNACK
Durant son trajet pour s’y rendre chez le doyen et dynaste Yingui, le vent se mit violemment à souffler. Emportant tous les détritus du sol, des feuilles mortes, du sable et de la poussière. Les feuillages des arbres voltigeaient comme les jupes, robes et pagnes des dames qui se tenaient à l’extérieur, vaquant à leurs occupations. Des bruits retentissants dans le ciel se faisaient entendre lourdement, puis une grande pluie s’abattit sur le village, obligeant hommes, femmes et enfants à aller s’abriter. Babagnack lui par contre, courait tel qu’un fou possédé par la folie.
Lorsqu’il atteint l’enceinte du Chef, il se précipita à la case principale, la plus grande située au milieu d’une vaste cour comparable à un carrefour et ses différentes routes qui représentaient ici les autres cases. Sans réfléchir, ou prêter attention si on l’avait remarqué ou pas, il fonça comme un boulet de canon sur la première porte qui vola en éclats. Il tomba nez à nez sur Yingui et ses notables qui étaient assis autour d’un grand repas de gibier (probablement du sanglier) rôti dans de la tomate avec des ube pourpres (ignames violettes). Ils mangeaient dans l’opulence et la joie tous ensemble dans un même large plateau. Immédiatement en le voyant, ces derniers furent pris de peur et restèrent immobiles ne sachant pas comment réagir. Oubliant le protocole, il se lança :
– OÙ SONT LES CORPS DE MA FEMME ET MES FILLES ?
C’est alors que l’une des notabilités celui même qui était venue à sa case délabrée intervint :
– Que fais-tu ici ? Le Maître Yingui t’a formellement interdit de remettre les pieds au village !
– Va-t’en tout de suite ! Ordonne le neuvième et dernier important.
Encore plus enragé et avec une voix plus grave, Babagnack redemanda une seconde fois et plus lentement cette fois-ci, mais sévèrement.
– OÙ… SONT… LES CORPS… DE… MA FEMME… ET… MES FILLES ?
– Elles sont déjà mortes, alors ta question est inutile. Réponds le septième.
– Tu n’as plus droit aux terres du village, aucuns membres de ta famille d’ailleurs mort ou vif. Renchérit le quatrième.
– Même la cour frontale de ta maison ne t’appartient plus, allez du balai, ouste ! Avant que même elle, nous te l’enlevons. Continue le huitième.
Il pleuvait toujours ardemment et le vent continuait de souffler fortement. Toujours franchement furieux, il insista :
– OÙ SONT LES CORPS DE DADAMA, PINIS ET PELANA ?
Agacés, le premier finit par lui avouer, malgré le refus du chef Yingui :
– Nos hommes les ont déterrés et utilisés pour donner à manger aux chiens et porcs.
Immédiatement, Babagnack se jeta sur lui, mais il fut protégé par les autres huiles qui s’étaient vite interposées entre eux. Ensuite, ils le portèrent en tenant fermement ses membres et le balancèrent au loin hors de la pièce comme une chose inutile. Après, ils se tinrent tous à l’entrée, excepté le dynaste, le regardant se tortiller de douleur. Pendant ce temps, le sixième sortit, malgré la pluie qui tombait toujours, pour réapparaître quelques secondes plus tard avec huit gros chiens enragés avec des gueules bavantes qui perdaient une grosse quantité de salive qui tombait sur le sol tourbeux. Il vint rejoindre ses confrères, toujours debout au seuil de la porte cassée, il y a peu par Babagnack. Puis il dit :
– Si tu t’avises de remettre encore les pieds ici, on te les coupera et les donnera à manger aux chiens et aux porcs.
Étant encore lucide, Babagnack comprit que vu la situation, il ne put pas faire le poids face à eux. Il se résigna et se releva doucement. Mais avant de tourner ses talons, il les fit face à distance. Les notables se mirent en garde en dépit de la pluie qui battait, du vent qui tourbillonnait et du tonnerre qui tonnait toujours.
– Ce que vous m’avez fait, ne sera rien à côté de ce que je vous ferai endurer ! Profère-t-il.
Finalement, il s’en alla accompagné par de grands éclats de rire sardonique et les braillements des chiens.
À SUIVRE…
C’est tellement passionnant! Je n’en perds pas une goutte et suis toujours impatiente que la suite de ton récit paraisse. Quelle récit triste et accablant que celui de Babagnak!
Merci Aurore pour tes critiques constructives. Tu ne sais pas combien ça me fait plaisir.