Date historique pour Ajaccio et moi.
2 décembre 2010,
Date historique pour moi, car elle me rapproche inexorablement de mon copain germanique Alzheimer et de mon poteau américain Parkinson, et pour Ajaccio car c’est la commémoration du sacre de Napoléon premier (1804) et de la victoire d’Austerlitz (1805).
Parti vers 19H30 errer sous la pluie et le froid relatif de la Corse du sud, à la recherche d’un « rade » pour noyer mon ancienneté récente et pourtant irréversible, je butais près de l’hôtel de ville sur une armée de grognards à bonnet à poils d’ours et ses tambours, jouant “aux morts” puis la Marseillaise.
Mes anachroniques soldats auxquels ils ne manquaient pas un bouton de guêtre, présentaient fièrement leurs mousquets modèle 1777 et leurs uniformes d’époque et je me retrouvais par hasard honoré moi aussi par cette fanfare jouant l’hymne à la république en souvenir d’un empereur !
Il ne me restait plus qu’à bâtir, patiemment, mon ivresse anniversaire à coup de Casanis et de Patrimonio. Pas de danger que, chez Bonaparte, je fasse des victimes puisque je circule à pied et si mon œil n’est plus aussi bon, à défaut de le prendre, aussi souvent que je le voudrais, mon pied, lui, l’est toujours !
De retour dans mon hôtel mal chauffé je découvre un nouveau cadeau, la chaîne “Histoire” diffuse ce soir un de ces vieux films soviétiques qui ont bercé mon enfance en république démocratique et populaire avec de vrais héros sacrifiant leur vie pour le bien commun en n’acceptant aucune compensation en retour, ni reconnaissance ni récompense, même pas un timbre-poste !
Le monde a bien changé, putain moi aussi ! Et pas en mieux…
Carnet de vie, de hasard et de voyage. 30
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