Les 5 sens… à Tokyo

5 mins

Résumé de mon ressenti sur la mégapole Japonaise à travers les 5 sens.

Date du voyage : Novembre 2019



La vue

Tant d’immeubles plus gigantesques les uns que les autres. Ils brillent, les rayons du soleil se reflétant sur leurs parois de verre. C’est la première chose que je vois en sortant de la station métro, près du parc Ueno. Ce dernier ressemble d’ailleurs à un coin de paradis perdu au milieu des géants. Il m’apaise, avec son herbe verte, sol clair, sa fontaine majestueuse et le temple shinto qui se cache timidement derrière les quelques cerisiers. Je croise dès mon arrivée des salarymen en costume de bureau, et des écoliers en uniforne allant à l’école.

Akihabara est aussi inoubliable qu’improbable. Partout, des affiches et des écrans animés faisant la promotion des nouvelles séries à venir, et des anciennes qui tiennent toujours la route (bonjour Détective Conan !). Des maids en robe noires ou roses, décorées de dentelles et avec des serre-tête ornés d’oreilles de chats pleines de strass et de paillettes. Les salles d’arcades battent tout les records avec des machines alignées les unes à côté des autres. Pachinko, jeux de course, jeux de rythme, machines à pinces… il y en a tellement.

La Skytree, imposante et impossible a éviter. Elle est immense. Si immense que je dois me courber en arrière pour prendre sa pointe en photo. En haut de celle-ci, a 300 mètre de haut, ma curiosité est plus forte que ma peur du vide, et je regarde le sol de verre sous mes pieds, me dévoilant un Tokyo qui semble stoppé dans le temps.

La Tour de Tokyo, que je surnomme vite la “petite soeur” de la Tour Eiffel. Elle est moins haute, mais bien plus colorée, avec une peinture rouge vive partagée avec un blanc ayant la couleur du lait.

Dans les quartiers de Shinjuku, de Shibuya, d’Asakusabashi, d’Harajuku et de Ryogoku, je m’en prend plein les yeux, de jour comme de nuit. Les couleurs sont vives, les façades de certains magasins sont en bois délicat et peint avec finesse, révélant des détails époustouflants, tandis que le magasins les plus modernes dégagent des couleurs pastels, utilisent des néons à tout-va et vendent des tonnes de vêtements chics, ou bien un florilège de produits dérivés plus inutiles (mais indispensables) les uns que les autres. Je croise Hachiko, pris d’assaut par les photos, en sortant du métro. Il attend son maître pour l’éternité. Je me retourne dans les escaliers pour prendre les reflets offerts par les miroir d’Harajuku, ayant l’impression d’être à l’intérieur d’un kaléidoscope géant.

Les temples me transportent quant a eux dans un autre univers. Leur toits courbés et recouverts de tuiles sombres me fascinent. Des statuettes traditionnelles veillent sur eux, ainsi que les jeunes shintoïstes parés de leurs plus beaux yukatas et kimonos. Les couleurs rouges vives m’éblouissent, et les tanzaku (poèmes japonais) accrochés aux arbres m’intriguent. Ça me donne envie de comprendre ce qui est dit.

Et il n’y a pas de raison que je ne parle pas du métro. Il m’aura transporté à travers toute la ville, et j’aurai toujours en tête son état propre, ses queues de passager attendant de pouvoir monter, et ses dizaines de pubs présentes dans chaque wagon, sur écran ou en tant qu’affiches.


L’ouïe

Malgré l’immense nombre d’habitants, le bruit des voitures ne me semble pas si imposant. Elles roulent tranquillement, ne dérangeant pas les passants. Aucun coup de klaxon, rien. Je suis sans voix. Une ville où les conducteurs ne klaxonnent pas, je n’avais jamais vu ça.

Plus impressionnant encore, les karts. Comme dans le jeu de Nintendo, ils roulent, pour de vrai, avec des conducteurs déguisés. Leur petit bruit mi-moustique, mi-voiture m’amuse beaucoup, bien qu’il soit loin d’être discret.

Dans les rues commerçantes, des publicités avec des voix enjouées arrivent de tout les côtés. Une petite fille légèrement criarde, une jeune femme apaisante, un homme sûr de lui et extrêmement heureux de parler de ce qui semble être un cousin proche des M&M’s…

En quête d’un CD, il faut forcément dans un magasin qui y est dédié. Quel meilleur endroit pour profiter de la pop japonaise colorée et rafraîchissante ? J’ai l’impression d’en entendre partout, le rythme entraînant des chansons me fait légèrement danser, voire même chantonner quand je reconnais certaines musiques provenant d’animes que je regarde.

La langue, je ne la comprend malheureusement pas. Mais j’aime écouter les voix des Tokyoïtes aux téléphones, trottinant en esquivant les autres piétons et en lâchant un petit “Sumimasen !” (“Excusez-moi !”) en allant vers un arrêt de bus. Je crois que je n’oublierai jamais l’accent des japonais parlant en anglais. C’est assez unique en son genre, mais ils font de grands efforts pour se faire comprendre. Leurs gentillesse est vraiment remarquable.


L’odorat

Novembre n’est pas le meilleur mois pour profiter du parfum des fleurs, mais en se rapprochant des parcs, l’air de la nature parvient jusqu’au narines. Le gazon fraîchement coupé, les feuilles de certains arbres, l’eau dans lesquelles se baignent les carpes koï. La nature existe, même quand elle est entourée de buildings.

Et toutes ses odeurs de nourriture… C’est un mélange magnifique entre l’aigre-doux, l’épicé, et le frit. Dans les konbini (épiceries japonaises ouvertes 24h/24), l’odeur des pâtisseries sous plastique concurrence celle des brochettes de porc et des buns à la viande étant servit chauds. Non loin du port, le marché aux poissons de Toyosu dégage des arômes de poissons frits et d’iode dès 9h du matin, de quoi bien réveiller les narines. Même le riz a une odeur, discrète et envoutante. Le thé embrasse mes réveils matinaux et me met de bonne humeur dès le matin. Bien joué.

Dans les librairies, je ne peux pas résister à rapprocher mon visage des dizaines d’étagères, remplies de milliers de mangas et autres artbooks… Juste pour sentir l’odeur du papier neuf comme de celle du vieux papier, profiter de la délicieuse odeur de l’encre mélangée aux pages. Pour mon nez, c’est un délice qui ne se mange pas.


Le goût

Je ne sais pas si c’est le cas, mais le poisson et le riz sont 10 fois meilleurs au pays du soleil levant. Une sensation plus intense et forte pour les papilles de la part du poisson, une texture plus gluante et collante, et non pas désagréable pour autant, en se qui concerne le riz, avec un arôme inconnu, mais qui fait la différence avec tout ce que j’avais goûté jusqu’à aujourd’hui. Mon amour pour les makis et les onigiris n’a fait qu’acroitre !

J’ai moins mangé de viande, mais tenait tout de même à goûter à quelques brochettes agrémentées de sauce soja sucrée, ou encore aux fameux buns fourrés au porc. Les brochettes étaient savoureuses, avec une sauce plus délicate qu’à la normale, et du boeuf bien grillé comme je l’aime. Le bun est fondant et collant. La brioche entourant la viande reste neutre et permet au porc d’exprimer son assaisonnement légèrement épicé et mariné. Un régal.

Et pour une petite pause, rien de tel qu’une pâtisserie ou un petit gâteau. Le sucre n’est visiblement pas le meilleur ami des japonais pour la pâtisserie, il en n’empêche que le gamme proposée est souvent large, avec une passion pour les goûts fraise et chocolat. Le melon pan porte bien son nom, une véritable brioche au goût de melon, avec un chapeau sucré sur le dessus, et une tendresse délicieusement agréable. Moins amatrice de la pâte de haricots rouges, celle-ci se cache souvent dans des endroits inattendus, créant de bonnes ou mauvaises surprises.


Le toucher

Je n’ai pas osé toucher à tout, mais j’ai surtout laissé mes doigts se balader sur les couvertures des livres présents en énorme quantité dans les magasins. Certains, sous plastiques, restent inaccessibles, car se sont sans doute des reliques précieuses qu’on ne touche qu’avec les yeux. Les couvertures sont douces comme du velours, d’autres sont légèrement rugueuses, et certaines sont lisses et plastifiées.

Dans les temples, je me permets de retourner quelques tanzakus écrits sur des plaquettes en bois vernis. Je regarde les dessins que certaines personnes ont fait, et passe mes doigts sur les caractères en kanji pour les redessinés dans le vide. C’est léger et fragile, comme certains de ces écrits, je suppose.

Esprit des fêtes et de Noël oblige, j’admire aussi les nombreuses illuminations qui ornent la ville et s’éveillent la nuit tombée. En voyant de nombreux (grands) enfants frôler des décorations, je me permet de faire de même. Ainsi; je serre dans mes mains des guirlandes douces ou lumineuses, et je m’amuse même à faire se balancer des “boules de Noël” en forme de Pikachu. Dans les parcs, je me colle le dos contre quelques arbres illuminés.

Je crois que ce je j’ai le moins aimé toucher, c’était le billet de retour que j’ai tendu à l’aéroport de Narita pour rentrer chez moi…

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4 Commentaires
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Paragraph Yvan
4 années il y a

Bonsoir !
C’est inhabituel et très intéressant de décomposer un retour d’expérience par les cinq sens. Ça offre différentes perspectives. J’imagine que cet écrit est basé sur le contenu d’un carnet de voyage ?^^

Lucas John
Lucas John
4 années il y a

Ah Tokyo. Personnellement, je n’aurais pas de mots pour la décrire tant elle est extraordinaire. Et que dire du reste du pays.
2 voyages, quasi 6 semaines là bas, et je n’en ai vu qu’une infime partie (vivement le prochain voyage).
J’aime beaucoup ce que tu as écrit et ne peux qu’acquiescer^^

Paragraph Yvan
4 années il y a

@Manon Bld : Ah si le texte a été rédigé en partie de mémoire, c’est que ça a du être une sacrée expérience ! La photo aide aussi pas mal à se rappeler du point de vue des autres sens que la vue.
@John Lucas : Je t’envie ! Ce sera ma prochaine destination cible ! 😉

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