Le conte de la Sorcière des Bois Chapitre 8 – Respirer sans inhaler

10 mins

Dans mon rêve, je courais après une lumière. Plus ma main se tendait vers elle, plus elle s’éloignait. On pourrait croire qu’elle m’évitait, mais en réalité, il s’agissait d’ignorance. C’était toujours la même chose. Sauf que, cette fois-ci, un rocher m’atterrit dessus sans prévenir.

Une douleur au dessus de l’arcade. Un œil s’ouvrit pour être aussitôt éborgné.

─ Aïe ! Mais que…

─ Mú ! Je t’ai demandé de le réveiller, pas de le lapider !

Le furet-léopard me lorgnait de son habituel air bougon au travers de son trio d’éclairs jaunes, dont l’un aveugle, dessiné entre les deux autres. Il s’échappa avant que j’ai eu ne serait-ce que l’idée de lui balancer quelque chose, laissant, dans sa fuite, tomber le panier de noix qui s’éparpillèrent sur les nattes.

Foutu monstre. Je jure qu’un jour tu finiras à griller sur une broche. Et tant pis de ce que dira Nellis.

La sorcière se trouvait plongée dans ses ustensiles, très alerte en dépit de la lumière matinale qui filtrait au travers des racines du grand chêne.

─ Allez ! Un peu de nerf la marmotte.

Au fond de moi, je laissai échapper un lourd soupir de fatigue.

─ Pourquoi tant d’agitation de si bonne heure ? la questionnai-je une fois sur pieds.

─ J’ai à faire au village. À moins que tu veuilles garder le logis, je te conseille de t’activer. Les elfes n’habitent pas tout près.

Un autre soupir rejoignit le premier.

Le petit-déjeuner, englouti à la vitesse de l’éclair, et une rapide toilette plus tard, mon épouse et moi arpentions les chemins de gibier vallonnés, d’autant plus dangereux que le givre s’ajoutait aux racines et aux crevasses. Mes jambes encore molles de la nuit, bien trop courte à mon goût, se retrouvèrent bientôt repeintes de bleus. Les crampes accentuaient ma mauvaise humeur.

Trois jours s’étaient écoulés depuis la promenade dans les grottes sépulcrales et l’épisode du Diable transformé en monticule. Mon esprit avait beau fourmiller de questions, aucune n’avait encore été formulée. J’essayais de me trouver une raison, un mélange de peur, de timidité et de bougonnerie. Je ne savais plus quoi penser et encore moins dire. J’avais honte de l’avouer, mais Nellis m’effrayait, un peu.

Aussi, je lui en voulais, de se taire et d’attendre que ce soit moi qui rompe le mutisme ambiant. Après tout, elle était à l’origine de ce malaise entre nous. Si nous n’étions pas capable d’échanger nos sentiments, comment espérer que cette union fonctionne.

Mais était-il encore temps de reculer ? Le voulais-je vraiment ? Et comment réagirait Nellis ? J’avais été témoin de sa puissance, qu’elle dissimulait habilement sous ses formes frêles aux traits purs.

Parfois, je m’imaginais rêver, avant de me persuader que, songe ou pas, j’étais désormais coincé dans ce monde. Ne me restait qu’à le faire mien ou être avalé. La simplicité était si cruelle et la complexité si réconfortante. Réfléchir à démêler les nœuds retardait la prise de décision.

Après un voyage passé dans le quasi-silence, nous arrivâmes enfin au village des elfes. Enfin, si on pouvait appeler cela un village. Il ne ressemblait en rien à ceux de ma mémoire. D’abord, je crus que la sorcière se fichait de moi, car mes yeux ne voyaient rien. Puis des bâtiments sortirent de la végétation luxuriante, aux couleurs chamarrées malgré l’hiver résistant.

─ Nos demeures conservent la forme des éléments naturels, conta savamment Nellis. Nous nous gardons d’imposer des limites à notre créativité. À l’inverse des dépotoirs que vous appelez villes et de vos cubes aux styles pauvres qu’un aveugle ne pourrait confondre avec l’œuvre de la nature.

Je passai outre l’énième rebuffade à l’égard du genre humain pour me délecter de l’atmosphère. Mes poumons se gorgeaient d’un air si pur, presque oppressant. Mon cerveau chancela.

─ Ne t’en fais, c’est normal, me rassura la sorcière en notant mon état subit. Le cœur des bois renferme un souffle ancien. Tu mettras un peu de temps à t’habituer. Le premier effet devrait vite passer.

De fait, je ne tardai pas à reprendre mes esprits, quand bien même ma vision dessinait toujours quelques vagues.

J’identifiai autant de maisons parmi les branches nues qu’aux pieds des troncs. Des passerelles reliaient celles en hauteur. La terre servait de mortier, les racines et branchages de piliers et le sous-bois feuillu toiturait le tout. Je vis un elfe émerger d’un trou dans une butte. J’en déduisais que certains vivaient aussi sous terre.

Le peuple des bois vaquait à ses occupations. Certains tressaient des paniers, d’autres séchaient des peaux, beaucoup sculptaient à l’ombre des grands arbres. Un groupe jouait des instruments, juché sur un rocher au-dessus d’un ruisseau dont le chant se mêlait à la musique. Tous les visages paraissaient si jeunes.

Des sourires timides accueillirent notre arrivée. Les regards me semblaient plutôt naturels, malgré le fait que j’étais le seul humain dans le coin, du moins à ma connaissance. Nellis répondait aux saluts aimables par la même familiarité. Pour ma part, j’hochai timidement la tête, incapable de contrôler l’afflux sanguin dans mes joues. Ma propre gêne nourrissait mon malaise.

─ J’ai l’impression que tu es appréciée dans le coin, interpelai-je mon épouse.

─ Les elfes des bois sont toujours chaleureux entre eux. Un vieux dicton prétend que cette chaleur tient à l’écart la froideur des bois.

─ J’imagine bien les courants d’air et l’humidité à la vue de ces… maisons.

─ Détrempes-toi. L’intérieur est très douillet, aussi douillet que sous le chêne.

Je me sentais encore minable d’avoir parlé sans réfléchir, convaincu par mon ignorance.

─ J’ai des emplettes à faire. Et si tu allais faire un peu d’exploration pendant ce temps, proposa la sorcière sans relever ma soudaine aphasie

─ Tu ne préfères pas que je t’accompagne ?

─ Faire le tour des boutiques risque d’être redondant. Mieux vaut que tu profites.

─ Très bien dans ce cas.

En vérité, j’étais soulagé. Un peu de solitude m’offrirait un plus large espace pour ordonner mes pensées, tout en m’épargnant, pour une heure ou deux, le malaise de ces derniers jours.

─ Je t’appellerai si j’ai des choses lourdes à porter.

Dessous son comportement détaché, mon instinct me dictait que le sentiment était partagé.

En flânant dans les rues, ou plutôt les sentiers feuillus, je découvrais une toute autre atmosphère qu’à notre arrivée. Maintenant que la lune s’était éclipsée, le soleil palot que j’étais attirait tous les regards, non plus familiers et chaleureux mais curieux, avec une pointe de dédain. Mon embarras grimpa en flèche jusque dans mon cerveau, déjà en ébullition à cause de l’air pesant du cœur des bois.

Je m’arrêtai pour écouter le groupe de musiciens sur leur rocher. Les instruments se turent et des éclairs m’incendièrent comme une vieille souche. J’ignorais la source de cette défiance subite, soupçonnant néanmoins l’absence de Nellis comme étant la cause. Je décidai de la rejoindre pour échapper à ce lynchage de jugements muets. La sensation horrible du rêve où tu es seul nu comme un vers au milieu d’une foule silencieuse.

Une porte de lierre tressé s’ouvrit à mon passage. Une petite créature rabougrie émergea des ombres.

─ La bénédiction des esprits sur toi, enfant. Tu es le jeune époux de la sorcière. Que dirais-tu de venir discuter autour d’une tasse de thé ? m’invita une voix étouffée mais bienveillante, accompagnée d’un grand sourire ridé.

 Face à ce premier geste de bonté, j’obéis sans poser de questions. Le lierre tressé se referma sur le ventre creux d’une coquille difforme, couvant un feu qui me réchauffa aussitôt le cœur. La grand-mère m’enjoignit de m’installer auprès de l’âtre. Ses cheveux blancs comme la soie me rappelèrent ceux de Nellis, bien qu’ils soient plus rares et à l’aspect fragile.

Je m’ébahis devant les étagères couvrant les trois quarts de l’unique pièce de vie, grinçantes sous une montagne de livres et de rouleaux.

─ Tu aimes lire ? demanda la vieille elfe.

─ Avant, je ne pouvais passer une journée sans des pages à la main. Mais depuis que je suis ici, je n’ai plus eu l’occasion d’en toucher une. Nellis ne conserve aucun écrit. Elle dit que ça encombre alors qu’un cerveau ne prend pas de place. Puis-je ? m’enquis-je timidement en pointant d’un doigt admiratif la mer de trésors.

─ Je t’en prie. Tu trouveras de tout là-dedans, bien que ce soit le bazar, car je ne suis guère douée pour le rangement. Et je m’empire sur mes vieux jours. Mais pour en revenir à ton histoire, il est dommage qu’un amoureux de la lecture comme toi soit tombé sur une disciple de la tradition orale. Il faut dire que les sorcières font partie de cette catégorie, mêmes si certaines tendent à se moderniser ces derniers temps. Il est vrai que se souvenir du savoir entretient la mémoire. Toutefois, il arrive un âge fatidique où on ne peut empêcher nos neurones de griller. Tout noter nous épargne les regrets.

Elle discourait tout en préparant le thé tandis que je lorgnais les précieuses reliures calligraphiées à la façon d’un fou se brûlant les rétines à force de fixer le soleil.

─ Le thé est prêt, enfant.

C’est avec désolation que je la rejoignis parmi le cercle de coussins moelleux, entre les bras du feu crépitant. Le thé offrait un arrière-goût de… moisi.

─ C’est une recette de mon cru, m’expliqua l’ancienne. Mon ingrédient secret : la cèpe angelote. Je t’autorise à le répéter à ta sorcière pour qu’elle te fasse la même.

─ Merci.

Sans façon.

─ Pardonnez-moi, repris-je après une nouvelle gorgée, plus mauvaise que la précédente. Je ne me suis pas présenté. Je suis Jilam.

─ Baignée de lumière soit notre rencontre, Jilam. Je suis la Gardienne.

─ C’est là votre titre ?

─ C’est ainsi que l’on m’appelle depuis dix ou douze générations, je ne suis plus sûre. Mon nom, il est gardé dans un de ces ouvrages. Amuse-toi donc à le trouver, si cela t’amuses.

─ Si vous m’autorisez à revenir pour le chercher, ce sera avec grand plaisir. Mais… excusez-moi, comment me connaissez-vous ? Vous saviez que j’étais l’époux de Nellis… de la sorcière.

Un ricanement rauque souleva une nuée de braises.

─ À l’intérieur de ces bois, le vent porte les rumeurs aussi vite que les bouches en ville. Les elfes comme les démons, jusqu’au hérisson dans son trou en passant par le condor dans son nid, toutes les oreilles de la forêt ont eu vent du mariage de la sorcière de ces bois.

Je restai incrédule, ne sachant trop si elle se fichait de moi.

─ Dis-moi, Jilam, pourquoi es-tu ici ?

─ C’est une longue histoire, répondis-je, épuisé rien qu’à l’idée de mettre en ordre le récit.

Je sentais le regard de la grand-mère des bois, bien qu’invisible derrière les entailles de ses orbites.

─ Longue, dis-tu. Puis-je te demander quel âge tu as ?

─ Quinze ans.

─ Sache que, cette lunaison-ci, je fêterai mon mille deux cent soixante-sixième anniversaire.

Ma voix tomba dans ma gorge et chuta jusque dans mes boyaux.

─ Oui. J’ai connu l’époque où ces bois recouvraient l’entièreté des plaines et vallons, d’un contrefort à l’autre des montagnes. Un millénaire ensevelit les souvenirs de mon quinzième printemps.

─ Êtes-vous immortelle ? lâchai-je enfin après une gorgée rance.

─ Nul ne l’est. Pas même les étoiles, qui finissent tôt ou tard par s’éteindre. La différence entre toi et moi c’est le temps qui nous est accordé pour faire la paix avec soi. Nous œuvrons tous deux au même but, toi à tes débuts, moi vers ma fin, mais nous n’avons pas les mêmes outils pour tracer notre chemin.

Je songeais à tout ce que cette réalité impliquait pour Nellis et moi, conscient que les questions s’ajoutaient davantage que les réponses.

─ Je te le redemande, Jilam. Pourquoi es-tu ici ?

─ Parce que je n’ai nulle part où aller, me justifiai-je avec des trémolos dans la voix.

─ Est-ce vrai ?

Instant de silence.

─ Non, finis-je par avouer en serrant la timbale en argile contenant le thé infect, avant d’ajouter : Mais c’est tout comme.

Mes yeux dévièrent ceux absents de la vieille renarde.

─ Je lis dans tes mots et ton visage le doute qui te dévore à petit feu, susurra la roublardise, les rides peintes des illusions du feu. Ne sachant par où aller, tu t’es dirigé dans les bras de la sorcière. Que sais-tu exactement d’elle au juste ?

─ J’ai lu beaucoup sur les sorcières et les elfes, me défendis-je après un temps de réflexions pataudes. La plupart des faits, je ne les ai jamais pris pour avérés. Le reste, je l’ai balancé dans la case scepticisme. L’unique certitude que j’ai, c’est mon désir d’apprendre.

─ Et crois-tu que c’est auprès de la sorcière que tu apprendras ? Ta réponse sous-entend que tu ne connais rien à son sujet. Tu as choisi de lier ton destin à celui d’une inconnue sortie des bois. Tes doutes sont justifiés. N’importe qui penserait que tu as été ensorcelé. Tu as côtoyé ces regards, n’est-ce pas ? Des yeux juges. Par chance, mon expérience me permet de croire en beaucoup de choses sans moraliser la foi d’autrui.

Ses paroles, aux accents de vérité implacable, creusaient un trou à l’intérieur et le remplissaient d’un torrent de nouvelles questions, qui s’écoulait, encore et encore, à n’en plus finir.

─ Je suis venu ici pour apprendre, répétai-je en essayant de me convaincre moi-même. Cela implique en premier lieu d’apprendre à la connaître.

─ Apprendre des mensonges. Est-ce seulement du savoir ?

─ Qu’est-ce que ça veut dire ? la confrontai-je sous le coup de la colère montante.

─ Tu es un enfant perdu au milieu de bois anciens peuplés d’esprits, de monstres et d’âmes tout aussi vieilles, qui espère apprendre et, par ce savoir, découvrir un sens à son existence éphémère. Pour cela, tu t’es remis entre les premières mains venues.

Je terminai ma tasse d’une traite sans parvenir à étouffer la grimace qui suivit.

─ J’ai lu un jour que l’amour naît dans la brume. J’ai aussi lu que l’opportunité de le croiser est aussi infime que le trou d’une aiguille. Il est plus aisé de se piquer que de l’enfiler, et une seconde chance ne nous est que très rarement offerte.

─ De la poésie, enfant. Elle sert à émouvoir les jeunes cœurs et à rappeler les souvenirs aux anciens. Tu ne fais que réciter des pensées d’autrui. Où sont les tiennes parmi tous ces beaux mots ? Je vois une ombre assise près de toi, Jilam. Tu n’ose la regarder, de peur de ce que tu pourrais voir.

Je sursautai. Cette ombre dont elle parlait, j’avais l’impression de l’entrevoir. Mon cœur se gela.

─ Pourquoi cherchez-vous à semer le doute ? Que vous a fait Nel… la sorcière ?

─ Le doute est déjà semé. Tu ne peux pas le laisser te consumer. Je souhaite simplement t’aider à faire un choix, et si possible, le bon. Quant à la sorcière, je n’ai rien contre elle personnellement. Mais les sorcières sont des êtres à part, des créatures versatiles, parfois capricieuses. Il y a une raison pour qu’elles vivent en solitaires.

─ Pour quelle raison est-elle venue à moi dans ce cas ?

─ Cela, je l’ignore. Nul n’entrevoit les pensées qui s’agitent sous la soie blanche. Et l’existence n’a d’yeux que pour ce qu’elle voit. J’ignore tout autant la ou les raisons qui t’ont conduit ici, enfant. Mais je dois le dire, tu n’as pas ta place en ce monde. Chaque être est le produit de ce qui l’entoure, et tu n’as pas été taillé par ces bois.

Je pesai les paroles de la vieille sage, la présence de l’ombre plus oppressante à mesure que les braises se consumaient.

L’elfe s’agita pour sortir une pipe sculptée, qu’elle nettoya avant de la remplir de pelures végétales prélevées dans un sachet de cuir.

─ As-tu déjà fumé des racines de pavot ? Non ? dit-elle face à mon visage circonspect. Tu verras. Cela libère les carcans de l’esprit et ouvre de nouveaux horizons jusqu’alors dissimulés.

Une épaisse fumée odorante s’éleva pour remplir la coquille. La Gardienne me tendit la pipe.

─ Le secret est de respirer sans inhaler.

Ça sonne totalement contradictoire.

Je m’exécutai malgré la suspicion, conscient que ça serait impoli de refuser. Je compris aussitôt avoir été trop gourmand.

Mes doigts se mirent à caresser les nattes au sol pour constater leur toucher soyeux. L’aura des flammes se transforma en un soleil rougeoyant, les vagues peintes en violet sous les baisers du couchant. Mes mains se délectaient de la chaleur satinée du sable fin. Je clignai des yeux en contemplant les palmes du cocotier à l’ombre duquel mon corps nu était allongé, enveloppé des caresses de la brise marine. Une noix de coco chuta en manquant m’ouvrir le crâne. De la coque fendue émergea une nuée de criquets. La panique m’emporta tandis que les pattes crochues des insectes tiraillaient mes cheveux. La nuée s’envola en direction du ciel, tableau de nuages noirs parcourus de nuances bleues et mauves. L’orage dessina la gueule d’un loup. Ses mâchoires claquèrent. Je hurlai. Mon esprit contemplait avec effroi mon corps, figé dans ses cris.

Le tonnerre me fit émerger. La coquille baignait dans l’obscurité et une pestilence âcre. Deux pupilles de chat, voilées par la fumée, m’observaient de l’autre côté de la flaque incandescente du foyer.

Nouveau coup de tonnerre. La porte de lierre s’ouvrit brutalement. Du déluge qui régnait au dehors, une silhouette menaçante se découpa à la lueur d’un éclair. Un soupir s’échappa de ma gorge pâteuse.

─ Nellis ?

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