Xénova Chapitre 2

7 mins

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L’étoile filante

Le surlendemain matin, Mme Dumas réveilla Hugo et Camélia à cinq heures et demie. Il fallait beaucoup de temps pour rejoindre les écoles, ils devaient donc se lever très tôt.
Ils descendirent dans la cuisine pour prendre leurs petits déjeuner. Camélia qui n’était pas très bien réveillée renversa son bol de lait. Ils s’attendirent tous les deux à ce que leur mère se mette en colère, mais elle se contenta de dire :
    – Ce n’est rien ma chérie, je vais nettoyer !
    Hugo espéra que sa mère allait avoir ce nouveau travail, leur vie allait changer. Elle était beaucoup plus souriante, et moins fatiguée depuis qu’elle avait un espoir de partir de la ferme où elle travaillait.
    – Aujourd’hui est un grand jour ! commença Mme Dumas.
    Elle allait passer son entretien.
Ils s’habillèrent, se lavèrent, puis vers six heures et quart, Hugo sortit le vélo du garage.
Il rencontra M. Maltais, qui était en train d’arroser son jardin avant le lever du soleil. Il se levait toujours très tôt, car comme il dormait presque toute la journée, il ne dormait plus beaucoup la nuit.
    – Bonjour mon petit ! lui dit M. Maltais.
    – Bonjour monsieur Maltais ! répondit Hugo.
    – Tu es levé tôt aujourd’hui ! continua-t-il.
    – Comme tous les jours ! dit Hugo.

M.Maltais s’étonnait toujours de voir Camélia et Hugo debout à cette heure là.
    – Ta mère passe son entretien aujourd’hui, n’est-ce pas ? demanda-t-il.
    – Oui.
    – Ça va bien se passer, dit M. Maltais confiant.
    – J’espère, dit Hugo, qui aurait aimé être aussi confiant que lui.
    – Allez, au revoir petit ! Je te laisse, je vais arroser mes tomates.
    Hugo hissa son sac dans le panier à l’arrière du vélo. Camélia arriva en courant.
Il mit son sac dans le panier aussi.
Mme Dumas sortit sur le perron pour leur dire au revoir et pour monter dans sa voiture.
Elle avait mis sa plus belle robe, s’était bien coiffée et elle s’était mis du rouge à lèvre. Elle lissait ses cheveux et remettait sa veste en place toutes les deux secondes, et elle paraissait très nerveuse.
    – Bonne journée mes chéris, leur dit-elle.
    Elle les embrassa tous les deux en faisant attention de ne pas leur mettre de trace de son rouge à lèvres.
    – Ne t’inquiète pas maman, tout va bien se passer, la rassura Hugo.
    Mme Dumas lui sourit. Il aurait voulu lui dire qu’elle était la meilleure maman du monde, qu’il l’aimait de tout son cœur et qu’il était fier d’elle, mais une boule dans sa gorge l’empêcha de parler et il se contenta de lui sourire.
Hugo aida Camélia à monter à l’arrière du vélo, puis il monta devant, et il commença à pédaler.
    – Au revoir maman ! cria Camélia.
    – A ce soir ! répondit Mme Dumas en agitant la main.

Ils pédalèrent pendant quarante minutes, puis Hugo déposa Camélia devant son école à sept heures cinq. La garderie de l’école ouvrait à sept heures et demie, mais Hugo déposait Camélia avant l’ouverture, sinon il était en retard pour son collège. Camélia retrouva son amie Lucie, qui était avec son père, David. Ils étaient toujours les premiers, ce qui arrangeait Mme Dumas qui ne voulait pas laisser sa fille toute seule devant l’école. Hugo leur fit signe, puis il repartit.

Il pédala pendant trente-cinq minutes, puis arriva devant son collège cinq minutes avant qu’il ouvre. Il gara son vélo à l’emplacement fait pour, y accrocha son cadenas, puis il se dirigea vers l’entrée du collège. Il n’avait pas vraiment d’amis, car il habitait loin de la ville donc les élèves ne l’invitaient jamais à leur anniversaire ou à leurs sorties. La sonnerie retentit et tous les élèves entrèrent dans le collège. Hugo se rangea avec tous les élèves de quatrième C devant la porte du professeur d’histoire-géo.

La journée se passa sans problème, puis il sortit du collège à quatre heures et demie, prit son vélo et allait se mettre en route vers l’école de Camélia quand un cri retentit :
    – Ohé ! Hugo !
    Hugo se retourna et aperçu sa mère, garée sur le parking devant le collège. Elle avait ouvert sa portière et elle l’appelait.
Il couru vers elle en poussant son vélo, très content. Elle n’était jamais venue le chercher après une journée d’école, son travail finissait toujours trop tard.
    – Maman ? Mais que fais-tu là ? lui demanda Hugo, surpris.
    – Je voulais fêter la bonne nouvelle ! répondit-elle toute contente.
    – Tu as eu le travail ? demanda Hugo.
    Les yeux brillants de sa mère répondirent à sa place.
    – Oh, mais c’est génial ! s’écria Hugo en se jetant dans les bras de sa mère.
    – Allez, on va vite chercher Camélia et je vous amène quelque part !
    Camélia fut aussi surprise qu’Hugo en voyant sa mère et Hugo qui venait la chercher.
    – Maman ? Tu ne travailles pas ? demanda-t-elle, incrédule.
    – Et non ! répondit Mme Dumas. J’ai démissionné de la ferme dès que j’ai eu mon nouveau travail ! Allez, je vous amène en ville !!
    Hugo et Camélia se lancèrent un regard. Ils n’étaient plus allés en ville depuis que leur père était mort.
La voiture roula un moment puis arriva enfin.
Hugo regardait défiler par la fenêtre les immeubles, les grandes enseignes illuminées, les grands magasins. Tout paraissait gigantesque. Il avait presque oublié ce qu’était la ville. Camélia semblait ressentir la même chose car elle avait le nez collé à sa fenêtre et contemplait le paysage en silence.
Enfin, la voiture s’arrêta devant un grand cinéma.
    – Euh, tu sais maman, tu n’es pas obligé de nous payer tout ça. Tu n’as même pas encore commencé à travailler alors…
    – Oh mais ne t’inquiète pas mon chéri ! Le patron veut tellement m’avoir qu’il m’a donné ma paye avant même que je ne commence à travailler !
    Ils entrèrent dans le cinéma, et Mme Dumas leur acheta du pop-corn. Ils choisirent un film fantastique et s’installèrent confortablement sur des sièges côte à côte. Hugo et Camélia étaient aux anges. Mme Dumas encore plus. Ils adorèrent le film. Quand il se termina Camélia sautait partout. Elle se prenait pour une fée, le personnage principal du film. Mme Dumas leur prit la main à chacun, et les entraîna vers la sortie. Elle se dirigea vers un restaurant qui clignotait.
    – J’espère que vous avez faim ! dit Mme Dumas.
    – Oh oui ! répondirent Hugo et Camélia en chœur.
    Ils entrèrent dans le restaurant, et Mme Dumas s’approcha d’un serveur.
    – Bonjour, j’ai réservé pour un adulte, deux enfants au nom de DUMAS.
    Le serveur regarda sa liste puis il les conduisit à une table au fond du restaurant.
L’ambiance était chaleureuse. Ils s’installèrent confortablement et commandèrent leurs repas.
Ils se régalèrent et riaient pour un rien.  Ils s’amusaient beaucoup.
Puis à la fin du dessert, ils sortirent. Un vent froid les enveloppa et ils frissonnèrent. Il faisait nuit noire, et des lampadaires éclairaient les trottoirs. Ils marchèrent jusqu’à la voiture et roulèrent pendant un moment.

Arrivés à la maison, ils allèrent dans leurs chambres et enfilèrent leurs pyjamas.
Hugo ouvrit ses fenêtres et regarda le ciel étoilé.
Il repensa à cette soirée et remercia le ciel d’avoir exaucer son vœu, que sa mère trouve un nouveau travail.
Tout à coup, une lueur brilla dans le ciel. On aurait dit une éblouissante étoile filante. Hugo eu l’impression qu’elle se rapprochait de la Terre…
    – Hugo ?
    Hugo sursauta. Sa mère se tenait sur le seuil de sa porte.
    – Oui ?
    – Je viens te dire bonne nuit, mon chéri.
    Elle l’embrassa, puis sourit.
    – Tu n’auras plus à faire toutes les tâches ménagères, car maintenant je ne travaillerais pas autant. Ce sera beaucoup plus simple.
    Il la serra dans ses bras, et elle sortit.
Il regarda à nouveau par la fenêtre pour essayer d’apercevoir la lumière, mais le ciel était d’un noir d’encre.
    – Bah, se dit-il. C’était simplement une étoile filante. On en voit souvent ici.
    Et il se coucha. Il s’endormit vite et n’entendit pas Camélia se coucher après lui dans la chambre d’à côté.

Le lendemain matin, Mme Dumas le réveilla tôt, comme d’habitude. Ils déjeunèrent, se lavèrent, puis il sortit son vélo. Il s’étonna car M.Maltais n’était pas là. D’habitude, il arrosait toujours ses tomates avant le lever du soleil.
Il mit les sacs dans le panier, et partit avec Camélia. Il la déposa et repartit en direction de son collège. Alors qu’il pédalait, il vit de la fumée s’échapper d’un des nombreux champs qui bordaient la petite route sinueuse. Il s’approcha, pour voir ce qu’il se passait, et découvrit un énorme trou dans le champs, d’où s’échappait la fumée. On aurait dit un cratère. Il posa son vélo par terre, et couru vers le cratère. Quand il arriva devant, il regarda à l’intérieur et cru qu’il rêvait. A l’intérieur, il y avait non pas un énorme rocher comme il le pensait, mais une jeune fille assise en tailleur. Elle avait l’air très concentrée sur un petit objet qu’elle tenait dans ses mains. Elle avait de longs cheveux blonds presque irréels. Il racla un caillou avec sa chaussure et la jeune fille leva la tête vers lui. Hugo remarqua qu’elle avait les yeux marron très clairs, couleur noisette.
    – Bonjour, dit-elle.
    – Euh, bonjour, répondit Hugo.
    Elle continuait à le regarder, et il se sentit mal à l’aise.
    – Qui es tu ? demanda-t-il enfin.
    – Je m’appelle Luna, et j’ai eu un petit accident. Je ne peux plus rentrer chez moi, dit-elle d’un air triste.
Hugo chercha des yeux un véhicule, déconcerté.
    – Je…je ne comprends pas vraiment comment tu as fait ce trou sans véhicule.
    – Sans quoi? demanda-t-elle.
    – Véhicule, répéta Hugo.
    Elle le regarda étonnée.
    – Comment as-tu fait ce trou ? demanda-t-il.
    – J’ai voulu utiliser ma bague, dit-elle en montrant l’objet qu’elle tenait dans les mains. Je sais bien que c’est interdit, mais j’ai voulu l’essayer. Et je suis tombée sur Terre. Heureusement, j’ai réussi à me protéger, et j’ai fait ce gros trou.
    Hugo revit la lumière tomber, hier soir.
    – C’é… C’était toi que j’ai vu hier soir ? demanda-t-il.
    – C’est possible, dit-elle. Le pouvoir que j’ai utilisé fait beaucoup de lumière.
    Hugo la regardait, de plus en plus ébahi.
    – Tu es tombée du ciel ??
    – Oui. J’habite dans une planète assez loin de la vôtre. Au fait, comment t’appelle-tu ?
    – Hugo.
    – D’accord. Bon, eh bien au revoir Hugo.
    – Attends, je…je peux peut-être t’aider ? demanda-t-il maladroitement.
    Luna releva la tête.
    – Tu ferais ça ?
    – Eh bien, si je peux… commença Hugo.
    – Oh, oui ! le coupa Luna, surexcitée. Il faut être deux pour être sûr que le sort qui me ferait revenir chez moi fonctionne.
    – Le sort ? Mais je n’ai pas de pouvoir !
    – Je sais bien, seulement si tu me tiens, ça marchera car je possède un objet magique, dit-elle en brandissant la bague.
    – Cette bague est magique ?
    – Oui. Chez moi, chaque personne a un objet magique à lui. On apprend à s’en servir quand on va à l’école.
   – Ouah ! Je n’aurais jamais pensé qu’une autre planète avec de la vie existait ! dit Hugo fasciné.
    – C’est parce qu’on est bien caché ! Allez, donne moi la main et répète après moi : portaillus xénova !
    – Euh… portaillus xénova !

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