— Eliya, s’il te plaît je ne vais pas te manger.
Dans un soupir je me retourne et il me lâche enfin le poignet.
— Je sais…
— Qu’est-ce que tu fais ici ? Envie de venir t’entraîner.
— Pas vraiment non…
Il sort de sa poche un paquet de cigarettes, et m’en tend une. J’accepte volontiers.
— Tu vas enfin me dire ce que tu fiches ici ?
— Honnêtement ? Je te cherchais.
Je peux lire sa surprise sur son visage.
— Vraiment ? Et pourquoi ça ?
— J’ai des questions ?
— À quels sujets ?
— Sur hier. Pourquoi tu te battais en plein milieu de la nuit et surtout dans la rue ?
— Je ne sais pas pour m’amuser sûrement.
— Pour t’amuser ? Tu te fous de moi ?
— Non, mais je n’ai pas de compte à te rendre.
Il marque un point, il n’a pas de compte à me rendre.
Je tire sur ma cigarette, c’est fou comme ça arrive à me détendre. À oublier tout ce qu’il s’est passé avant. À me sentir libre.
— C’est tout ce que tu voulais savoir Eliya ?
Il me regardait dans les yeux. Je n’arrivais pas à m’en détacher. Il avait les yeux d’un gris sombre. On pourrait croire qu’il est tout le temps en colère, mais non son regard est doux.
— Oui…
Puis le silence s’installa entre nous, jusqu’à ce que nous finissions notre cigarette.
— Je dois y aller, lui dis je.
— Je peux faire un bout de chemin avec toi cette fois-ci ?
— Pourquoi tu as peur que je disparaisse en plein jour maintenant ?
Il sourit.
— C’est sûrement ça.
On voyait se dresser devant nous le restaurant et sans que je ne puisse contrôler quoi que se soit je pris la parole.
— Pourquoi tu as des problèmes avec les clients ?
Il s’arrêta net.
— Comment tu sais ça ?
— C’est un de tes collègues qui me l’a dit. Comme je te cherchais, il en a déduit que tu avais des problèmes avec moi.
— Pff quel sale con !
— Du coup, c’est quoi tes problèmes ?
— C’est rien, rien qui ne te regarde.
Je voulais absolument savoir…
— Tu devrais en profiter.
— Profiter de quoi ?
— Je suis une inconnue. Je ne pourrai pas te juger. Et des fois c’est bien de parler à des inconnues.
Il me regardait, comme ci ce que je venais de lui dire l’amusait. Il avait un petit sourire en coin.
— Très bien inconnue. Je te dirai tout. Tout ce que tu veux savoir à une condition.
— Laquelle ?
— Toi aussi tu devras tout me dire, ce soir. Rejoins-moi devant le restaurant à 00H. J’aurai fini mon service, et je n’aurai plus de secret pour toi.
Et sans que je n’aie le temps de lui répondre, il s’en alla. Il me tourna le dos et reprit sa route. Comme j’avais l’habitude de le faire.
Il me laissa là, dépourvu de mot.
Hâte de savoir ce que ces deux là on a se dire. Même si je n’aime pas trop la violence, le "bad boy" ne manque pas de charme.
J’adore suivre ton histoire ! Les personnages ont leur petits caractères à eux, et bien qu’ils soient tous très différents, ils sont tous très attachants. Tes dialogues sont très bons, ils s’enchaînent du tac au tac et sont très réalistes, c’est un beau travail
J’ai hâte de voir l’évolution de la relation entre ces deux là
Bonne continuation
Nous passons donc du côté d’Axel : Intéressant de voir qu’il apprivoise Eliya comme un p’tit animal sauvage, je dirais comme un p’tit animal curieux et blessé bien entendu (Comment ne pas aimer le personnage Eliya ?)
Ax lui tend une cigarette et passe ce moment en silence (pour ne pas l’effrayer). Elle se détend et alors, parce qu’elle est détendue, elle constate qu’il a les yeux doux. C’est vraiment bien assemblé. Ensuite, Axel table sur cette curiosité et négocie ! Je m’ouvre si tu t’ouvres ! Donnant-donnant ma Grande ! Tu ne fuiras pas s’en m’avoir donné quelque chose ! C’est parfait.
Il s’en va de lui-même, et ce faisant, il confirme par ce geste qu’il n’est pas dangereux et il la quitte sur une promesse de se révéler. Gulp ! Souhaitons que ce Axel ne soit pas un habile manipulateur (c’est ce qu’on se demande si on a pas lu jusqu’au dix comme je l’ai fait). Mais ce que je veux souligner, c’est à quel point l’auteur nous a accroché au récit ! Bravo !
C’est le but de tout auteur ! Accrocher le lecteur.