Voici un p’tit extrait modifié d’un passage de Bathyscaphe, une nouvelle sur laquelle je bêche à temps perdu.
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Cette fille me donnait la fièvre. Je la revoyais nue dans la salle des machines, son bassin ondoyant, sa peau perlée de sueur. Je l’entendais râler dans les hautes, affamée, suppliante. Nous dûment notre salut plus d’une fois au bruit des turbines. La fraternisation sur les navires de la Marine est en effet interdite.
La fantassin de pont Angel Eanor était une psyché de talent. Elle m’avait déjà sondé depuis une centaine de coudées lorsque je l’aperçus accourir dans ma direction. Mon ange m’enlaça dans une vrille éperdue, ses bras noués autour de ma nuque. « Grand fou ! me dit-elle. Attends que je sois débarrassée de ça… »
Je maudis l’Alboa constrictans qui entourait son corps. Dissimulée sous ses vêtements, ce serpent était chargé de la surveiller durant notre permission dans l’Île de Beauté. Cette exigence du Colonel m’apparaissait inexplicable, aussi bien dire consternante. La bête réagit par une secousse. Nous éclatâmes de rire et alors Angel m’enlaça en me plantant un de ses baisers dans le cou. Cette môme savait comment me coller le frisson.
Assaillie d’une pulsion animale, je la tirai derrière un mur. Ici, sur cette île, je pouvais enfin la consommer sans risquer d’être envoyé aux fers. Je lui dévorai les lèvres, mes mains pétrissant son corps, celui-là noyé dans la danse du désir. Nos esprits de psyché s’offrirent l’un à l’autre des vagues de soifs et d’ardeurs mélangées à des impressions dermiques d’un velouté indescriptible. Son bassin maintenu serré contre mon sexe, la môme gémit d’avidité, sa bouche ouverte en creuset à l’entrée de mon oreille. Nous avions faim, nous brûlions de descendre aux enfers et nous y serions tombés n’eut été du réveil de l’Alboa.
Le chaperon immonde activa sa reptation, allongeant la portée de ses anneaux pour s’ancrer dans le haut d’une cuisse et verrouiller l’accès au temple. À l’autre extrémité, la tête progressa sur la chute de reins, parcourut l’abdomen, remonta le dos et enserra la poitrine. L’ophidien s’allongea toujours un peu plus, jusqu’à se couler autour de sa gorge. Angel arrêta de respirer. Un sifflement et la bête bondit gueule ouverte dans mon visage.
J’ouvris les yeux.
Et quel extrait! J’espère bien qu’il y aura une suite.
Merci Christophe, cet encouragement me fait du bien.