Fragment 4
Le colonel Harper.Parker fut satisfait d’apprendre que la demande pour faire partie du groupe sélect des Aides de la Maison bleue avait immédiatement été acceptée par le comité relevant du Président. L’entrevue de la candidate Angel.Eanor fut expéditif. On ne lui posa aucune question sur ses antécédents criminels, on ne s’intéressa pas à la chute sociale d’un enfant de haute caste reclassé Avariée, ni à son passé dans la Légion d’honneur avec à son actif un impressionnant tableau de chasse sur les Animalus. On ne posa aucune question non plus sur sa bourse ou sur l’interruption de ses études supérieures.
On ne considéra réellement que sa peau couleur albâtre et sa chevelure platine. Il y avait également ses yeux aux couleurs de l’acier, toujours au bord de larmes. Je crois qu’il fallait être insensible pour ne pas encaisser un clou au cœur devant ce regard d’une clarté blessante. L’interview des examinateurs se termina au constat de son tempérament à fleur de peau, réactif comme l’acide murmurique.
Harper.Parker savait, comme tous les recruteurs du Service de renseignements, que les attributs d’une jeunesse fragile plaisaient au Président. Le comité de sélection des aides de la Maison bleue avait mordu à l’hameçon. Angel. de son côté, avait été envoyé à la casse comme un soldat dont on peut disposer. La mission l’exigeait.
Sitôt en poste, la môme de vingt ans se glissa de nuit dans la zone des armoires à parchemin, anesthésiant les poulpes de surveillance par une émission interférométrique à ondes cérébrales pulsées. Ses recherches rapportèrent une moisson impressionnante au commissaire Moulin.Müellder, le procureur affecté à l’enquête sur la collusion entre les Jaunes et la campagne électorale du Président Trompe. Mais après deux mois d’espionnage de son pays, pour son pays, la môme s’était sentie devenir folle. Elle aurait tout lâché, n’eut été d’un événement dramatique survenu en mer.