Du néant au frisson. Chapitre 56.

5 mins

Eliya

On n’a même pas eu besoin d’échanger un seul mot. Il était là, et quand il m’a vu, il m’a de suite pris dans ses bras. Je savais que j’avais fait le bon choix. Il était exactement là où je voulais qu’il soit.

Il m’avait laissé la journée pour moi, et je lui accorderai ma nuit.

— Tu es là ?

— Évidement ! Ou voudrais-tu que je sois ?

 Je lui souris. Et on monta les escaliers qui nous séparaient de mon appartement.

— Comment ça s’est passé ce soir ?

— C’était dur et fatigant.

— Les questions n’étaient pas cool ?

— Pas spécialement, c’est surtout l’évocation des souvenirs, qui sont douloureux.

— Je comprends, mais tu es forte !

— J’ai quand même fui le bureau à un moment. J’ai fait une crise d’angoisse.

 Axel s’approcha de moi et me prit dans ses bras.

— Je suis tellement désolé, Eliya. J’aurais voulu être là pour toi. T’aider, te soutenir.

— Ne t’inquiète pas je n’étais pas seule.

— Antoine en a profité…

— Il a voulu me rejoindre, mais l’avocat s’est interposé c’est lui qui est sorti. Il a attendu quelques minutes que je me calme et il m’a rejoint. Il a dit que je devais me servir de ma colère pour surmonter ce procès.

— Je pense qu’il a raison. La colère est un bon moyen pour tenir. Quand je me bats, c’est elle qui me domine. Si elle n’était pas omniprésente, je ne serais sûrement plus là.

On alla s’installer sur mon canapé. Je me suis blotti contre lui. Ma tête me faisait mal.

— Et pour les autres, c’était aussi dur ?

— Je suppose que oui. Je n’ai pratiquement rien écouté. J’étais comme prisonnière des souvenirs.

— Je comprends. Ça reste un traumatisme et j’imagine que pour les autres ça devait être pareil.

— Sûrement, on n’en a pas parlé, Antoine voulait me raccompagner et passer la soirée avec moi. J’ai refusé.

— Pourquoi ?

— Déjà, je t’ai fait une promesse. Et ensuite, je n’avais pas envie de passer du temps avec lui.

Il resta silencieux un moment. Et je profitais de ce calme pour respirer en rythme avec les battements de son cœur.

— Je suppose que tu n’as pas mangé ?

— Je n’ai pas tellement faim.

— Pourtant il faut que tu manges quelque chose. Tu devrais aller prendre une douche bien chaude je vais m’occuper de préparer quelque chose.

Je me suis décollé de lui pour me lever.

— Alors bonne chance. Fait comme chez toi. Je vais me faire couler un bain. Et merci.

Il se leva à son tour en se dirigeant vers la cuisine.

— Merci pour ?

— Merci d’être là.

Je l’ai laissé, seul, livré à lui-même dans mon appartement. Je me fichais qu’il ouvre mes placards et tombe sur des dizaines de boîtes de médicaments. Je n’avais plus honte de ça envers lui.

J’ai fait couler l’eau chaude dans la baignoire en prenant le soin d’y mettre une bonne dose de gel douche. Je voulais sentir cette mousse si douce contre ma peau. J’ai mis un pied, puis l’autre à l’intérieur de la baignoire. Le contact de l’eau chaude me détendit automatiquement. J’ai fermé les yeux et je le suis concentré sur ma respiration. J’avais besoin à tout prix de me détendre.

« Vos parents sont morts.

Dommage que je n’en ai pas tué plus…

Servez-vous de votre colère !

Ils sont morts morts morts morts MORTS »

— Eliya réveille-toi ! Eliya !

Je me suis réveillé secoué par Axel à côté de moi, me tenant la tête hors de l’eau.

— Je crois que j’ai fait un cauchemar. Désolé

— Tu t’excuses parce que tu fais des cauchemars maintenant ?

Il attrapa une serviette et me la tendit pour que je sorte de l’eau. Il l’enroula autour de moi et me prit dans ses bras.

— Ça va aller. Un jour, ça passera.

— Je ferai tout ce que je peux pour t’aider en tout cas.

Il m’a laissé le temps de me glisser dans un pyjama et on est allé manger ce qu’il avait préparé.

— Tu as réussi à cuisiner quelque chose ?

— Oui. Tu sais quand on vit seul on est habitué à manger toute sorte de choses.

— Et tu as réussi à faire quoi ?

— Des pâtes, me dit-il avec un grand sourire.

— Intéressant ! Des pâtes à quoi ?

— Des pâtes à l’eau ! Ma spécialité !

— Humm je crois n’en avoir encore jamais mangé.

Nous sommes partis dans un fou rire.

— En tout cas merci, Axel. Merci pour ce repas et d’être là.

— Ne me remercie pas. Je serai là aussi longtemps que tu voudras bien de moi.

Je ne savais pas si je devais aborder ce sujet-là tout de suite avec lui. S’il était disposé à en parler. Mais je devais savoir.

— Tu as des pistes pour un nouveau boulot ?

— Pas tellement… Mais j’ai un combat…

— Ah… Tu vas vraiment continuer ?

— Je n’ai pas trop le choix. C’est demain soir. Tu viendras ?

— Évidement.

Même si je n’aimais pas le concept. J’adorai de plus en plus le voir dans cet état-là. Il était différent et irrésistiblement attirant.

— Je ne pourrai pas perdre si tu es là.

— Pourtant la dernière fois…

 Il se leva et fit le tour de la table.

— La dernière fois, c’était différent. C’est quand je t’ai vu que je suis rentré dans le combat. Mais cette fois, tu ne t’interposes pas.

— Je m’interposerai si tu tombes. Pour que tu te relèves mieux.

Il posa ses lèvres sur les miennes. Et m’attrapa par la taille pour me serrer dans ses bras. Il me porta jusque dans ma chambre. Me déposa sur le lit. Son regard était plein de malice. Rempli d’un désir qui me consumait de l’intérieur. Il remonta le haut de mon pyjama pour le faire passer au-dessus de ma tête. Je me laissais faire. Il embrassa ma poitrine. Il prit le temps de s’arrêter sur chacun de mes seins. Il déposait des dizaines de baisers sur ma peau nue. Il descendait jusqu’à mon nombril. Mes yeux fermés je le sentais s’accrocher au bas de mon pyjama pour le faire descendre lentement sur mes cuisses. Jusqu’à me retrouver totalement nue devant lui. Mon corps le réclamait je sentais la chaleur naître entre mes jambes. Il déposa des baisers au creux de mes cuisses. Provoquant une vague de frisson. Je me laissai aller contre ses lèvres, j’avais envie de toutes les parties de son corps. Il avait des gestes tendres. Et je ne pouvais résister plus longtemps à ses coups de langue. Il écarta un peu plus mes cuisses, se frayant un passage, pour entrer en moi délicatement. Son corps se mouvait contre le mien, ne faisant plus qu’un. Il m’arracha un dernier gémissement, et me serra encore plus fort dans mes bras.

Nous avons passé le reste de la nuit, à embrasser chaque centimètre de nos corps, caressant chacune des courbes dessinées.

J’aimais ce garçon, je le savais au plus profond de moi. Il avait réussi à casser la coquille que j’avais formée tout autour de mon cœur. Malheureusement, je ne pouvais le lui dire, parce que je savais que demain ne serai sûrement pas comme je l’imaginais.

Plein de bonheur.

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2 Commentaires
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bbbbbbb ccccccccccccc
bbbbbbb ccccccccccccc
2 années il y a

Encore une jolie parenthèse romantique, et un brin érotique.
J’aime beaucoup "les pâtes à l’eau"!

DeJavel O.
2 années il y a

Nous sommes dans la passion :

« Je m’interposerai si tu tombes. Pour que tu te relèves mieux. »

Et ici nous avons la résignation face à la vie qui ne fait pas de cadeau, comme on le sait :

« Malheureusement, je ne pouvais le lui dire, parce que je savais que demain ne serai sûrement pas comme je l’imaginais. »

J’adore ! …et il ne reste que 5 chapitres Noonnnn !
(Pourquoi ai-je l’impression que ça va mal finir ? Mmmm…)

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