Du néant au frisson. Chapitre 57.

Axel

Du peu qu’on avait dormis, Eliya était restée calme. Il n’y a pas eu de cauchemar, pas de crise d’angoisse. Tout était resté tout à fait normal. 

Allan, l’organisateur des combats m’avait envoyé des textos, dans la nuit.

Allan : Toujours OK pour le combat de demain soir ? 

Allan : Répond moi mec j’ai besoin de savoir ! 

Allan : Bon dans tous les cas j’ai un combat pour toi ! Entraîne-toi ! C’est un tueur !

Son dernier message m’interloqua. 

Axel : Salut ! Toujours OK pour le combat de ce soir ! J’ai besoin de thunes donc trouve-m ‘en dès que possible ! Et comment ça le gars de ce soir est un tueur ? Tu vas me dire qu’il est meilleur que moi !! MDR !

Allan avait raison, dans tous les cas il fallait que je m’entraîne, ça faisait bien longtemps que je n’avais pas mis les pieds à la salle. Et même si les combats jusqu’à aujourd’hui étaient restés simples pour moi, le dernier m’a donné du fil à retordre. Heureusement qu’Eliya était intervenue, ça m’a laissé le temps de me relever et de me donner une nouvelle force.

Quand je suis sorti du lit, une main me rattrapa. 

— Tu t’en vas déjà ? 

Eliya avait la tête enfoncée dans son oreiller, les yeux encore fermés. 

— J’allais nous chercher un petit déjeuner, mais dans tous les cas, je ne tarderai pas, il faut que je m’entraîne pour le combat de ce soir. 

— Le combat… C’est vrai ! 

— Oui, en plus il paraît que c’est un tueur, lui dis-je en rigolant.

Elle se redressa automatiquement les yeux cette fois-ci grand ouverts. 

— Comment ça un tueur ? 

Je trouvais son inquiétude mignonne. 

— Ne t’inquiète pas Eliya, c’est Allan, qui m’a dit ça, il fait tout le temps ça, il essaye de me foutre la pression. 

J’ai enfilé mes vêtements en vitesse. 

— Café, pain au chocolat ? lui dis-je en penchant vers elle. 

— Oui, s’il te plaît. 

J’embrassai son front et sortis de la pièce. 

— Je me dépêche ! 

En sortant de l’appartement, je lus le nouveau message d’Allan. 

Allan : Je ne rigole pas mec ! C’est un combat qui va nous rapporter gros à tous les deux si tu gagnes ! Le mec en face, c’est vraiment un tueur. Il a déjà envoyé des gars à l’hosto. Un mec a bien failli ne jamais s’en sortir. 

Axel : T’es sérieux là ? 

Allan : Plus que sérieux, plein de gens viennent pour voir son adversaire KO. 

Axel : Putain c’est chaud ! 

Allan : Oue, mais si tu gagnes, c’est 1000 euros cash ! 

Il ne m’en fallut pas plus pour être convaincu, que je devais faire ce combat quoi qu’il arrive. Il me fallait ce fric, 1000 euros c’était énorme. Il fallait juste que j’arrive à rester en vie. 

Je n’ai pas parlé de mes inquiétudes à Eliya, j’ai essayé de rester le plus normal possible. Et même si elle voulait passer la journée avec moi, elle comprit qu’il fallait que je m’entraîne. Elle n’opposa aucune résistance, au fait que je parte. 

Je suis repassé par chez moi, récupérer mes affaires et j’avais filé à la salle. 

Sentir l’odeur de transpiration ne m’avait absolument pas manqué. Mais ça m’aidait à m’imprégner. À me préparer. 

Vers 17h, j’ai quitté la salle, lessivé. Il fallait que je rentre pour dormir un peu. J’ai écrit à Allan, pour connaître l’heure et le lieu de rendez-vous. 

Allan : 21h, comme la dernière fois !

J’étais plutôt content, je n’aurai pas beaucoup de routes à faire vu que c’était sur le parking abandonné de la gare que ça se passerait. 

Axel : Coucou j’espère que ça va, j’ai fini mon entraînement. Je vais me coucher un peu ! Le combat est à 21h, même endroit que la dernière fois. Rejoins-moi à 20h30 si tu veux ! < 3 

C’était la première fois que j’envoyai un smiley cœur, à croire que j’étais devenu romantique en une nuit ! 

Eliya : Repose-toi bien alors, je te rejoins à 20h30 ! Et ne t’inquiète pas ça va ! Je m’occupe, je fais du tri. 

J’aimais l’idée qu’elle est l’esprit occupé. Ça l’aidait à canaliser. À ne pas penser à tout le reste. Et ça me laissait du temps pour moi, pour que je trouve un peu d’argent, que je me sorte de cette merde pour ne pas avoir à l’abandonner. 

En rentrant, je me suis effondré, la tête pleine de doute, sur le combat de ce soir.