Chapitre 3- Le commissariat
Octobre 1951
Aéroport de LaGuardia
506 mots
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Dans un aérogare, l’accès sans autorisation à la zone des bagages entraîne nécessairement une vérification d’identité. Assise dans une cellule du commissariat, Gerflynt ne cessait de jouer avec le coin de son chemisier. Elle regarda l’horloge. « Que fait Falsetti ? Il avait pourtant promis de tout arranger. »
À l’extérieur, l’aéroport continuait de faire le dos rond à une tempête tropicale. Le tonnerre martelait le fond du ciel, mais les frappes s’espaçaient. La jeune femme se rappela la noirceur des nuages au moment d’émerger à l’extérieur. Le manche à air au sommet d’un pylône semblait devenu fou. Au loin, des murs de pluies caressaient les contreforts de la piste. Les ouvriers s’étaient rapidement saisis d’elle.
Gerflynt ferma les yeux. Quelque chose clochait. Comment Falsetti avait-il pu réagir de la sorte ? Dès qu’il l’avait aperçue, l’Italien était accouru, poussant même l’audace jusqu’à monter sur le convoyeur où il avait trouvé le temps de la sermonner. « Votre révérende mère m’avait pourtant averti, une enfant de la rue, imprévisible, pas toujours facile. » Une plume fontaine insérée entre les aiguilles de l’horlogerie avait suffi. Bombe neutralisée, valise refermée, travail de prestidigitateur. Arrivée sur le fait, la police n‘avait considéré l’homme que comme un bon samaritain.
Mais le temps passait et avec lui, les chances de prendre son vol s’amenuisaient. Dans le commissariat, les problèmes ne faisaient que s’accumuler. Un aéroport bloqué est comme un malade en crise de foie, tout se détraque, tout devient pénible. D’une minute à l’autre, une petite faune se constituait dans les deux cellules. Du côté des femmes : deux picoleuses d’habitude forcées à dégriser, une écumeuse de boutiques et une revendeuse de devises au marché noir. Mais Gerflynt n’en avait cure. Elle observait avec fascination ce qu’on faisait du contenu de son petit sac à main. Son rouge, son miroir, tout était examiné. « Pfftt… L’héroïne voyage dans l’autre sens connard… » L’agent flippa son carnet d’adresse. Une image de la Vierge Marie s’envola. L’autre, au téléphone interrogeait une nonne du couvent de la Sainte-Rédemption, cet endroit béni où la jeune femme avait été recueillie. « Un casier judiciaire… Ah ! Au juvénile… Mmm… Une sentence avec sursis… purgée au couvent jusqu’à ses dix-huit ans… D’accord, je note… Couvre-feu respecté… pas toujours dites-vous ? Le dancing, je vois… un bon garçon ? La clémence du juge… Oui, oui… La jeunesse… » L’agent vérifia l’âge sur son passeport. La peine était bel et bien terminée depuis quelques mois. Coup d’œil à l’horloge. Une heure quinze depuis les faits. Sa chance s’étirait. Elle pensa à Falsetti. « Bon sang ! Ce type a peut-être impressionné ma révérende mère dans sa jeunesse, mais ici… »
La porte du commissariat s’ouvrit en trombe. « Deux clodos dans la chaufferie, clâma un officier, l’autre est à l’hôpital, la gueule salement amochée. » Jessy Stewart venait d’atterrir sur le plancher de la cellule voisine. Sa chemise blanche était maculée de sang, sauf pour la manche droite qui était enduite de cambouis. Gerflynt frissona de peur, mais elle ne bougea pas. Ne jamais céder de terrain.
Une tension extrême, j’avoue ne pas avoir compris le scénario d’ensemble, mais cette héroïne est fascinante.
Scénario d’ensemble : c’est ça un texte de junior ! lol – La conductivité a longtemps été ma bête noire. Il m’a fallu étudier la structure en trois actes. À l’époque du Constellation, je n’y étais pas encore.
Je crois quand même que les choses s’améliorent plus loin dans le récit. Tout de même je résume :
Une jeune femme accepte de travailler pour une famille louche dans l’espoir qu’on lui révèle ce qui est advenue de sa mère naturelle.
Personnage attachant : ok
Conductivité: Gnarf ! 🙂
Super, ce résumé en une phrase me suffit.
Hâte de lire la suite.
J’aime bien le fait que tu es déjà répondu à certaines questions ça m’oriente à mon tour et ça me donne plus de matière pour imaginer.