Quelque part dans le sud de la France, Part 1 : Chap 7

6 mins

PARTIE 1

 Chapitre 7


 Sur le trajet, Il essaya une dernière fois d’appeler Amy. En vain. L’histoire d’enlèvement qu’avait évoqué Yann, finit par trotter dans sa tête. Même si ça le faisait bien chier, il se décida d’appeler les parents de Amy pour être sur que rien ne lui était arrivé. Si des personnes savaient où elle se trouvait c’était surement eux. Ils était très fusionnels. Par contre, le courant ne passait pas très bien entre eux et Jeff. Ils ne pouvait pas le voir, le jugeant de « rastaquel » comme ils avaient l’habitude de dire. Jeff ne savait pas trop ce que ça voulait dire mais se doutait que ce n’était pas très positif à leurs yeux. Jeff ne leur en voulait pas. Il était conscient de ne pas être un cadeau et ni le gendre idéal. Après avoir sonné trois ou quatre fois, le père d’Amy répond enfin. Jeff bafouilla une bonne dizaine de fois pour lui demander s’il savait où se trouver Amy. Ce dernier fut étonné que Jeff n’était pas au courant. Il compris que quelque chose cloché entre lui et sa fille. Elle leur avait dit qu’elle était partie chez une copine pendant quelques jours. Jeff lui demande s’il pouvait lui faire une commission. Lui dire qu’elle l’appelle le plus rapidement possible, c’était urgent. « Bien évidemment » lui répondit le père de Amy. C’était des foutaises. Jeff savait très bien qu’il ne le ferait pas. Plus il était éloigné d’elle et plus ça l’arrangé. Il raccrocha avec satisfaction, espérant que sa fille n’est plus affaire à Jeff. En 9 ans de relations, c’était un coup dur pour lui d’être aussi éloigné et peu reconnue par sa belle famille. Il se demanda chez qu’elle copine pouvait t’elle bien être. Il se demanda même qui étaient ses copines. Une si longue relation est si peu de connaissance de la vie de l’autre.. Effondré, Il était maintenant persuadé que Amy l’avait quitté … Arrivé chez lui, une autre « fabuleuse » surprise l’attendait. Alors qu’il venait de rentrer la clefs dans la serrure, il remarqua en levant la tête, les carreaux de ses fenêtres brisées par des cailloux. « C’est pas vrai » se dit il. Il trouve un mot glissé sous sa porte. En espérant qu’il vient d’Amy, il ouvre rapidement. Au vu de la syntaxe et du contenue, il comprit rapidement que le mot venait de Lenny : « Tes mor fis de put ». Qui d’autres aurait pu avoir une dent contre lui ? Déçu, il froisse le mot et le jette dans la poubelle tout comme le document de l’entretien d’embauche. Après avoir ramassé, le verre brisé, (seule et suffisante tâche ménagère de la journée) il appela Carglass pour avoir des nouvelles fenêtres à sa maison. Après s’être fait gentiment renvoyé chier, il compris que l’entreprise était spécialisé dans le vitrage automobile. Il ne s’était jamais trop concentré lorsque il voyait leur pub passé à la télé. Pour Jeff, une vitre est une vitre.

   La nuit tombée, le froid commença à pénétrer par les fenêtres brisées. Jeff commença à se cailler mais ça ne l’empêcha pas de faire son train-train habituel. Il s’engouffre dans sa couverture, se cale sur son tapis au milieu du salon, son cendrier à ses côtés, fumant un gros pilon en même temps qu’il remplit un sudoku avec en fond une chanson de Neil Young pour se détendre. Il prenait beaucoup de plaisir à rien foutre mais là ce ne fut pas comme les autres fois. Même s’ils se parlaient de moins moins souvent, tout n’avait pas la même saveur quand Amy n’était pas là. Elle lui manquait. Elle lui manquait énormément. Comme tout les soirs, il écoute sa messagerie sur son répondeur, en espérant de tout cœur avoir zappé un message d’Amy. Malheureusement pour lui, ce fut des nouvelles pour lesquelles il se serait bien passé. La première venait de sa mère :

« Salut Jeff, c’est maman. ça fait longtemps qu’on a pas eu de tes nouvelles. Je sais qu’entre ton père et toi ce n’a pas été toujours facile mais ça serait bien que tu passes nous voir un de ces quatre. Ton père pourrait te faire rentrer à l’usine de recyclage de batterie, une place va bientôt se libérer. ça serait positif pour toi. Sinon, j’espère que tout vas bien pour vous. Bisous à toi et Amy. On t’… ».

Jeff ne laisse pas finir le message. Sa mère travaillait en tant qu’aide à domicile. Son père travaillait depuis 30 dans la même usine. Un travail ardu et pénible qui lui avait bouffé la moitié de son temps et de sa santé. Jeff s’était promis de ne jamais finir là-bas. Grand rêveur, il se voyait guitariste, sportif de haut niveau, ou encore dessinateur. Qu’importe quelque chose qui pouvait le stimuler. Ses parents avaient tout fait pour que Jeff fasse de longue étude dans l’espoir qu’il trouve une profession honorable. Il était rentré dans une école d’ingénierie en mécanique automobile situé à à peine une demi heure de route de chez lui. Pas que ça lui plaisait, mais la majorité de ses potes étaient partis dans cette filière donc il les avait suivi. C’était plus sur qu’une école de musique qui le contraignait à partir à 3heures du domicile de ses vieux. Il passa le plus clair de son temps à sortir avec ses potes, flirtant entre les trois boites de la ville et les bars en tout genre. Il séchait la majorité de ses cours et finit par se faire virer au cours de sa deuxième année. Et depuis, comme vous pouvez le constater, il se la coulait douce. L’école de musique l’aurait peut être assuré d’un avenir plus sûr au final. Jeff ne le saura jamais, et même s’il faisait mine de rien, au fond ça le travaillé. La relation avec ses parents s’était détériorée au fil des années. Jeff savait qu’il les avaient déçu. Son père, travailleur dans l’âme, avait du mal à accepter que son fils soit classé le numéro 1 des branleurs de France. Eux qui avait mis tant d’espoir dans leur fils unique. Jeff s’était éloigné d’eux car au fond il n’acceptait pas leur avoir causé du tort. Malgré les divergences, il les aimait et même si Jeff ne le réalisait pas, ses parents l’aimaient aussi.

Nouveau message reçu le … Juillet :                                                               

“Oui, Bonjour, Jonathan Blanc à l’appareil, votre proprio si vous n’avez pas déjà oublié… Vous me devez le loyer depuis 2 mois. Il faudrait le régler le plus rapidement possible. Je vous … »

Jeff passe le message. Il sait qu’il doit le loyer, il a pas besoin d’en savoir plus. Son proprio était un gros lourdaud qui n’arrêté pas de les harceler. Il lui rendait visite deux à trois fois par mois. Par courtoisie qu’il disait. Mes couilles se disait Jeff. Ce maniaque de première venait juste constater si l’appartement n’était pas détérioré. Sans se soucier des conséquences, Jeff rigole tout seul en imaginant sa tête lorsque il constatera les vitres brisées. Il supprime le message et passe au suivant.

Nouveau message reçu le … Juillet à 21h10 :

“Ouais, mec qu’est ce que tu fous bordel ! J’essaie de t’appeler depuis 10 minutes et tu réponds pas ! Dis moi pas que t’es entrain de t’astiquer sac à foutre ! Annonce capitale dans l’affaire Amy ! Regarde tes messages putain »

Jeff raccroche, se précipitant sur ses messages. Il ouvre celui provenant de Yann. « Prépare toi mec ça va être un coup dur. Regarde qui est déjà présente à Bacares pour le Festival. Je te l’avais dis, toutes des putes !» Jeff ouvre la pièce jointe. On y voit une photo Instagram de Bertrand posant fièrement au premier plan avec un ami à lui dans sa maison luxueuse de vacance de Bacares où se déroule une fête. Bertrand est un petit bourgeois hautain qui avait fait toute la scolarité avec Jeff. Ils pouvaient pas se blairer depuis le berceau. Bien évidement ce dernier a eu son diplôme les mains dans les poches. Un fils à maman et à papa toujours entrain de faire le mec, de frimer, passant son temps à dénigrer et prendre de haut les moins futé comme Jeff. Puis ce connard avait une belle gueule. Une belle gueule pour les femmes, une tête à claque pour les hommes. C’est souvent comme ça que ça marche. Jeff ne comprend pas directement pourquoi Yann lui envoie cette photo mais en l’observant avec plus d’attention, il remarque au second plan, Amy, coiffé d’un bandana aux couleurs espagnoles, habillé d’une magnifique robe rouge vive, hilare un verre à la main de sangria suppose t’il au vu de la couleur et de ses goûts. Elle n’a aucune idée qu’elle est prise en photo. Le visage de Jeff se décompose. Il ne s’est jamais sentie aussi mal, autant trahi. Mais surtout si seul. Dans sa coque de son téléphone il gardait une photo développé de lui et Amy durant leur vacance en Espagne sur la côte de Cantabrie pas loin de Santander. Des vacances inoubliable se déroulant en plein cœur de leur relation. Il l’a contemple, ses sentiments contradictoires, se mélangeant entre l’amour et la haine. Deux émotions radicalement opposé mais tellement liées. Il l’a sent s’évaporer sans moyen de pouvoir la retenir. Comment apaisé cette souffrance, se vide qu’elle vient de laisser? Jeff se jette sur sa Marijuana. Une drogue qui elle, ne l’a jamais abandonné. 

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