Mon histoire est banale, une parmi des milliers, on se croise on se couche et on fait disparaitre, il faut que ce roman reste une normalité, que je reste dehors à attendre un lever. Elle aura d’autres nuits, que celle-ci soit normale, je suis assis au jour, il y avait bien longtemps, un rai de lumière jaune pointe de l’horizon, quelle drôle de sensation de sentir la chaleur d’un timide rayon, j’avais tout oublié comme le goût des larmes.
C’était il y a un an, je rôdais dans la nuit, j’avais faim, j’avais soif, un besoin d’étancher comme à mon habitude, je cherchais l’esseulée que je saurais convaincre, quelques éclats de voix dans le fond d’une rue, un sombre individu agresse une fille. Il peut faire ce qu’il veut ce n’est pas mon affaire, mais quand il m’aperçoit il se tourne vers moi, je n’aime pas les hommes le fluide est trop épais, jusque la dernière goutte pour qu’il ne revienne pas, les premières lueurs le feront disparaître, la fille est évanouie mon envie s’est tarie, même si mon repas manquait de légèreté, je m’apprête à rentrer ma nuit est terminée.
Elle se met à bouger et pousse de petits cris, un peu de gourmandise ou de curiosité, je me suis approché, ses bras devant les yeux en un geste défensif, des vêtements déchirés me laissent deviner de mon mauvais repas ce qui était prêvu, je suis ce que j’étais, du peu que je devine je la trouve attrayante, mais j’ai passé mon temps, et je fais la seule chose que je ne devais pas quand je la vois trembler, je retire ma veste pour cacher ses attraits, je la prends dans mes bras, quelque chose ne va pas, j’ai la joue toute humide d’un liquide salé, ma voiture à chez moi, j’ai le geste incompris, je porte la demoiselle sur ma couche complice, je m’endors avec elle le jour va se lever, elle se serre contre moi.
Le point de nuit s’affiche, je me dresse dans le lit elle n’est plus à coté, un bol de café vide me fait prendre conscience que mon dernier repas m’a fait mal digérer, un menu par semaine je me rattraperai, mon geste hasardeux d’aider une demoiselle, qui suis-je pour sauvegarder ?
Le temps reprend son cours je n’ai pas d’état d’âme, mes besoins sont primaires depuis des décennies, s’abreuver du prochain pour pouvoir avancer, l’humain mal dégrossi a besoin de marmaille pour lire dans l’avenir, je suis encore humain, un peu plus un peu moins, le but est identique l’âme n’est pas un état, on se nourrit des autres, ce jour est important mais on pense à demain, je ne suis pas différent aller au lendemain.
Quelques semaines plus tard, quelques couches plus tard, le physique et l’humeur de toutes ces demoiselles, la seule qui soit venue et qui soit repartie, j’avais presque oublié, vient pour me remercier de l’avoir délivré.
J’avais un vague souvenir de son joli visage, on a beau être un monstre mal décrit dans les textes, je ne suis qu’un humain qui à changé ses nuits, une gentille par semaine suffit à me faire vivre, j’évite de créer un autre de mon état, j’ai besoin de physique j’ai besoin de l’humeur, le jour fait son travail aux premières lueurs, elle seule est repartie je cherche encore pourquoi.
Depuis un certain soir, elle revient chaque semaine, et nous sortons souvent dans des lieux d’amusements, elle ne sait rien de moi, je n’ai rien demandé, elle est là elle abuse se nourrit de l’instant, heureuse d’être avec moi d’embrasser le présent, elle ne déplace rien hormis sa silhouette sur les pistes de danse les tables de restaurant, quelquefois une toile dans nos sorties nocturnes, visites et promenades, même si je tiens sa main, rien ne va au-delà, aucun geste de plus.
La mécanique huilée commence à se gripper, il arrive quelquefois quand nous restons ensemble assis dans mon salon, dans de grandes discussions, elle me parle du jour, je lui parle de nuit, elle me parle lumière, je lui parle de l’ombre, elle me dit religion, je répond syncrétisme, tous les sujets y passent, mon esprit s’illumine, je vis l’instant présent, demain n’existe pas, il y a bien longtemps, mais ça c’était avant de durer dans le temps.
Il y a quelques passés que je n’avais échangé, j’ai bien eu des amis, mais ils se sont éteints tout au long des années, je vis un certain temps qui ne me convient plus, devenu solitaire, devenu libertaire, mon état en découle la fonction devenue, des nuées ochlocrates soumis aux bas instincts, les uns contre les autres dans cette idiocratie, me faisait m’éloigner de vivre dans le présent, demain en sera mieux, dans les livres d’histoire il s’écrit le contraire je peux le confirmer.
Mon récit éphémère qui dure depuis des siècles, et son histoire à elle qui n’a que peu de temps, fusionnent en un instant, en ce moment présent, elle était encore nue quand j’ai gouté ses larmes, elle m’a prêté son âme la mienne a disparue, j’ai eu peur d’avoir faim, j’ai eu peur de demain, mon temps est dépassé.
Quelle drôle de sensation, il y avait bien longtemps que je n’ai vu le jour, les rayons du soleil font que je me dilue, il me reste le goût, d’un drôle de sentiment, un sentiment salé, je l’avais oublié.
C’est lourd et c’est pompeux ^^ mais je me suis amusé, et quand j’ai lu le titre du devoir de notre hôte, j’ai pensé à Gabin et à Nosferatu ^^ et en plus il fallait poser trois petits mots ^^ à chacun ses déviances, mon psy est en vacances ^^ je sais c’est un peu court, mais si je continue, j’ai plus le temps de rien faire ^^
Bonjour Michel,
Le Pen est pris en compte pour le concours !