EMPATH : chapitre 56

4 mins

Chapitre 56 : Souvenirs 

PDV NORA

Mes yeux s’ouvrent doucement et tombent sur un regard marron. Alex. Je fais un pas vers lui comme pour le prendre dans mes bras. Je pense avoir fait un pas mais mon corps ne bouge pas. Je me retourne et me vois, bien face à Alex dans sa chambre, rajeunis de quelques années. Je suis comme à l’extérieur de mon corps, observant cette scène.

Je nous vois nous disputer une énième fois puis il dit qu’il veut rompre avec moi. Je commence à faire les cent pas devants lui alors que des premières larmes coulent sur mon visage. Je revois exactement le moment où je suis rentré dans son esprit, ses émotions. Cela prend une seconde alors que je le fixe puis je secoue la tête. Mais c’est une seconde de trop, car j’ai pu toucher sa couche au centre. Et tout commence ici, sans m’en rencontre compte je suis dans sa tête et peux contrôler ses émotions.

Je fronce les sourcils alors que je me revois sortir de chez lui, cela s’est passé exactement comme ça. Tous les détails de son visage, de sa chambre, sa maison. C’est un souvenir, réalisé-je.

Mais pourquoi je revois ce moment aussi clairement ? Qu’est-ce qu’il se passe ? Je ne comprends pas…

Je cligne des yeux et me retrouve devant une autre scène, moi encore plus jeune, dans la maison à Meldia. Je transpire, je tremble en même temps alors que je m’acharne sur le mur de ma chambre avec un feutre noir.

Je vois mes pères qui arrivent en courant, essayant de me calmer. C’est le jour où j’ai commencé à voir une psy.

J’avais quelques bribes de souvenirs de ces deux moments-là mais jamais aussi nettement.

Mes parents ne savaient pas quoi faire pour me faire lâcher le stylo. Une fois calmée, je ne sais plus exactement quand et comment, un médecin est venu m’examiner puis ils ont pris rendez-vous avec une psychiatre.

Je me reconnecte à mon souvenir et vois alors que je suis dans leurs bras, j’arrête de trembler au fur et à mesure. Je me concentre petit à petit sur leurs souffles, leurs caresses, leurs mots doux.

C’est la première fois que j’ai utilisé les émotions des autres pour me calmer.

Je ne m’en souvenais pas du tout…

Je recligne des yeux et me retrouve dans la chambre à l’internat en mars dernier. Il y a Jasmine, Madison, Eva et moi, nous nous faisons toutes faces. Des mots durs sont lancés, la colère monte, les personnes s’énervent petit à petit. Et je suis là dans un coin de la pièce, je ne parle pas. C’est comme si j’absorbais toutes les émotions. Eva et Madison se rapprochent l’une de l’autre, prête à en venir aux poings. Et je me lève alors que j’étais assise sur une chaise, puis crie fort « arrêtez ! ». Et alors que je crie, les lampes scintillent, le plafonnier tombe et la lumière s’éteint d’un coup sous un clac.

J’ouvre grand les yeux alors que la lampe est explosée au sol et je vois qu’elles se retournent toutes vers moi avec un regard. Eva n’a pas le temps de dire un mot que je m’en fuis de la chambre.

Alors que je traverse la porte, je me retrouve dans un environnement très différent alors que je fais face à des arbres. Je tourne sur moi-même et me vois près d’une tente blanche, le bracelet d’Emil à la main. Hilda tenant Kara par la gorge. Je n’entends pas ce qu’elle me dit mais vois mon visage qui se ferme un instant et mes mains s’ouvrent vers les deux sœurs alors qu’un cri venant de nulle part sort de ma bouche.

Je vois une vague blanche d’énergie partir de moi et qui se projette dans toute la forêt, qui fait voler toutes les personnes autour de moi. Elles s’écrasent sur des arbres et tombent lourdement sur la terre. Je me vois tomber au sol inconsciente. Mais je suis encore là alors que je vois ce que j’ai fait.

Tout le monde par terre alors qu’ils se sont pris avec force la vague d’énergie, je vois l’exactement moment où ils ne sont plus de ce monde. Je les vois agoniser.

Emil n’est pas là, je me tourne et me retourne alors que je ne vois pas où il a été projeté. Mais je ne peux pas bouger, je suis comme cloué au sol alors que mon moi de la réalité est encore dans les pommes.

Puis me réveille enfin et vois l’horreur, je suis près de Kara, qui succombe à ses blessures dans mes bras. Je pleure alors que je vois toutes les personnes mortes.

Puis d’un coup je sens une légère présence, je me retourne mais il n’y a personne dans la forêt à part moi.

– Nora, Nora ! Entends-je.

Est-ce dans le souvenir ou l’endroit où je suis maintenant ?

Je sens encore la présence revenir près de moi, je sens sa main dans la mienne, je fronce les sourcils alors que je ne comprends pas ce qu’il se passe. Mais la présence se fait plus forte et je me sens tiré par elle. Je ferme les yeux un instant alors que je suis la présence.

Je me retrouve alors face à un regard vert, dans la nuit d’un jardin d’une maison décoré pour halloween. Emil est devant moi, ses mains autour de mon visage. Je vois ses lèvres bougées mais je ne comprends pas ce qu’il me dit. Je sais juste que je me calme petit à petit alors que je me concentre sur ses émotions.

– Réveille-toi Nora ! Crie la présence.

Et j’ouvre les yeux d’un coup. 

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1 Commentaire
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d'Hystrial Haldur
1 année il y a

Pas mal cette scène ou elle revoit tout dans son inconscience.

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