Notes de l’auteur : Note de l’auteur : un chapitre proposé par les tuyaux d’arrosages du jardin d’Elza.
Juin 1991
Ce matin là, mon père a eu la brillante idée de laisser les tuyaux d’arrosage automatique ouverts. Alors, quand je marche sur la pelouse, vers 6 heures, je fais très attention à ne pas glisser. Trois heures passent mais c’est encore mouillé. Le soleil s’est levé depuis longtemps, nous étions au mois de Juillet 1991.
Je regarde par la fenêtre en buvant un thé quand Vincent arrive, acommpagné de Maximilien, lui-même acompagné de Hermine. J’ouvre la fenêtre et crie :
– Attention à la pelouse !
Vincent m’ignore puisqu’il passe par la pelouse en courant, au lieu du sentier, pour rentrer chez moi. Maximilien ne le lâche pas d’une semelle et ils sont tombent par terre, comme deux imbéciles. Maximilien sur Vincent. Celui-ci se débat comme il peut en hurlant, hors d’haleine. Tout ce boucan fait intervenir le voisin et mon père qui debarquent depuis leur fenêtre.
– C’est quoi tout ce raffut ! crient-ils.
On se calme très rapidement malgré le voisin encore en robe de chambre grise, décoiffé, tenant un bol de thé. Quant à moi, j’étais en pyjama dehors, à neuf heures du matin avec mes amis, dont deux mecs qui braillent comme des poissonniers et tout le quartier doit entendre. Je me suis dit que ça va barder pour mon matricule… Il rentre chez lui, après avoir claqué sa porte-fenêtre. Hermine aide Vincent et Maxi à se relever.
– Et toi, jeune fille, crie mon père, c’est quoi cette tenue ? retourne te changer !!
Mes amis n’osent pas prononcer un mot, bien qu’ils se retiennent pour ne pas éclater de rire, surtout Maximilien. Je rentre tandis qu’ils se dirigent vers le trottoir pour m’attendre de façon civilisée comme il avait été convenu au départ. Mais en marchant sur la pelouse imbibée d’eau, Vincent tombe à la reverse en poussant un cri incroyablement aigue. Maximilien et Hermine explosent de rire, et celle ci s’exclama :
– Elza ! Elza ! vise la tronche de ton meilleur copain !
Mon père m’intime de les ignorer mais le voisin est intervenu, de nouveau.
– Calmez-vous, hurle-t-il, c’est pas possible, où sont vos parents qui vous élèvent !
Mais Hermine et les garçons continuent de ricaner et ignorent royalement mon cher voisin. Vincent ose même lui balancer d’aller se faire foutre. Celui-ci décide tout de même continuer sa tirade sur l’éducation des jeunes de nos jours malgré tout. Je pense à mon père qui devait se sentir viser. On est si mal mal élevé…
– À hurler de bon matin, ça m’interroge sur l’éducation de vos parents et la fille qui ne sait que rire en plus de la cocotte qui en rajoute !
Mon père comprend qu’il parle de moi, à cause de mon pyjama, compsé d’un simple short et d’un débardeur, et explose. Il saute de la barrière entre le voisin et nous, après avoir pris son élan, en courant et hurle :
– Tu viens de traiter ma fille, de pute ? je vais te massacrer la gueule, tu vas voir !
Mais il n’a rien vu car sa femme arrive et s’énerve contre son mari. Elle le prend par le bras et s’excusa, pretextant une migraine qui le mettait de mauvaise humeur.
– Tu perds rien pour attendre ! hurle papa.
Mais au final, papa n’a plus jamais parlé avec lui, il s’est sûrement dégonflé car il est seulement éleveur d’équidé et l’autre, cadre. Les joies de la lutte des classe.
Je suis allée voir Vincent entre temps, car retenir papa était impossible, pour l’aider à se relever. Décidement, notre matinée commence vachement bien. Mon père a rugi mon prénom, mon prénom complet, parce que je ne m’étais toujours pas changée. Je suis rentrée m’habiller convenablement et je suis partie rejoindre mes amis dehors.
Bien que mon père n’apprécie pas mes fréquentations, il accepte de me laisser y aller avec eux. Aujourd’hui, c’est le jour des résultats du bac de français. On avait décidé d’y aller tous ensemble. C’est à dire, Vincent, Maximilien, Hermine et moi. Enfin, Charlotte, qui avait rejoint il y a peu notre équipe, ausi doit venir mais elle est toujours en retard, celle-là.
Sur le chemin, nous continuons à ricaner pour un rien. Beaucoup de passants, surtout des enfants, nous dévisagent bizarrement et demandent à voix haute à leur parents ce qu’il nous arrive. Ceux-ci s’énervaient très fort pour faire de telles remarques en criant, et surtout pour les propos obscènes tenus par Maximilien et Vincent, qui riaient entre eux.
– Au fait, Charlotte vient pas ? demande Hermine.
– Si, dit Vincent, mais son père l’a retenu, elle risque d’être en retard.
– Sérieux, il l’a l’air chiant ! braille Maximilien, mais au fait, comment tu sais ça toi !
– Tiens ! c’est vrai ça ! on observe, en coeur.
– J’vous deteste tous sans exeption, raille Vincent, on était ensemble pendant l’oral de français. Alors, en attendant de passer, en parlant de la pluie et du beau temps, elle m’a dit que son père est actuellement hyper porté sur l’écologie. Donc, tout les matins, il fabrique des trucs à partir de leur ordure, et elle doit l’aider.
Maximilien a un sourire et un haussement de sourcil révélateur, Hermine et moi rions encore, freignant la discrétion.
– On peut savoir pourquoi vous vous marrez comme ça ? Y a que des détraqués comme vous pour imaginer de tels scénarios… moi en couple avec Charlotte ? c’est rigolo.
– Eh ! on a jamais dit que vous étiez ensemble.
– Ca ne change rien à l’estime déjà basse que j’ai pour toi.
Maxi’ se mit justement à crier en s’agitant dans tout les sens, ça en était devenu même gênant…
– Il t’a finie ! il t’a finie !
Charlotte choisit ce moment pour arriver. Et elle se fait bien remarquer. Elle arrive, en marchant à la pointe des pieds et nous fait signe de nous taire, calmant aussitôt Maximilien qui comprend ce qu’elle veut faire, et elle s’avance vers Vincent qui est devant nous tous. Elle lui frappe violemment les épaules en criant un “Bouh!” magistrale. Celui-ci sursauta en poussant le même cri aiguë, que tout à l’heure. Ce qui nous fait rire très fort. Charlotte aussi éclate de rire, surtout quand il se retourne.
– T’es pas drôle.
– Moi je trouve que si. J’ai un assez bon public que vois-je.
– Tu dis que j’ai pas d’humour.
– Nan, nan, j’ai pas dit ça, hein. Déjà, j’ai insinué. Et ensuite, j’ai insinué que tu n’es pas drôle.
– On peut savoir c’est quoi la différence ?
– Aucune, je voulais juste t’embêter, hahaha.
– Ah Charlotte, toujours à la bourre toi !
– Mon père avait besoin de moi, désolée.
– Oui, glousse Maximilien, il me semble que Vincent nous a parlé de littérature, d’écologie, d’ordures et… d’amour !
– D’accord, j’ai loupé un épisode moi…
– Il est bizarre ton père de t’exploiter le premier jour des vacances !
– Il est dans son monde, je sais… on y va ?
Tandis qu’on marchait en rigolant, pour couvrir notre stress, Vincent s’approche doucement et me chuchote à l’oreille :
– On se parle en privé, après avor vu les résultats ?
Je lui jette un rapide regard intrigué, regarde mes autres amis parler ensemble.
– Maintenant, si tu veux, dis-je.
– Nan, c’est long, répondit-il.
– Comment ça ?
– C’est sérieux.
– Tu me fais peur, rien ne grave.
– Pas du tout, c’est juste important. Vaudrait mieux ne pas en parler devant les autres.
– Tu es sûr ?
– Oui. mais promet moi de ne pas en parler. Genre à personne. On n’a jamais parlé, après ça.
– Pourquoi ? T’es gay ou quoi ? C’est pas une honte, tu sais… et puis même, à l’origine, on est tous un peu fluide sexuellement, je suis bi et pourtant-
– C’est pas le sujet, non.
– D’accord.
– On va derrière le bahut, juste après.
– Et si j’ai pas le bac, difficile d’avoir une discussion, nan ?
– Arrêtes tes âneries, tu vas l’avoir !
Sur ce, il rejoint Charlotte, Maxiilien et Hermine. Et sur ce, je n’ai plus parlé, je songe à ce qu’il allait me dire, malgré les rires de mes amis qui semblaient résonner dans tout le quartier.
Un début mouvementé! Bravo Maya.