Le Club de l’Apocalypse – 2

10 mins

Pour concrétiser leurs brefs échanges sms, ils se retrouvèrent assis face à face sur deux banquettes d’un Hard Rock Café. Après une bière pour lui et un cocktail pour elle, vint le moment où elle lui confia qu’elle était affamée. Elle commanda une assiette de nachos et lui affirma qu’il serait « très content de lui en piquer ».

Peut-être les catastrophes arrivaient-elles ainsi.
Sans s’en rendre compte, on s’éveillait d’une longue léthargie qui avait duré approximativement une vie, et l’on réalisait soudain qu’on s’appelait Adolphe Hitler, et qu’on se trouvait à l’intérieur d’un bunker tandis que la glorieuse Armée Rouge faisait entendre les hurlements de ses machines de guerre ivres de colère ? Ou encore, on se réveillait de la même manière, avec autant de brutalité, pour se retrouver à l’heure de l’happy hours au milieu d’une dizaine d’autres jeunes salariés dynamiques qui semblaient tous officier dans l’informatique ou la communication, assis sur une banquette d’un Hard Rock Café de Saint-Germain des Près, une assiette de « Nachos » posée comme ultime rempart contre une jeune femme rencontrée sur une application dédiée, une jeune femme dont la seule ultraviolence consistait à avoir toujours tout accompli des choses que l’on attendait d’elle, sans jamais s’être posée plus de questions… La solitude et le manque de sexe expliquait beaucoup de choses. La carence qu’induisait un temps long sans avoir senti une peau contre la sienne était affreuse, mais tout de même ! Des nachos dans un Hard Rock Café ! Il se sentit minable, un pauvre homme. Ce sentiment lui tomba dessus avec la violence de mille millions de mètres cube d’eau. Un truc du genre biblique : une divinité joueuse et passablement vicieuse avait retiré le siphon, et toutes les mers du Monde s’abattaient sur ses épaules. Il imagina s’affaisser brusquement sous le poids des eaux à la façon comique des personnages de cartoon.

Il se fit alors cette réflexion : peut-être que les femmes ne lui étaient pas d’une bonne compagnie ? Une politesse envers lui-même, une tournure moins violente, comparée à celle plus évidente qu’il avait en tête et disait : « je n’aime peut-être pas les femmes, voilà mon problème ! ».
Et puis, en comptant la prostituée de la matinée plus la vieille nounou, il en avait tout de même tué deux des femmes, et rien qu’en cette journée.
C’est alors qu’elle lui demanda le métier qu’il exerçait. Un instant gênant, auquel il s’était préparé dès la confirmation de leur rendez-vous – il avait même imaginé la question venir plus tôt.

– Oh moi, tu sais… Je ne fais rien de très intéressant…

Une ombre passa sur le visage de la fille, peut-être imaginait-elle avoir à faire (encore) à un chômeur ? Il s’empressa d’ajouter :
– Je travaille dans l’informatique. Pour une grosse société complètement inconnue du grand public… Ce n’est pas un métier très… Gratifiant, ou très riche, humainement parlant…

Nouvelle ombre sur son visage, peut-être imaginait-elle avoir (encore) à faire à un dépressif ? Ou à un cadre n’ayant pour seul rêve d’un jour fuir la ville pour une campagne merdique afin d’y fabriquer du fromage de biques. Le label “bio” ne changeait rien à l’histoire. Pour la rassurer sur ce point, il s’empressa d’ajouter :
– Non, moi je vis pour ma passion.
– Ah oui ? Laquelle ?

Lorsqu’elle l’avait questionné à propos de son métier, l’image très nette de sa batte de base-ball cloutée s’était dessinée dans son esprit… Peut-être était-ce la raison pour laquelle sans faire attention, il s’écarta de la ligne de mensonges qu’il s’était fixé, cette histoire qu’il s’était inventé pour lui plaire.
– Ma passion ? C’est jouer au baseball !

Interloquée :
– Oh, ce n’est pas courant comme sport. A mes yeux, c’est comme le foot américain. Je ne comprends rien aux règles…
– Moi non plus. Je n’y comprends plus rien, aux règles, et c’est bien là mon problème…

Elle éclata d’un grand rire qui n’en finissait plus. Elle lui dit qu’elle adorait ça, les hommes doués d’esprit, les… « J’adore ton style très britannique ».

Lui ne vit pas où il y avait matière à rire, et encore moins de « flegme britannique » dans tout ça. Il ressentit une légère… Vexation. Un sentiment négatif clair et identifiable. L’incompréhension de son problème intime qu’il venait de lui confier en utilisant l’image du baseball – et s’il lui expliquait que dans son genre de sport, la balle était remplacée par des têtes humaines ? Rirait-elle de nouveau ? Lui trouverait-elle de « l’esprit » ?

– Ça se voit que tu es sportif, tu es… Tu as l’air… Bien bâti…

Cette confidence qu’elle lui délivra le rouge au front les paupières papillonnantes les iris en direction fuyante fit naître en lui de l’aversion. Car il se souvint d’une collègue d’un ancien job étudiant, une femme atroce qui lui faisait ce même genre de réflexion bien lourde, mais son regard planté dans le sien, pas du tout en rougissant. Salasserie cachée sous un ton sucré rance et écœurant – en cet instant, il ressentit un profond dégoût envers cette fille et faillit fuir brutalement. Heureusement cette tentative de s’intéresser à lui se limita à ce bref échange à propos de son métier et ses passions, heureusement ou malheureusement, car elle enchaîna sur sa vie à elle, les vacances qu’elle avait passé en Thaïlande – un endroit magnifique où il est nécessaire de rester deux semaines, au minimum – elle lui parla des temples et des plages, de Bangkok qu’elle déconseille, pour cause d’une prostitution infantile un peu trop visible sur les trottoirs – on y mange pour rien là-bas, et des grands plats de poisson ! Le reste de la soirée ressembla au début, elle lui raconta une longue histoire ennuyeuse dont elle était l’héroïne, et durant ce rendez-vous aux allures d’éternité, alors qu’elle le tabassait rudement de ses mots et concepts creux, il n’arrêtait pas de s’imaginer faire du sexe avec elle, il imaginait sa queue dans sa bouche, ses gémissements étouffés et hideux, le point de vue qu’elle lui offrirait en le suçant – une vue imprenable sur le haut de son crâne et entre ses cheveux, la peau livide de son cuir chevelu, blanc comme un poulet cru – et alors qu’elle lui racontait son boulot à elle où elle se sentait si bien – malgré les freins au changement qui existaient dans la culture du management français – il se trouva happé non pas fasciné mais horrifié par l’implantation de ses sourcils blonds, il imagina ses poils pubiens, et pire, l’absence totale de ses poils pubiens (il l’aurait parié, les poils ne convenaient pas aux personnalités performantes). Cette fille le dégoûtait, sous tous ses aspects, pourtant… Aux yeux de n’importe quel homme, elle devait paraître comme très séduisante… Il se demanda si ça lui ferait quelque chose, s’il était obligé demain d’accepter un contrat sur cette femme. Il se voyait entrer chez elle, trouver sa célèbre batte cloutée et rutilante qui l’attendrait bien sagement…

La tuer ne lui apporterait aucune jouissance, mais l’aimer encore moins. Il aurait préféré qu’un de ces deux actes lui fasse ressentir quelque chose de bon, ou au minimum d’un peu fort.
Peu importait au final, s’il n’aimait pas les femmes. Personne ne pouvait l’en blâmer puisqu’il avait sincèrement essayé. Dans les boites de nuits où il avait l’impression d’embrasser un cendrier dans lequel se serait renversé par accident un verre de whisky-coca, ou ici, une rencontre sur les réseaux concrétisée par un séjour en enfer dans un bar de chaîne internationale situé à Saint-Germain des Près… Oui, au moins personne ne pouvait le lui enlever, il avait sincèrement essayé.
Mais deux choses le rendaient absolument triste dans ce constat. La première, que ce soit en club ou via internet, séduire ne lui demandait aucun effort : il lui suffisait de dire quelque chose d’un peu empathique ou d’un peu humain. Ce qui ne signifiait pas à ses yeux qu’il avait un talent certain dans la séduction nonchalante, mais plutôt que les femmes étaient désespérées de solitude, exactement comme n’importe quel homme. La seconde raison de sa tristesse : d’où qu’elles venaient et quel que soit leurs profils, jamais une femme ne s’était intéressée à lui sincèrement. Une succession de rapports sociaux d’une banalité affligeante qui débouchaient sur un rapport sexué tout aussi ennuyeux, voici en résumé ce qu’il pensait des relations hommes/femmes, mais…

Il avait aussi une autre idée, bien cachée au fond de son esprit, qui voulait que peut-être, toute sa vie durant dans ses maigres tentatives, aucune parmi ces femmes ne pouvait l’intéresser parce qu’il se trompait dès le casting ? Peut-être aurait-il dû s’intéresser justement à « des femmes contraires », à celles qui avaient pris un malin plaisir à tout faire foirer, absolument tout ce que l’on attendait d’elles, depuis tout le temps ? Mais si cette idée existait quelque part en lui, il lui était impossible de l’examiner droit dans les yeux par manque de courage. D’abord parce qu’il faisait partie de ces hommes qui avaient toujours réussi ce que l’on attendait d’eux, pour son plus grand malheur. Alors avait-il le droit de désirer quelqu’un qui ne posséderait pas sa faiblesse ? La seconde raison était que ces femmes-là, il lui arrivait de les visiter, dans son boulot. Ces femmes-là auprès de qui il aurait peut-être ressenti quelque chose, elles se traînaient dans la boue du Bois de Boulogne, lâchant derrière elle une basket merdique. Au contraire de la vieille nounou – une bien bonne personne qui après l’avoir remercié de ses attentions avait d’elle-même posé un coussin sur le sol pour s’agenouiller dessus en attendant son exécution – les femmes qui foiraient tout dès la naissance levaient souvent une main inutile devant leurs visages, pour se protéger de son fatal coup … Et ça ne servait jamais à rien. A croire que la société se montrait sans pitié envers celles qui ne réussissaient pas tout bien, par manque de travail, par malchance… La société avait peut-être pour but de briser en mille morceaux celles qui n’avaient jamais rêvé de se trouver dans un Hard Rock Café devant des nachos pour un premier rendez-vous avec un homme rencontré sur internet. Il se demanda, pour conclure son débat intérieur et tuer définitivement cette idée, quel aurait été son endroit préféré, à lui, pour un premier rendez-vous galant ? Il conclut : « une brasserie de merde, ça aurait été formidable ». Avec un vieux serveur désagréable. Et une terrasse déserte, tant l’endroit n’aurait eu aucun intérêt aux yeux des clients qui réussissaient en tout, et ne tombaient jamais amoureux d’un autre qu’eux même.

***

– Quoi ?! C’est sérieux ?!

Ignorant les protestations du secrétaire – un type trop propre sur lui habillé d’une panoplie The Cooples – et peut-être ce secrétaire était la raison pour laquelle il prit la mouche – il força la barrière symbolique de la hiérarchie et des convenances pour se précipiter dans le bureau de la directrice (une petite plaque en laiton sur le verre dépoli de la porte indiquait sobrement « La Directrice »). A son irruption, elle leva un regard étonné d’un écran qu’elle était en train de consulter. Ils ne s’étaient vus qu’une fois en trois ans, au moment de son recrutement. « Mademoiselle la Directrice » était une femme longue d’un certain âge, son allure était épique. Son regard avait la beauté particulière des glaciers du Nord. Un chignon acier était placé sur sa tête à la hauteur d’une couronne. Elle arborait une tenue vestimentaire typique des années 60, du moins, une tenue revue et corrigée selon un couturier moderne connu pour ses défilés à Tokyo, Milan, Paris ou New-York. Seul détail qui détonnait, l’attache de ses lunettes de vue, une sorte de cordon pour mini alpiniste de couleur rose qui jurait avec le reste. Une veste aux revers à gros boutons offrait une vue vertigineuse sur un décolleté généreux, et entre les globes de sa poitrine, une constellation de taches de rousseur. Arrivé devant elle il se sentit aussitôt mal à l’aise. Ce mélange d’élégance et de raffinement bousillait l’assurance que lui avait prodigué sa fureur. Elle avait dressé haut son visage aristocrate, dans la posture typique et inconsciente des femmes qui avaient depuis l’enfance pratiquée sport équestre et danse classique.

– Vous, ici ? Bien. Que me vaut cet honneur ?

Il déglutit. Et pour se donner du courage, prit une profonde inspiration.

– Madame la Directrice, c’est inacceptable ! La fiche que Machine m’a donné ! Mon client s’appelle « Ngoma » !
– Et ?
– Hé bien il s’agit d’un noir ! Regardez sa photo sur la fiche-client !
– Et ?
– J’ai déjà traité deux noirs cette semaine. Un prof, et un enfant. Vérifiez mes ordres de mission si vous ne me croyez pas.
-… ?? J’ai peur ne pas comprendre où vous voulez en venir.
– Hé bien, je m’étonne de la récurrence d’un certain type de clients ? Les noirs sont sous-représentés à peu près à tous les niveaux de notre société, mais je devrais les tuer à un rythme défiant les lois de la Nature ou des statistiques sans me poser de questions ?
– Est-ce que vous insinueriez la Machine raciste ? Et donc, par extension, que nous-mêmes serions racistes, employés et dirigeants ?
– Oh je n’insinue rien du tout ! Simplement : je trouve la répétition moralement discutable.

Sous l’étonnement (peut-être feint), la Directrice monta haut son sourcil droit, et d’un geste délicat, replaça derrière son oreille une mèche échappée de son chignon.

– J’entends vos doléances. Et je me dis que peut-être, il s’agit d’une sorte de blague douteuse que vous me faites pour je ne sais quelle raison. Mais si j’allais dans votre sens – pour essayer de vous comprendre, dirons-nous – si je me faisais l’avocate du Diable, je vous demanderais : quelle est votre position à propos des juifs, par exemple ?
– Je pense que les juifs, comme n’importe quelle autre minorité, ne devraient pas être les cibles privilégiées de nos services, mais… Attendez, je sens comme de l’ironie dans votre question. Est-ce le cas ?
La Directrice bondit tel un tigre :
– Des « cibles privilégiées !!! », c’est ce que vous prétendez ! Mais si j’ai fait preuve d’ironie, je vous prie de bien vouloir m’excuser ! C’était malgré moi ! Mon dieu, vous vous êtes entendu ? Vous prétendez… Quoi ?! Vous refuser de tuer des noirs, des juifs, et qui d’autre encore !?
– Oh vous savez Madame la Directrice, il exista une idéologie plus tôt au 20 ème siècle qui s’était faite une spécialité de dégommer les juifs, les noirs, les homosexuels les gitans les communistes et j’en passe !
– Arrêtez cela immédiatement ! Est-ce que vous mesurez la violence de vos propos !?
– Et vous, Madame la Directrice, mesurez-vous la violence de mon indignation ?
 – Mais écoutez-vous parler mon petit gars ! Vous êtes La Mort !
– La… Non !
– Si. Vous êtes La Mort.
– Je refuse catégoriquement cette appellation venue de considérations romantiques ou religieuses…
– Enfin, vous incarnez la mort, vous la distribuez, il s’agit de votre fonction, et votre formateur a été très clair avec vous à ce propos dans ce même bureau ! Oui, vous êtes la Mort. Répétez après moi : « je suis La Mort ».
– Peut-être bien, oui… Mais je ne suis pas le seul ! Et si je suis vraiment … Cette entité que vous prétendez, je le suis seulement dans Paris intra-muros…
– Vous voyez où cela nous a mené ? Vos propos sont tellement délirants que vous m’obligez à vous parler comme à un enfant ! Et maintenant, vous allez bouder comme un enfant ?
– Non.
– Mais oui vous boudez ! Très cher, je ne sais pas qui vous a mis cette idée farfelue en tête, mais La Mort est l’entité qui ne fait AUCUNE discrimination. Même la naissance d’un être humain peut lui infliger des douleurs terribles et injustes suivant le pays où il voit le jour, mais pas la Mort ! La Mort est un présent, offert avec une générosité égale, et à laquelle tout individu à droit ! Qu’il soit riche ou pauvre, blanc ou noir. C’est ainsi, depuis la nuit des temps. Aussi vous en conviendrez : vos accusations étaient violentes et parfaitement infondées.

Le secrétaire hautain en panoplie The Coople avait passé timidement la tête dans l’entrebâillement de la porte quand il avait entendu La Directrice et La Mort se crier dessus. A ce stade Mort se sentit honteux, alors qu’il réalisait son égarement. La Directrice perçut son malaise tandis qu’il se balançait d’un pied sur l’autre, ne sachant plus où poser les yeux.
Elle lui confia pour le rassurer,

– Vous savez, au fil des années et des services, j’ai pris l’habitude de ce genre d’esclandres – mais jamais sur un tel sujet, je dois l’avouer. Les Morts sont nos employés aux tendances les plus… Versatiles, je dirais. C’est toujours la même chose. Une Mort débarque un jour ici sans crier gare, toujours très en colère. Oui je le sais d’expérience. Ce n’est pas le type de vos clients ou leur religion qui vous pose problème, il doit y avoir une autre raison… Et comme vous refuser de l’affronter, cela rejaillit dans de fausses accusations. C’est toujours la même histoire avec vous – ne vous vexez pas, il ne s’agit pas d’une critique que je fais spécifiquement à votre encontre, je vous l’ai dit : La Mort a toujours eu une énergie très affirmée. Pour ne pas dire, un mauvais caractère. Alors voici mon conseil : prenez quelques jours de vacances, faites un break ! Prenez du temps pour vous, pour réfléchir à ces choses, soufflez un peu et faites le point. Revenez-nous motivé ! Armé d’un regard neuf !
– Armé surtout de ma batte de baseball.
– Pardon ?
– La batte, c’est l’arme qui m’a choisi.
– Ah.
– Je vous remercie pour votre proposition de congé, Madame la Directrice, mais ce ne sera pas nécessaire. Je me sens parfaitement bien, en harmonie avec ma fonction. En plus… Quelques jours seraient insuffisants pour accomplir mon grand rêve : j’ai toujours voulu visiter la Thaïlande. Vous comprenez, la vie pas cher, les temples et les grands plats de poisson… Mais pour cela il me faudrait au moins deux semaines.

A la physionomie ébahie de la Directrice, La Mort ajouta que la Thaïlande, tout ça, il s’agissait d’une blague personnelle. Il s’excusa et quitta précipitamment le bureau.

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