Découverte de l’amour Chapitre deux : Annaria. Nerveuse

7 mins

J’étais extrêmement nerveuse. Je ne savais pas si j’étais trop habillé ou pas assez. J’avais opté pour une robe à carreau rouge et noir avec une paire de chaussures noir style un peu militaire. Me trouverait-il vulgaire ? Provoquante ? Ah que des questions sans réponses.

Je n’arrive pas à croire qu’il est policier. S’intéressait-il réellement à moi ou essaie-t-il simplement de se rapprochait de moi pour voir si mes amis fument de la drogue ou dealent ? Voilà que maintenant, je remettais tout en question. Après tout, la deuxième version me paraissait plus probable. Jamais personne ne s’était intéressé à moi jusqu’à maintenant et comme par hasard, le premier homme qui s’intéresse un temps soit peu à moi est policier. C’est louche tout ça.

Nous avons convenu qu’il passe me prendre à vingt heures. Je lui avais envoyé mon adresse un peu plus tôt dans la journée. Dans moins de dix minutes, il sera là. Je me dépêchais de mettre un peu de parfum derrière mes oreilles et quitter la salle de bain.

Je ne lui avais pas encore dit que je vivais en colocation avec deux garçons, mais en même temps, je ne voyais pas l’utilité de lui dire étant donné que s’étaient mes meilleurs amis. James, Florian et moi, nous nous connaissons depuis la première secondaire. Nous sommes devenus inséparables et un jour, nous avons décidé de louer un appartement tous ensemble.

Ma mère et mon père voyagent énormément dans le monde. C’était leur rêve et qui étais-je pour leur en empêcher ? Nous avons convenu que je resterais en Belgique pour finir mes études et qu’ils passeraient me voir une fois par an. On se téléphonait deux fois par semaine et ils ne sont pas contre que je vis avec deux garçons. Bien au contraire, ils les apprécient et ça les rassurent de ne pas me savoir toute seul.

Un coup de klaxon me sortit de mes pensées. Je me précipitais vers la porte d’entrée et dévaler les escaliers. J’avais hâte de le retrouver.

Il était appuyé sur le capot de sa voiture. Je m’avançais dans sa direction et m’arrêtais devant lui.

Que devais-je faire maintenant ?

Il me regardait de la tête aux pieds. Merde ! Je savais qu’il allait me trouver provoquante. Mais qu’est-ce qu’il m’a pris de vouloir mettre cette robe ?

– Tu es …

– Provoquante ? Dis-je baissant la tête.

– Non ! Non, je n’allais pas dire ça. Tu es ravissante.

Il se penche vers moi et mon cœur rate un battement. Ses lèvres se posent sur ma joue.

– Bonsoir, me dit-il d’une voix sensuelle.

– Bon… Bonsoir, dis-je sentant le rouge me montaient aux joues.

Merde. Je me comportais comme une pucelle. Bon en même temps, je l’étais, mais il n’avait pas besoin de le savoir.

Tel un gentlemen, il m’ouvrit la porte et je le remerciais. Il contourna la voiture et s’installa derrière le volant.

J’avais fait le calcul dans ma tête. On en avait pour vingt minutes de route.

Je ne savais pas quoi dire ni ce que je devais faire et encore moins la façon dont je devais me comporter avec un homme.

Du coup, pour briser le silence dans l’habitacle, je dis la première chose qui me passa par la tête.

– Ca fait quoi d’avoir un gros engin entre les mains ?

Il se mit à tousser bruyamment en avalant sa salive. Quant à moi, je me rendis compte de la gourde que je venais de faire.

– Je veux dire… Tu sais un… Fusil ?

– J’avais saisi, c’est juste le mot engin qui m’a surpris.

Seigneur. Je commençais bien la soirée. À ce rythme-là, il n’acceptera plus jamais de me voir. Il va me prendre pour une perverse chose que je n’étais pas.

– Pour tout te dire, le fusil est là surtout pour impressionner la galerie. Nous n’avons pas le droit de l’utiliser, mais je l’ai déjà tenu entre les mains lorsque je m’entraîne au centre de tir.

– Tu veux dire que même si vous êtes en danger, vous n’avez pas le droit d’utiliser votre arme ?

– Oui, c’est bien ce que j’ai dit.

– Mais à quoi ça sert d’avoir une arme si vous ne pouvez même pas l’utiliser en cas de danger ?

– À décorer, dis-je en rigolant.

Le reste du trajet se fit en silence. Pas un de ces silences pesant et inconfortable, mais apaisant. Et puis au moins ça m’éviter de dire des âneries qui ne ferait que m’humilier.

Joshua se présenta au serveur derrière le comptoir et lui dit qu’il a réservé une table pour deux personnes au nom de Malow. Celui-ci vérifie la liste des réservations et nous demande de le suivre. Notre table se trouve dans un petit coin de salle qui donne vu sur la ville faiblement éclairée par des lampadaires.

Le serveur part chercher les cartes des menus et nous les apportes. Nous passons nos commandes au serveur et celui-ci repart en direction des cuisines.

– Parle-moi un peu de toi ?

– Que veux-tu savoir exactement, lui demandais-je.

– Je veux tout savoir ?

Il me sourit dévoilant ses dents d’une blancheur impeccable et parfaitement alignées.

Seigneur, cet homme est trop sexy. Des cheveux court sur les côtés et plus long au-dessus. Et ses yeux d’un vert émeraude…. Bon sang qu’est-ce qu’ils sont beaux.

Je pourrais les contemplait pendant des heures sans jamais m’en lacer. Ses lèvres charnues que j’aimerais emprisonner entre les miennes. Sa mâchoire carrée recouverte d’un fin duvet sur lequel je désirerais passer ma main pour le caresser.

– Houhou… Tu étais partie où ?

– Sur tes lèvres.

Merde qu’est-ce que je venais de dire. Je n’avais qu’une seule envie que le sol s’ouvre sous mes pieds et qu’il m’engouffre pour ne plus à avoir à lui faire face.

– Désolé, ce n’est pas ce que je voulais dire. Enfin si, je les trouve très belles et… Écoutes oublie ce que je viens de dire ?

– C’est comme si c’était fait.

– Merci.

Je respirais un bon coup avant de me lancer.

– J’ai 17 ans et j’entame ma dernière année en Littérature. Mon rêve serait de pouvoir vivre de ma passion donc de mes livres. J’ai déjà terminé trois romans qui n’attendent plus qu’une seule chose : être publié. J’attends mes dix-huit ans avec impatience. Je compte me lancer dans l’autopublication. Je refuse d’intégrer une maison d’édition et me forcer à écrire tout ça pour finir dans les délais qu’ils m’auront imposé. Pour moi, l’écriture ça doit rester un plaisir et ça ne doit pas devenir une obligation. Écrire est une véritable passion pour moi. Depuis que je suis toute petite, j’aime lire. Chaque fois que mes parents me donnaient de l’argent de poche, je me rendais la bibliothèque de Mons et je m’acheter des romans d’amour. Oui, je sais ça fait un peu cucul la praline, mais je suis comme ça.

– Mais non, ça fait pas comment dis-tu déjà ? Ah oui, cucul la praline. C’est ce qui fait de toi une femme charmante et un peu rêveuse.

Entre temps, le serveur revient avec nos commandes et nos boissons. Tout en mangeant, nous continuons de discuter de chose et d’autre.

– Et sinon, toi ça fait quoi d’avoir une grosse cylindrée entre les jambes ?

Il avale son verre de travers et se mit à tousser. Merde faut que je fasse quelque chose. Je me levais de ma chaise et lui tapoter tout doucement dans le dos. Je ferais mieux de me taire à partir de maintenant.

Il se reprit bien assez vite et éclata de rire. Quant à moi, je retournais à ma place. Mes yeux se poser un peu partout dans la salle sauf sur lui.

– Je m’amuse beaucoup en ta compagnie. Jamais personne ne m’a fait autant rire.

– Ravie de l’apprendre.

– Écoute, ne le prend pas mal. Ça arrive d’être un peu maladroite.

– Ça ne serait pas arrivé si j’avais été un tant soit peu à tout ça, dis-je en faisant un signe entre lui et en lui montrant l’endroit où nous étions. C’est tout nouveau pour moi tout ça.

– Que veux tu dire ?

– Laisse tomber. Je risque de m’enfoncer davantage.

– Ecoute, si ça peut te rassurer, je passe un agréable moment en ta compagnie. Tu es une jeune femme charmante, adorable et très réfléchis. Alors, s’il te plait, dis-moi ce que tu veux dire quand tu dis que tout ça c’est nouveau pour toi ? Tu as certainement déjà eu un petit ami ?

– Non, dis-je en me ratatinant sur ma chaise.

– Tu veux dire qu’une si jolie fille comme toi n’a jamais eu de petits amis ?

– Disons que je n’intéresse personne.

– Moi tu m’intéresses Annaria et j’aimerais qu’on puisse se revoir de temps en temps. Je sais que notre différence d’âge est énorme, mais je vais être sincère et honnête avec toi. Tu me plais Annaria.

Qu’est-ce que j’étais censé répondre à ça ? Lui aussi me plaisait, mais je ne savais pas comment lui dire.

– Tu as quel âge ?

– J’ai 29 ans. Tu penses que notre différence d’âge pourrait être un frein si nous souhaitons aller plus loin ?

– Biensûr que non ! Mais…

– Mais ? Tu ne me vois comme ton futur petit ami ?

– Ce n’est pas ça. Je… Je ne sais pas ce que je dois faire ?

Il se lève. Contourne la table et se poste juste derrière moi. Il s’abaisse légèrement et je peux sentir l’arôme de son eau de colonne.

Ses lèvres frôlent mon oreille et mon cœur s’emballe dans ma poitrine.

Il pose délicatement sa main sur ma poitrine au niveau de mon cœur et murmure : « Écoute ton cœur et il te guidera »

– Combien de temps ?

– Je ne comprends pas ta question.

– Tu me laisses combien de temps pour te donner une réponse ?

– Tu as tout ton temps Annaria. Je comprends que tout ça c’est nouveau pour toi et que tu veuilles prendre ton temps et tu as entièrement raison de le faire. Tu sais avoir un petit ami, c’est partager des moments en sa compagnie. En fait, c’est se dévoilé à l’autre et surtout avoir confiance en son partenaire. Ce n’est pas une décision à prendre à la légère et je peux attendre que tu sois prête pour tout ça. Comme je te l’ai dit un peu plus tôt dans la soirée, tu me plaît beaucoup et je refuse de tout foutre en l’air en te forçant à prendre une décision que tu n’aie pas encore prête à prendre.

– Merci beaucoup. Je vais réfléchir à tout ça quand je serai au calme.

Le reste du repas se passa sans anicroche et je dois dire que j’ai passé une agréable soirée en sa compagnie. J’avais comme des papillons dans le ventre et je ne comprenais pas pourquoi je ressentais cette sensation. Cependant, j’étais sûre d’une chose : j’étais vraiment bien en sa compagnie.

Lorsqu’il me déposa chez moi, il déposa un gros baisé sur ma joue et attendit que je referme la porte de mon immeuble pour partir à son tour.

J’avais ressenti comme une sensation de manque lorsque j’avais refermé la porte derrière moi. Pourquoi il me manquait déjà alors que je venais à peine de le quitter ? Pourquoi je ressentais un vide immense en moi alors que lorsque j’étais à ses côtés, ce vide n’existez pas.

Cette nuit-là, je m’étais endormie pensant à Joshua.

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