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mais il déchanta lorsque la sorcière chevaucha son balai et les saupoudra d’une décoction maléfique,
composée d’estomac de grenouilles, de larmes de démon et de poudre d’émacroperlimpinpin, une substance rappelant le sarin et le solvant de peinture; Un ouvrier du BTP passant par là pleura ses grands morts et s’effondra par Terre en chantant ”je m’effondre”
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En chemin elle a glané un sac de plantes diverses qu’elle va faire macérer dans un chaudron afin d’obtenir une puissante décoction qui anéantira Marion et les cochons. Mais Marion avaient libéré le sort des villageois, les hommes volontaires furent transformés en soldats, à qui elle attribua de grands pouvoirs. La guerre allait commencer.
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Lui ne vit même pas toutes le blessures qu’elle lui évita par son combat discret, mais acharné. Comme Marion était devenue généreuse, après l’épisode des cochons, elle fit en sorte qu’aucun combattant ne soit tué, une fois n’est pas coutume. Les Anglais repartirent, un peu sonnés et perplexes, et son bien aimé put continuer sa quête.
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Elle continua de le suivre dans l’ombre, et d’observer tous ses mouvements. Elle savait qu’il faudrait bien qu’elle se montre à lui un jour, mais la pauvre Marion n’osait pas !
Pourtant, elle ne pouvait rester dans l’ombre indéfiniment, mais il ne fallait pas brusquer les choses.
Bien sûr il lui aurait été facile de concocter un filtre d’amour, mais Marion savait bien que ce n’était pas une bonne idée.
Que faire pour qu’il la remarque, et les Chevaliers s’étaient soudés dans les épreuves.
Elle se sentit découragée, son courage envolé, on ne peut tout gagner avec des sortilèges.
La meilleure chose à faire, se dit-elle enfin, est de me transformer en Chevalier vaillant et rejoindre l’équipée.
Elle mit 3 jours à déployer des trésors d’imagination pour la meilleure apparence et une armure flamboyante. Son corps et son visage ne devaient pas changer, sinon quel intérêt.
Là, une petite potion serait un péché véniel.
Il ne lui restait plus qu’à faire la cour, tout cela était un peu machiavélique, mais on a rien sans rien. -
Cependant quelque chose l’intriguait, son visage lui rappelait quelque chose. Pris dans le feu de l’action, il ne put que remettre à plus tard cette petite étincelle qui, bizarrement, semblait décupler son courage. Cet étrange chevalier, quelque peu androgyne, ne versait pas le sang et semblait danser plutôt que de se battre. Il intima ses compagnons de prendre modèle sur la nouvelle recrue, ne pas ôter la vie, comme dans un jeu.
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Il intima ses compagnons de prendre modèle sur la nouvelle recrue, ne pas ôter la vie, comme dans un jeu. Les autres trouvèrent cette idée étrange, mais quelque chose dans les yeux du chevalier les retinrent de commenter. Enfin, la bataille la moins sanglante au monde se termina. Marion avait remarqué l’attention que lui avait porté le chevalier. Elle se réjouit secrètement, mais partit rapidement à la fin, car elle n’était pas encore prête à avoir une vraie conversation avec lui.
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C’était sans compter sur la fougue du petit baron, qui n’avait plus rien de petit par ailleurs.
Il eut tôt fait de rattraper ce chevalier, sans s’apercevoir que celui-ci ralentissait l’allure.
“Eh bien, vous êtes curieux, après cette victoire, ma foi insolite, vous nous quittez sans mot dire?”
“Chevalier, je n’ai peut-être pas les mots.”
“Mais vous avez du courage, et votre manière d’assommer l’adversaire sans l’occire a perturbé mes compagnons d’arme, et moi-même, je vous l’avoue”.
“Donner la mort est contre nature”.
“La nature vous contredit sur ce point”.
“Vous avez raison, mais la nature a tort”.
“Pour un taiseux, vous ne manquez pas de répartie, disons, originale”
“Se taire n’est pas forcément signe d’ignorance”.
“Je vous l’accorde. Venez donc fêter avec nous cette victoire, mes compagnons ont dû chasser le gibier et préparé le feu.”
“Vos compagnons m’impressionnent un peu”.
“Soyez sans crainte, je saurai les remettre à leur place. Je, euh, je ne sais pourquoi, votre apparence me trouble un peu.”
“Qu’entendez-vous par là?”
“Euh, rien, je m’égare, allons festoyer!” -
“Euh, rien, je m’égare, allons festoyer!”
Marion avait bien remarqué le trouble du baron, mais elle le suivit sans un mot. Les chevaliers avaient en effet chassés, et étaient en train de faire rôtir le gibier au dessus d’un feu de camp. Durant toute la fête, Marion voyait que le baron la regardait à la dérobée, un regard à la fois curieux et fasciné. Elle détournait la tête à chaque fois que leurs yeux se croisaient.
La fête s’éternisa jusqu’au bout de la nuit, et lorsque la jeune femme rejoignit son campement, elle était morte de fatigue. Elle enleva son équipement et tout ce qui lui transformait l’apparence, et se glissa sous les draps. Mais soudain, des bruits de pas attirèrent son attention. Elle se redressa, tous ses sens en alerte.
Qui venait ? Elle paniqua car elle n’avait plus du tout l’allure d’un chevalier, mais bien celle d’une jeune femme. -
La supercherie n’avait duré qu’un temps, prête à jeter un sort, elle le reconnut.
“Ainsi donc te voilà! Comment aurais-je pu penser que le véritable objet de ma quête me suivrait?”
“De quoi parlez-vous donc Chevalier?”
“Allons Marion, c’est bien ainsi que tu t’appelles, tes pouvoirs sont grands, mais aucun sortilège ne saurait vaincre l’amour véritable”Marion avait quitté son armure, au sens propre et figuré, au diable sa fierté, elle n’était plus guerrière.
Elle se jeta dans ses bras en pleurant. -
Le chevalier la serra contre lui tout en la consolant. Marion ne disait rien, et ses larmes continuaient de couler.
“Allons, allons, que t’arrives-t-il donc ? Tu réussis à vaincre une armée de guerriers à toi toute seule, mais tu perds tes mots devant moi ?”
“Ce n’est pas du tout pareil”, renifla-t-elle.
“Je te trouve enfin”, continua le chevalier en l’obligeant à la regarder.
“Je ne savais pas que tu me cherchais”, dit-elle. “Je pensais que tu étais à la recherche d’un trésor de chevalier.”
” Au début oui”, reconnut-il. “Mais ensuite, je me suis rendu compte à quel point tu me manquais. J’ai regretté d’être parti aussi loin de toi”. -
Si j’ai quitté le fief de mon père et des ses pairs, c’est pour échapper au destin qu’ils m’avaient réservé.
Je dois t’avouer que je t’ai épiée, triste à mourir de te savoir mariée.
Ce nouveau statut de Chevalier me libère des considérations mesquines. Comme toi, je veux pouvoir choisir avec mon cœur.
Je ne connais même pas ton prénom.
Jehan, pas mal pour ma reconversion en Chevalier.
Alors Jehan, que fait-on?
Ma belle, mon amour, mon Graal, laisse-moi régler les détails! -
Jehan et Marion passèrent toute la nuit ensemble, à parler de choses et d’autres. Il découvrirent qu’ils partageaient énormément de points communs, et qu’ils étaient fait l’un pour l’autre.
“Le jour commence à se lever”, soupira Marion. “Il me faut remettre ma tenue de Chevalier”.
“Comment ? Tu vas encore te cacher sous ce déguisement ?”
“Je ne veux pas que les autres apprennent la vérité. J’ai peur… j’ai peur qu’ils veuillent nous séparer Jehan.”
“Oh. Je n’avais pas pensé à cela. Tu as raison mon amour, ce sera notre secret à nous”
Et ils scellèrent leur accord, tandis que le jour se levait doucement et réveillait les autres guerriers. -
Mais le baron auto adoubé n’avait plus le cœur à l’ouvrage.
Ses braves compagnons eurent tôt fait de le remarquer.
“Jehan, je me fais modestement porte parole de nos compagnons d’arme. Nous te délivrons de cette charge qui ne te sied plus semble-t’il. Ton attirance, disons contre nature, ne peut que t’égarer et nous mettre en danger.”
” Et quand bien même elle serait contre nature, je fais fi de vos préjugés! Marion n’est point homme, et que m’importe vos dires, qu’elle fût il ou elle.”
“Jehan, te voilà délivré, et tu nous manqueras, c’est tout ce que tu dois retenir”.
Le baron et la belle quittèrent les Chevaliers, tous retinrent leurs larmes.
Mais des grands espaces et des chevauchées joyeuses,ils leur fallait bâtir un empire, petit ou grand.
Comme deux benêts, ils souriaient, peu leur importait la suite. -
Ils avaient la vie devant eux ! Plus rien ne pouvait arrêter leur amour.
Marion fut informé que la sorcière avait été vaincue par les villageois. Elle n’avait plus rien à craindre.
Plus rien… sauf son père. Lorsqu’il appris la nouvelle, il partit précipitamment empêcher sa fille de commettre “l’erreur de sa vie”, qui allait leur enlever leur honneur. Il chevaucha des jours et des jours pour rejoindre les deux tourtereaux. Eux ne se doutaient de rien, ils s’installaient paisiblement dans leur nouvelle maison. Ils rénovaient tout, bâtissaient leur petit monde. Un beau jour, alors que Jehan retournait la terre, il vit le roi arriver de loin. aussitôt, il prévint sa chère et tendre, qui accourut.
“Papa, que fais-tu là ?”
“Ma chérie, je viens empêcher cette union désastreuse.”
“Désastreuse ? Elle n’a rien de désastreuse, puisque mon coeur a choisit !”
“Sire, si je puis me permettre, je ne suis pas un mauvais parti pour votre fille. Je suis Chevalier, fils de Baron”, intervint Jehan.
“Je sais, je sais, là n’est pas le problème.”
“Alors quel est le problème ?”demanda sa fille.
Le roi la regarda droit dans les yeux. “Tu es déjà promise ma fille. Au prince du royaume d’à côté. Depuis ta naissance”. -
Ce nouvel effroi ne pouvait que compromettre les liens tissés avec courage et ténacité.
Une fille de roi? le Baron Chevalier, ou inversement, ne pouvait rester insensible. Eu égard à son rang.
“Majesté, votre fille n’était-elle point marié à un roturier, un peu pâle, si vous me permettez.”
“Vous êtes bien intrépide, vous parlez à un Roi”
“Qui a caché sa fille, et j’aimerais en connaître la raison”.
“Croyez-vous que le Roi a quelque compte à rendre? Messieurs mettez ce gueux aux fers, baron ou Chevalier vous n’êtes rien!” -
“Père, arrêtez !” s’écria la pauvre Marion tandis que son bien-aimé était amené.
“Qu’y a-t-il encore ? As-tu vu comment il me traite!”
“Il a raison ! Vous m’avez envoyé vivre parmi les villageois, et caché à la population que vous aviez une fille. J’ai été élevé par ma nourrice, qui s’est fait passé pour ma mère adoptive. Je n’ai jamais posé de questions. Maintenant que Jehan l’a soulevé, j’aimerais connaître la raison de cette décision”. -
Vois-tu, à l’époque, j’étais jeune, beau, et… un peu arrogant je dois l’avouer. J’aimais qu’on me regarde, qu’on m’admire, je me pavanais. Un jour, une fée est venue me voir. Elle m’a dit qu’il fallait que je change de comportement. Je ne l’ai bien sûr pas écoutée, je l’ai chassé de mon château. Elle est partie en criant que je le regretterais. Et puis il y a eu ta mère… Une beauté à couper le souffle. Elle était parfaite. Généreuse, intelligente, drôle. Bien sûr, les hommes comme moi n’étaient pas du tout son genre : arrogant et égoïste. A partir de là j’ai changé. Je me suis adoucit, j’étais moins préoccupé par mon apparence, et je suis devenu l’homme que je suis aujourd’hui. Rien n’était trop beau pour elle… mais après qu’on se soient fiancées, la fée eet revenue… elle n’était pas contente. Elle disait que je ne l’avais pas écoutée, et que je devais être punit. La malédiction qu’elle me jeta te concernait malheureusement : “lorsque votre fille naîtra, elle devra être élevée dans le village, par des villageois. Elle sera belle comme sa mère, mais les hommes qui la convoiteront lui briseront le coeur puisque leur rang ne leur permettra pas de l’épouser. Ils penseront qu’elle n’est qu’une villageoise.”
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Ça devient compliqué, la mère de Marion semble avoir disparu.
Aurait-elle hérité de ses dons?
Le baron est de bonne famille et Chevalier, son amour sincère met fin à la malédiction.
Le Roi s’est froissé par principe, mais Marion est suffisamment entraînée pour défier tous les sortilèges.
Elle n’aura aucun mal à faire plier son père.
Lui reste alors à trouver cette “fée”, plutôt maléfique à son goût, et surtout sa mère.
Deux quêtes en somme.
Elle aura bien besoin de son petit baron et de ses compagnons.
La force, mais avant tout l’amour, lui permettra d’affronter ces nouvelles épreuves. -
Elle supplia son père de libérer Jehan, pour qu’il l’aide dans sa quête.
A l’évocation de la recherche de son épouse bien-aimée, le roi consentit à libérer le preux chevalier.
“Je te préviens, je te libère pour ma fille et pour cette quête. Rien ne doit détourner ton chemin que cette quête.”
“Bien, Sire. De toute façon, je ne quitterai point votre fille. Vous n’avez pas à vous inquiéter, je la protègerais de ma vie s’il le faut”
Marion lui prit la main, et les deux amoureux s’en allèrent se préparer pour ce voyage éprouvant. -
Jehan et Marion partirent avec passion et les serments qui vont avec.
Retrouver sa mère et neutraliser la fée, même si Marion ne lui fera aucun mal, on ne se refait pas.
Le Roi ayant déployé ses largesses pour cette aventure, les Chevaliers ne trouvèrent rien à redire.
Mais reste la boussole, où chercher?
Marion n’eut aucun mal à repérer la fée, mais son vrai chagrin naissait des nouvelles qu’elle venait d’apprendre.
Sa mère n’avait jamais cherché à lui communiquer quelque amour ou encouragement.
Là était le vrai mystère, pourquoi l’avait-elle abandonnée?
” Eh bien ma douce, vous êtes bien pensive.”
“C’est vrai mon Chevalier, je pensais à ma mère.”
“Nous la retrouverons, soyez-en assurée”.
“Là n’est pas mon souci, je sais que nous y arriverons, mais je ne sais pourquoi, enfin, je ne comprends pas …”
” N’en dites pas plus, je sais votre tourment. Votre mère ne vous a pas abandonnée. Il y a certaines choses que le Roi, votre père, nous a caché!” -
Alors pourquoi la mère de Marion a-t’elle disparue? Pourquoi ne lui a-t’elle jamais donné de ses nouvelles? Et son père, le Roi, qui l’a abandonnée aussi, que lui a-t’il caché? Trop de questions!
Les Chevaliers ont bien ressenti la peine de Marion, et celle de Jehan.
Cette nouvelle quête, ils l’avaient épousée, non pas à cause des largesses du Roi, mais pour l’affection grandissante qu’ils portaient à ces deux là.
Ils les auraient suivis partout, sans l’avouer évidemment. -
Les chevaliers décidèrent donc d’enquêter sur la mystérieuse mère de Marion pour essayer de déchiffrer le mystère qui l’entourait, et ainsi aider Marion et Jehan.
Pendant ce temps, ces deux-là arrivaient à un village au pied d’une montagne. Ils entrèrent dans une auberge pour demander leur chemin.
“Excusez-moi mes braves, la fée Freesia habite-t-elle bien en haut de cette montagne ?”, demanda Jehan.
“Oui”, répondit le patron de l’auberge. “Mais si j’étais vous je n’irais pas. Elle n’est disons… pas très commode.”
“Merci pour le renseignement, mais nous sommes obligés d’y aller. Nous sommes là pour elle. Mettons-nous en route mon amour”
Tandis qu’ils marchaient, Jehan regardait sa belle à la dérobée. Il voyait bien qu’elle n’allait pas bien. Il comprenait pourquoi, mais ne savait pas quoi faire pour lui redonner le sourire. Il se contenta de lui presser la main pour lui montrer qu’il la soutenait.
Enfin, une grande maison de pierre apparue au détour d’un étroit chemin. Des plantes magiques l’entouraient de toute part. Un écriteau planté devant le jardin indiquait : “Fée Freesia”. -
Pas du tout la maison d’une fée, un manoir sinistre caché par une entrelacs de végétation tel un nid de serpents en train de frayer. Des fenêtres gothiques fermées par des grilles.
“Mon amour, cette fée est une fée comme moi je suis Pape”.
” Oui Jehan, je te conseille d’attendre ici, ton épée ne te servirait à rien.”
“Pas question, j’ai promis à ton père …”
“Mon père, s’il l’est vraiment, n’y entend rien à ces choses. Ce combat est avant tout le mien. Son autorité ne fera loi que lorsqu’on aura démêlé cette écheveau malsain. S’il te plaît, rejoins tes compagnons d’arme et laisse-moi vaincre mes propres démons.”
“Je ne peux …”
Et oui, Jehan n’était pas de taille, malgré sa bravoure, il se retrouva près de ses compagnons à des lieux du manoir maléfique. -
Jehan se faisait un sang d’encre pour sa promise. Ses compagnons essayaient de le rassurer.
“Tu as confiance en elle, non ? Elle sait ce qu’elle fait. Elle va réussir.”
A des kilomètres de là justement, Marion pensait elle aussi à son Chevalier. Elle savait que si il était là, elle aurait plus de force et de courage. L’amour lui donnait des ailes. Mais elle voulait à tout prix éloigner Jehan du danger qu’elle était sur le point d’affronter. Elle savait qu’elle seule pouvait réussir cette tâche. Inutile de mettre d’autres personnes en danger.
Marion respira un grand coup, s’approcha, et toqua à la sinistre porte.
Elle s’ouvrit seule, et sans bruit. -
Le grincement de la porte était d’un classique, il en fallait plus pour impressionner Marion.
L’entrée gigantesque, comme à l’opéra, le double escalier, les lustres immenses, et du marbre partout.
Marion préférait sa chaumière et sa petite cheminée.
” Bon, montre-toi petite fée bienveillante, es-tu cachée par ici ou par là?”
“Tu es bien courageuse pour venir en ces lieux.”
“Pourquoi, qu’ai-je à craindre d’une fée?”
“Comme les anges déchus, j’ai choisi une autre voie”.
“Et pourquoi?”
“Te crois-tu si importante pour penser que je vais me confier à toi, misérable petite sorcière.”
“Je ne suis ni petite ni misérable, et je suis peut-être aussi une sorcière déchue.”
“Ça je le sais déjà, tu ne fais pas honneur à ta caste”.
“Eh bien nous avons un point commun! Je ne vous veux aucun mal, vous semblez vous l’infliger sans mon aide. Je cherche autre chose.”
“Tu veux dire ta mère, petite sotte?”
“Je vois que vous avez quelque pouvoir, je m’incline.”
“Et pourquoi crois-tu que ton père t’ait forcé à coucher dans la paille , avec ces pourceaux de paysans?”
“Ces pourceaux m’ont élevée et je les aime, ils ne souhaiteraient nullement votre sort, ils dorment dans la paille et portent des sabots, ils travaillent beaucoup, mais ils sont heureux.”
“Maudite sorcière, tu es le portrait craché de ta mère!” -
“Je vous interdit de dire du mal de ma mère !”
“Qu’est-ce que tu sais de ta pauvre mère Marion ? Rien, tu ne sais rien… A part qu’elle t’a abandonnée.”
“Oui, et je cherche à comprendre pourquoi ! C’est peut-être à cause de la malédiction que vous avez jeté sur mon père !”
“Ton père l’avait bien mérité petite ingrate ! Il m’a rejeté, avant de se rendre compte que j’avais raison. On ne rejette pas la fée Freesia comme on l’entend !”
“Je croyais que les fées faisaient du bien, donnaient des bénédictions aux nouveaux-nés. Pas qu’elles les maudissaient pour ensuite ne rien vouloir dire !”
Freesia ne dit soudain plus rien. Son expression changea, et Marion sentit la victoire gagner du terrain.
“S’il vous plaît…” dit-elle plus doucement. “J’ai besoin de vous pour retrouver ma mère. Je veux juste savoir pourquoi est-ce qu’elle m’a abandonnée…”
La fée réfléchit quelques secondes, puis reprit la parole.
“Très bien. Suis-moi, j’ai quelque chose à te montrer.”
Elle désigna une porte au fond d’un gigantesque couloir, invitant Marion à y entrer la première.
La jeune femme hésita. Et si c’était un piège ? -
La porte s’ouvrit, un grand couloir ténébreux envahi par les toiles d’araignées.
A chaque pas, une torche s’allumait.
Il y avait des fresques étranges et un tas de Signes cabalistiques.
“Eh bien ma belle, on a peur?”
“Je ne vous ferai pas ce plaisir, même si je reconnais que le décor est soigné”.
“Tu n’as pas encore tout vu petite sotte”.
Le couloir déboucha sur une salle immense, comme la nef d’une cathédrale, des statues, des colonnes, du marbre et des dorures.
“Voilà la demeure de ta mère, il a fallu plusieurs forces obscures pour l’emprisonner en ce lieu.” -
Super… 😒😅
“L’emprisonner ?”
“Ah, je vois que le roi cache ses secrets les plus noirs même à sa propre fille !”
Freesia jubilait d’avoir attisé ainsi la curiosité de Marion. Qu’est-ce que son père lui avait donc caché de si grave ?
“Très bien, maintenant, dîtes-moi tout !”
“Ohh ! Je vois que la petite devient agressive. Avance un peu plus, tu comprendras mieux”
Marion avança encore. Elle ne savait pas si cette soit-disant fée la menait en bateau, mais elle avait besoin de savoir. Et elle l’avait compris. Marion avait l’impression que d’autres personnes habitaient la maison. Comme si il y avait… des esprits.
“Un jour, ta mère a dévoilé son plus grand secret à ton père. Après six ans de mariage… elle lui a confié être une sorcière. A cette époque, elles étaient très mal vues, sache-le.”
Elles entrèrent dans une pièce étrange. Les meubles étaient cassés, les tapisseries déchirées. La pièce était noire.
“Ton père”, continua la fée, “était surpris par cette nouvelle. Il voulut tout d’abord rejeter ta mère. Il pensait que si quelqu’un découvrait que le roi était marié à une sorcière, c’était la fin pour lui”
Marion n’en revenait pas. Son père avait voulut rejeter sa mère ? Avec tout l’amour qu’il semblait lui porter ? -
Marion n’avait pas tout de suite repéré cette petite silhouette assise.
Les traits méconnaissables, un petit corps décharné et incandescent.
“Maman?”
La silhouette figée semblait verser des larmes de sang noir.
“Qui es-tu?”
La voix semblait légion, toutes les âmes de l’enfer vomissaient ces trois mots.
“Maman, c’est moi.”
“Crois-tu pouvoir briser le sort, tu es bien prétentieuse. Tu voulais voir ta mère, ton vœu est exaucé.”
“Mère, écoutez-moi, je vous pardonne, enfin plutôt je vois qu’il n’y a rien à pardonner. Mon père a bâti cet enfer, mais le mien n’est pas comparable au vôtre. Mère, je vous en conjure, j’ai besoin de vous et l’heure de la vengeance est venue”. -
La mère leva lentement les yeux vers sa fille, les traits tirés par l’incompréhension. Quelque chose semblait lui échapper.
Marion eut le cœur brisé, car elle se rendit compte que sa mère ne la reconnaissait pas. Elle encaissa ce coup dur. Soudain, son chevalier lui manqua plus qu’il ne lui avait manqué depuis qu’elle l’avait renvoyé auprès de ses camarades. Elle prit une grande inspiration, avança d’un pas. Si elle voulait l’aide de sa mère, et plus important pour elle encore, si elle voulait finir d’assembler les morceaux du puzzle, il fallait que sa mère la reconnaisse.
“Mère, s’il vous plaît. Regardez-moi. Regardez-moi”.
La femme, à bout de force, leva les yeux vers elle. Marion s’agenouilla pour être à sa hauteur. Elle plongea les yeux dans les siens. La femme fouilla dans son regard, à la recherche d’une réponse à une question informulée.
Soudain, on ne sait par quel miracle, elle sembla trouver la réponse qu’elle cherchait. Le visage de la femme brisée s’éclaira, on put voir une trace de bonheur oublié sur ses traits. Marion eut l’impression d’être face à une femme plus jeune que celle qui se trouvait devant elle il y avait à peine quelques secondes.
Sa mère entrouvrit les lèvres, prête à prononcer quelque chose, quand la fée l’interrompit.
“Oh, je ne crois pas non.”
Soudain, Marion se retrouva en dehors de la pièce où se tenait sa mère. Freesia se tenait devant la porte fermée, un sourire aux lèvres.
“Qu’est-ce que vous faîtes ?” s’écria Marion, perdant son sang-froid. “Elle était sur le point de me dire quelque chose ! Elle… je crois qu’elle venait de me reconnaître !”
“Je le sais. C’est bien pour ça que j’ai agit. Crois-tu que je fonctionne gratuitement ? J’ai une condition pour le service que je t’ai rendu”
Et le sourire de la fée s’étira davantage. -
Marion n’avait plus le choix, elle envoya la fée maudite en Laponie, non sans lui retirer tous ses pouvoirs.
Elle délivra sans peine sa mère de la malédiction.
“Maman!”
“Ma fille!”
“Tu sembles aussi jeune que moi à présent.”
“Ma chérie, tu auras aussi ce privilège, la jeunesse éternelle nous a été donnée, même si nous ne sommes à l’abri d’aucun sortilège.”
“Maman, je voudrais te présenter celui …”
“Je le sais déjà mon cœur, comme je sais tout de toi.” -
“Comment te rappelles-tu de moi ? Je pensais que tu avais subit un sortilège qui t’avait effacé tes souvenirs ?”
“Oui ma chérie, mais ce sortilège a ses limites… Mon déclic, ça a été de te voir.”
Marion ressentit une bouffée de chaleur se répandre dans tout son corps.
“Maman, il faut…”
“Je le sais aussi mon coeur. Je sais que tu veux te venger de ton père qui a enfermé l’homme que tu aimes et qui, penses-tu, m’a enfermée ici. Mais tu te trompes. L’histoire ne s’est pas passé exactement comme tu le penses… Il ne faut pas en vouloir à ton père. Il a regretté tout de suite d’avoir parlé de mon secret à son conseiller. Mais l’erreur était faite. Le conseiller était en réalité un traître, qui attendait depuis longtemps de planter un couteau dans le dos de ton père. Il venait de trouver ce dont il l’avait besoin. Ton père n’a rien pu faire, la police m’a amenée et cachée dans un endroit où ton père ne pourrait jamais me retrouver. Il m’a cherché pendant des années. Il continue encore aujourd’hui.” -
Ok, je vais essayer de faire court :
En gros, sa mère a avoué à son père avant sa naissance qu’elle était une sorcière. Au début, son père était chamboulé parce-que à l’époque les sorcières étaient très mal vues. Si ça se découvrait que le roi était mariée à une sorcière, c’était la fin de son honneur ! Il en a parlé à son conseiller, qui était en fait un traître attendant patiemment de pouvoir trahir son maître. Pendant que le conseiller allait trouver la police de l’époque pour qu’ils arrêtent la reine-sorcière, le père s’est rendu compte qu’il s’en fichait de ce que sa femme était, puisqu’il l’aimait. Malheureusement, la police, les gardes, ou ce que tu veux on amené la reine et cachée là où le roi ne pourrait jamais la trouver. Ils lui ont effacé ses souvenirs et enchaînée pendant tout ce temps.Voilà, je ne sais pas si c’est très clair, si tu veux changer quelque chose, n’hésites surtout pas 😉
-
Quand Marion revint près de son amant, il la prit dans se bras et, chose rare, pleura à chaudes larmes.
Aucun de ses compagnons n’y trouvèrent sujet de raillerie, car chacun d’eux savait ce qu’être un homme veut dire. Un homme qui pleure n’a pas peur de son humanité.
La fête fut exceptionnel, elle eut lieu au château de son père.
Par pudeur et discrétion, on avait laissé ses parents démêler l’écheveau, et apparemment les malentendus.
Après quatre heures, le couple royal rejoignit les invités au jardin. Tous deux resplendissaient et ne cachaient ni leurs soulagement, ni leur amour retrouvé. Il leur était impossible de faire disparaître ce sourire qui cadrait peu aux convenances et à leur rang.
Il faut avouer que tous les invités affichaient ce même sourire béât, comme si un doux sortilège avait été jeté sur l’assemblée.
Un événement fit presque chavirer les cœurs, les sourires pour beaucoup devinrent larmes de joie.
Le père du petit baron venait de consentir à l’union.
“Fille de Roi mon fils, tu ne fais pas les choses à moitié”.
Autant dire que la fête fut un joyeux désordre,qui se poursuivit jusqu’au lendemain.
Les compagnons Chevaliers n’eurent aucun mal à trouver leurs promises.
Marion et son baron s’installèrent dans un joli château de conte de fées, cadeau de ses parents.
Sans savoir que de puissantes forces des ténèbres étaient à l(oeuvre, bien décidées à gâcher ce joli tableau. -
Le couple ne se doutait donc pas de ce qui se tramait.
Car les fées étant passées du côté obscures n’avaient pas vraiment apprécié ce qui était arrivé à Freesia.
Elle se réunirent au nombre de 10, pour échafauder un plan. Elles voulaient absolument faire du mal à cette Marion.
Elles trouvèrent le point faible de la princesse-sorcière très vite : son chevalier.
Elles décidèrent de préparer une potion d’amour pour lui, qui le détournerait d’elle au profit d’une autre jeune fille.
Marion croira que son chevalier ne l’aime plus, elle sera effondrée. Avec un peu de chances, elle tombera dans un chagrin mortel. Les méchantes fées se réjouirent de leur idée, et commencèrent la préparation du philtre. -
Le baron ne se sentait plus de joie (ça rappelle quelque chose).
Il arpentait ce qui était devenu son domaine, sans trop savoir s’il le méritait.
Marion était un cadeau, même le petit personnel du château aurait tout fait pour elle.
Ses fidèles compagnons avaient déposé les armes, le château était bien assez grand pour eux et leurs compagnes.
La baron avait attrapé un virus pour lequel il n’existait aucun remède: il ne cessait de sourire.
Ce jour il décida de rejoindre son lac, au-delà de sa forêt, il avait encore du mal à croire à sa chance.
La chaleur était écrasante, le bleu du ciel épousait sa folie, enfin ce qu’on appelle bonheur absolu.
Arrivé au lac, il ne put résister, il se débarrassa des tissus et autres dentelles obligés pour plonger dans cette eau fraîche.
Il pensa à l’avenir qui s’ouvrait devant lui, Marion, leurs enfants à venir, plus de combats, plus de tourments. Enivré par toute cette joie, il poussa un cri que tous les oiseaux du monde reprirent en chœur.
“Eh bien mon beau Chevalier, je ris à votre bonheur”.
Le baron se trouva fort dépourvu (ça me rappelle quelque chose aussi), une Déesse nageait devant lui. -
Soudain, ce fut comme si il plongeait dans une sorte de torpeur idyllique. Il oublia Marion, le château, tout… La femme devant lui était devenu son centre d’attention, son point de repère.
“Oh, ma belle je ne puis cacher ma stupeur en vous apercevant. Comment se fait-il que je ne vous ai jamais vu par ici ? Une beauté comme vous, je l’aurai remarqué !”
La femme ria doucement. Même son rire délicat enchanta le baron.
“Je ne viens pas souvent par ici. J’habite un peu plus bas.”
“Ma douce, je sais que c’est un peu précipité, mais c’est comme qui dirait le coup de foudre. Je veux vous épouser, dans une semaine.”
Les méchantes fées, cachées par là ricanaient sournoisement. Leur plan marchait, le baron était envoûté par leur philtre puissant.
“Oh, mon beau chevalier, vous ne deviez pas vous marier avec votre Marion, si je ne m’abuses ?”
“Plus maintenant, ma belle. Mon coeur est vôtre, et plus personne n’entravera ma passion.”
“Dans ce cas, j’accepte !”
Et la belle jeune femme, qui était bien sûr de mèche avec les fées, rie sous cape tandis que le chevalier lui prenait la main. -
@Mathilde23#6488 mariage forcé! Moi je crois qu’elles vont pas ricaner longtemps, enfin je l’espère.😩 -
Marion s’affairait au château, son petit baron tenait à ses promenades et elle devait s’y faire.
Elle se proposa dans les cuisines pour aider au dîner, le personnel l’accueillit en se retenant de faire la révérence, tout le monde savait qu’elle détestait ça.
Quand elle venait, elle réclamait la bouteille de liqueur cachée dans les boiseries.
Elle n’était pas vraiment portée sur l’alcool, mais elle savait que sa demande faisait son petit effet.
Le majordome coincé, un pléonasme, ne pouvait retenir un petit sourire en coin, le concernant c’était déjà un exploit.
Assise à la grosse table de chêne, elle buvait les rires de ses petites mains, qu’elle aimait tendrement et qui lui rendaient bien.
Tout à coup, Marion fut prise de rage, les servantes et serviteurs, même le majordome, se mirent à l’abri sous la table.
Les marmites, couteaux, ou autres ustensiles volaient dans tous les sens.
Certains purent voir les yeux de Marion, noirs comme charbon.
Son cri appela tous les corbeaux de la région. -
Comment avait-il pû lui faire ça ? Il devait forcément y avoir une explication.
Son chevalier se promenait, main dans la main avec une_ravissante_ jeune femme, bien plus belle qu’elle.
Elle sortit furieusement des cuisines et se rua dehors. Les couteaux et casseroles retombèrent avec fracas sur le sol.
“Que fais-tu ?” lança Marion au baron.
Il lui lança un regard dédaigneux.
“Tu ne vois pas que je suis occupé ?”
Son ton rendit Marion sans voix quelques instants. Il ne lui avait jamais parlé ainsi avant !
“Mais… tu… Qui est-elle ?”
La déesse lui sourit.
“C’est ma fiancée”
“QUOI ?”
“Oui, c’est ma fiancée, notre mariage a lieu dans une semaine. Tu es invitée, si tu le veux.”
Le coeur de la jeune femme se serra. Elle ne comprenait absolument rien à ce qu’il se passait. Sa colère s’était envolée.
“Mais… je croyais que… ne devait-on pas se marier ?”
“Oh, oui bien sûr”, dit le baron d’un ton détaché. “Mais c’était avant que je ne rencontres cette merveilleuse créature. Maintenant, si tu veux bien, nous allons continuer notre promenade. Nous avons des choses à organiser.”
Ils la plantèrent là. Les émotions qui la ravageaient de l’intérieur étaient d’une puissance inédite. Ses yeux s’embuèrent de larmes, tandis que son coeur essayait de se rendre à l’évidence : il ne l’aimait plus.
Croulant sous le poids de la tristesse, Marion n’eut même pas la pensée que son baron n’était plus lui-même, soumis à un puissant sortilège. -
Marion n’avait plus le choix, même si elle savait que son baron était ensorcelé, ses paroles n’avaient fait que décupler ses forces et sa colère. Pour prix de sa trahison, qu’elle devinait contre nature, elle décida de pétrifier le couple.
Elle parvint à les rejoindre sans mal, ses pouvoirs semblaient sans limites, Marion s’étonna de pouvoir voler sans connaître la cible et figer sur place les deux tourtereaux.
N’était-elle pas plus forte que ce qu’elle avait pensé?
Avant de combattre ses persécutrices, elle devait jouer de prudence pour savoir quel était le rapport de force.
Marion savait qui pouvait l’aider, et lui permettre de développer d’autres pouvoirs insoupçonnés.
Elle se mit en route et laissa le couple honni main dans la main mais sans conscience.
Si tout se déroulait comme prévu, elle aurait quand même deux ou trois mots à dire à son petit baron. -
Marion fonça vers le château de sa mère. Elle la trouva dans le salon, son père à ses côtés. Elle s’arrêta un instant pour les observer, si complices et heureux de se retrouver après tant d’années.
Puis elle entra. Ses parents se retournèrent, surpris de voir leur fille débarquer ainsi, le visage fermé et triste. Elle leur raconta tout.
“Le goujat !”, jura son père.
“Ce n’est pas sa faute”, le défendit aussitôt Marion. “Même si j’ai très envie de le transformer en… je ne sais pas vraiment en fait.”
Sa mère sourit.
“Ne t’inquiètes pas ma chérie, je vais t’aider à retrouver et vaincre ces fées, et à désenvoûter ton baron.”
“Je viens avec vous !”, décida le roi.
Les deux femmes le regardèrent avec des yeux ronds.
“Mais papa…”, commença Marion.
“Non. J’ai déjà fait trop d’erreurs par le passé, je n’en recommettrais pas en laissant partir les deux seuls êtres qui comptent le plus au monde pour moi dans une aventure périlleuse.Je veux vous aider. Être à vos côtés.”
Marion se tourna vers sa mère. Elle regardait intensément son mari, comme si elle cherchait quelque chose dans son regard. Puis ses lèvres s’étirèrent en un mince sourire, tandis qu’un pli se forma entre ses sourcils, signe d’inquiétude.
“Il ne changera pas d’avis”, dit-elle en se tournant vers sa fille. “Il est décidé, je le sens. Et puis… un peu d’aide ne nous fera pas de mal”
“Mais il n’a pas de pouvoirs !”, s’indigna Marion. “Il ne sera pas en sécurité.”
“Parfois, il n’y a pas que la magie qui peut aider.” -
Le père choisit les trois plus belles montures, il donna ordre qu’on les pare comme pour une bataille.
Mère et fille le regardèrent s’agiter dans tous les sens, houspillant les pauvres palefreniers et pages.
Ces derniers faisaient des clins d’œil pour faire rire Reine et Princesse, car ils savaient pouvoir oser.
Le comble fut l’armure du Roi, quand il se présenta devant son épouse et sa fille, celles-ci ne purent s’empêcher d’éclater de rire. L’écho joyeux se fit entendre aux écuries et même aux fenêtres du château.
Le Roi n’en fut point fâché, de voir ses deux êtres chères heureuses, même à ses dépens, lui ôtait toute fierté.
La suite fut encore plus inattendue, tous les compagnons d’armes du baron s’étaient équipés avec la complicité de toutes les petites mains du château.
Ils arrivèrent au son des casseroles qui tambourinaient aux cuisines.
Les promises de ces beaux chevaliers lancèrent leur foulard depuis leur fenêtre en riant aux éclats.
Un nouvelle quête commençait avec panache et bonne humeur.
Au moment du départ, les mines devinrent graves, chacune et chacun savaient les périls qui les attendaient. -
Marion se retourna vers la rangée de Chevaliers qui attendaient des ordres.
“Etes-vous certains de vouloir nous accompagner ?”
“Bien sûr.”, lança leur porte-parole. “Jehan est notre ami, tu l’es devenue aussi. Nous lui devons bien cela.”
La jeune sorcière hocha lentement la tête, puis se tourna vers sa mère.
“Maintenant, il faut retrouver l’Ordre”
“Je sais déjà où elles se cachent”, répondit sa mère. “Aurais-tu oublié la puissance de mes pouvoirs ?”, demanda-t-elle dans un sourire au roi devant son regard admiratif.
Tous les courageux et courageuses qui prenaient part à cette aventure formèrent une sorte de ronde, main dans la main.
Marion et sa mère combinèrent leur pouvoirs, et soudain ils furent tous transportés au bord d’un lac.
Le roi jeta un regard interrogateur à sa femme.
“Les fées se cachent ici”, répondit-elle à sa question informulée.
“Sous l’eau ?”
“Elles ont des ressources. L’illusion est un de leur principal atout, tu as dû le remarquer ma fille.”
Elle s’approcha doucement de la surface lisse et scintillante, sous les regards inquiets.
“Es-tu sûre de ne rien craindre ?”, demanda Marion.
“Je sais reconnaître un sortilège quand il y en a un.”
Puis, la reine toucha l’eau du bout des doigts. Rien ne se produisit pendant quelques secondes. Elle fronça légèrement les sourcils, et fut soudain projetée à trois mètres du lac. Un hoquet de surprise retentit dans l’assemblée. Tous se précipitèrent sur la reine, qui les arrêta d’un geste et se releva toute seule. Elle lissa sa robe, puis s’adressa aux autres.
“C’est plus compliqué que je ne l’avais prévu. On va avoir besoin d’une aide en plus”, dit-elle en posant son regard grave sur Marion. -
La Reine restait fière, mais cette humiliation semblait voir décuplé ses forces et sa colère.
Les chevaliers virent, non sans effroi, son regard semblable à celui de la Bête.
Ils firent tous le signe de croix en reculant.
Marion dut intervenir.
“N’ayez crainte chevaliers, ma mère ne vous veut aucun mal, c’est une réaction, euh … normale pour une sorcière. Cela ne durera qu’un temps et c’est bon pour notre cause, un peu comme une armure, vous me comprenez?”
Les chevaliers étaient bien pâles et peu convaincus.
“Messires, comprenez que cette quête vous dépasse, une âme pure, la bravoure et l’épée ne sauraient suffire. Je vous prie de veiller sur mon père et de faire le guet.Je suis sure que ces furies ont prévu quelques surprises pour vous.
Connaissant leurs pouvoirs, elles ne peuvent vous atteindre qu’avec des forces infernales que vous pouvez combattre. C’est la règle. Soyez donc vigilants, car des événements ne vont pas tarder, vous aurez besoin de votre courage et, par pitié, protégez mon père”.
“Enfin ma fille, je ne suis pas un vieillard, qu’ils viennent ces monstres, on les embrochera comme des pourceaux pour le dîner.”
Le roi se mit à fendre l’air de son épée en tournoyant, tant et si bien qu’il tomba dans la boue.
Les chevaliers ne purent retenir leurs éclats de rires. Marion baisa le front de son père avec un sourire. Le Roi resta fidèle à lui-même et enlaça sa fille non sans retenir ses larmes.
“Tout ira bien mon père, sache que je t’aime, même si tu m’as abandonnée”.
La Reine avait retrouvé son allure souveraine et sa beauté, elle prit la main de sa fille, et toutes deux plongèrent dans le lac. -
Avançant à l’aveuglette dans la pénombre des flots. Mère et fille ne savait pas à quoi s’attendre. Mais l’acharnement de leur amour les poussés de plus en plus profond, vers le royaume des fées. La lumière laissa place à l’obscurité et le froid des abysses, rendait leurs périples des plus difficiles. Marion hésita. Certes la magie de sa mère était assez puissante pour qu’elles respirent. Mais les fées sont des créatures sournoises, des êtres de pure magie. Elle regarda sa mère, une larme noyée dans les eaux, coula le long de sa joue. La reine s’approcha est la prit dans ses bras. Sans comprendre pourquoi. Ce simple geste la remotiva. Elle sentie une bouffé de chaleur l’envahir. Tandis qu’une voix, familière mais inconnue à la fois résonna dans son esprit, comme une empreinte d’un souvenir perdu.
**“N’oublie pas, on ne peut rentrer dans le royaume des fées, sans passer l’épreuve du cœur, du corps et de l’esprit”** .. Marion voulue à nouveau sentir la main de sa mère, mais celle-ci avait disparu. L’épreuve avait commencée… -
Marion sentit sa poitrine se contracter sous l’effet de la peur et de la surprise. Lui avaient-elles réellement enlevé sa mère ?
Une bouffée de panique monta en elle. Elle n’était rien sans sa mère. C’était elle la puissante sorcière. Elle ne lui arrivait pas à la cheville. Mais elle savait intuitivement qu’elle devait continuer pour la retrouver. L’image de son chevalier prit au piège dans cet amour factice lui revint, et lui donna du courage. Elle respira un grand coup et continua d’avancer tant bien que mal dans les flots et les courants. Aucun signe de vie dans les parages.
Elle arriva enfin à l’entrée d’une grotte, fermée bien sûr. La grosse pierre bloquant l’entrée était constituée d’un étrange symbole. Encore une fois, son intuition prit le dessus. Elle sut qu’elle était arrivée à l’épreuve du corps. Elle regarda autour d’elle et trouva ce qu’elle cherchait : un coquillage tranchant. Elle le ramassa, leva sa main devant son visage, hésita une seconde, et se fit une longue entaille sur le bras. Elle grimaça, colla le sang qui coulait contre la paroi. Un bruit sourd résonna dans l’immensité silencieuse. La grotte s’ouvrait devant elle. Le sang continuait à s’échapper de la plaie. Les fées voulaient l’affaiblir. Mais elle était plus forte qu’elles ne le croyaient. Elle allait leur montrer. -
Marion ne savait plus où elle se trouvait, au fond du lac, ou dans une grotte?
Elle n’était pas vraiment inquiète pour sa mère, les furies ne faisaient pas le poids.
Des épreuves l’attendaient, elle devait se concentrer et s’armer de courage, personne ne pouvait lui venir en aide.
“Marion, tu n’es qu’une petite sotte, élevée dans la fange avec les cochons. Une souillon même pas digne des gueux qui t’ont hébergée.
Ils t’ont laissée partager les épluchures avec tes semblables, ne sachant trop quoi faire de toi. Pour eux, tu ne servais à rien, pas assez en chair pour un bon repas.
Ton baron a trouvé sa belle, peut-on comparer une truie et une Déesse?
Tes petits pouvoirs n’y changeront rien. Abandonne tes prétentions et retourne à la porcherie.”
Marion entendait cette voix, ou ces voix comme un chœur d’épouvante.
Elle ne devait pas flancher. Ces voix réveillaient de tristes souvenirs.
Alors elle vit tous ces braves paysans, leurs rires, leur tendresse. Non, ils ne l’avaient pas laissée dans la fange, ils crevaient de misère mais auraient fait n’importe quoi pour elle.
Ces sorcières de pacotille s’étaient trompées de cible.
Elle était fille de Roi et fille du peuple.
Cette pensée lui donna le courage et même le sourire.
Oui, elle pouvait être fier, elle avait affronté tant d’épreuve pour gagner le cœur de son amant.
Loin de pousser un cri de colère, elle éclata de rire. C’était pour elle comme une révélation, une renaissance.
Elle savait à présent que toutes ces vieilles édentées ne pouvaient plus l’atteindre. -
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Elle avait passé l’épreuve du cœur du corps et de l’esprit avec brio. Elle sentit sa puissance bouillonner intérieurement, impatiente de sortir. Maintenant, il ne restait plus qu’à trouver le repaire de ces chères fées. Marion errait au grès de son instinct, dans une grotte au plus profond d’un lac.
Les fées, elles, étaient inquiètes. La vilaine avait réussi à avancer bien plus qu’elles ne l’avaient imaginé. Elle n’avaient pas prévu qu’elle réussisse les épreuves aussi vite, ni que cela lui donnerait du courage au lieu de la détruire. La porte-parole se tourna vers ses congénères, la mine grave.
“Bien. Je pense qu’il est temps d’user de notre dernière stratégie.”
Et soudain, un sourire machiavélique qui aurait fait peur à n’importe quel être passant par là se dessina en une seconde sur tous les visages de l’Assemblée.
Marion avançait toujours au milieu des ruines et du noir d’encre, se demandant si elle se trouvait sur le bon chemin quand elle aperçût une lueur à quelques mètres d’elle. Etait-ce un piège ? Sûrement. Mais elle n’eut pas le temps de se poser plus de questions car elle remarqua le corps qu’éclairait la lumière. Elle hoqueta de surprise.
Elles lui avaient envoyé quelqu’un pour la combattre. Et pas n’importe qui.
Elles lui avaient envoyé son Chevalier, toujours sous leur emprise. -
_Je prends la main avec plaisir😀 mais ça va pas être aussi facile que ça😉 _ Marion cria le nom de son amour, espérant le raisonner. Mais il restait sourd, ne ressentant plus rien. Les fées l’avaient littéralement vidé de toute conscience. Il ne restait face à elle plus qu’une coquille vide dans une armure étincelante, dont le seul objectif était de l’exterminer. Épée à la main, il lui fonça dessus avec la conviction d’un lion face à une gazelle. Marion encore sous le choc, n’eut pas le temps de réagir que la lame s’enfonça dans son épaule. Ouch ! Elle devint blême. Qu’avaient elles fait à son aimée ?
Rapidement, il revint à la charge. Esquive de justesse. Marion esquissa un sourire sans même sans rendre compte. Elle aimée ça. Elle prenait malgré tout plaisir à vivre cette aventure, ce danger.
Le rythme s’accéléra alors qu’il revenait à l’attaque. Marion se baissa, la lame lui frôla le crane. Vite, une parade ! Elle articula ses doigts en marmonnant une formule et un bouclier magique apparut devant elle. Elle n’avait pas la force de sa mère, il ne tiendrait pas bien longtemps. Mais, elle espérait avoir un plan d’ici là. Et si possible qui ne l’oblige pas à sacrifier la seule personne qu’elle est aimée.
Elle regarda autour d’elle, tout n’était que ruines et désolations. Pas le choix… Elle devait fuir. S’enfonçait dans ce dédale de vieilles pierres pour pouvoir survivre. Elle couru sans se retourner, croisant les doigts que le bouclier tienne le coup. Son épaule douloureuse et ensanglantée devait être soignée. Elle connaissait un sort pour ça, mais il lui fallait un abri. -
Marion devait bien reconnaître que le piège était grand.
Ne voulant faire de mal à Jehan, elle ne pouvait le vaincre.
Éperdue dans sa course et ce décor de cauchemar, elle savait qu’il la poursuivait.
Se battre contre lui, c’était le perdre à jamais.
Elle ne voyait qu’une solution, seule sa mère pouvait la sauver.
Ses pouvoirs étaient bien plus grands, elle en était certaine, mais où était-elle?
Maman, où es-tu?Au bord du lac, les chevaliers n’eurent guère de repos.
Ils durent affronter les pires créatures, tout en protégeant le Roi.
Ce dernier agitait l’épée dans tous les sens, et les compagnons d’armes de Jehan finissaient le travail. -
Malgré ses protections, le roi voyait bien que l’étau se resserrait. Dans quelques minutes, ils seraient encerclés.
Il jeta un rapide coup d’œil au lac. Toujours rien… que se passait-il ? Où était sa femme ? Et sa fille ?
Soudain, l’eau bouillonna et une des fées en sortit.
“Rendez-vous, roi ! La partie est finie.”
“Quoi ? Jamais par tous les Dieux !”
Avec un sourire, la fée fit un signe de la main vers l’eau, et une énorme cage de couleur or en émergea.
A l’intérieur, la Reine se tenait désespérément aux barreaux, ses beaux cheveux tombant négligemment sur ses épaules.
“Oh !”
Toute l’Assemblée des chevaliers se turent. Si la Reine était prisonnière, le combat serait beaucoup plus déséquilibré.
“Où es-tu Marion ?” se demanda le roi.Marion errait désespérément à la recherche de sa mère. Elle avait utilisé le sort pour guérir sa blessure, mais elle se rendit compte avec horreur que ses pouvoirs étaient affaibli. A cause du désespoir ? De la tristesse ? Elle ne le savait pas.
Elle essaya de fabriquer un bandage avec les éléments qu’elle dénicheaient pour protéger sa blessure d’une éventuelle autre attaque.
Les fées l’avaient bien eu. Capturer sa mère, lui livrer son baron pour la combattre.
Elle ne pouvait rien faire contre cela.
Soudain, elle vit le Soleil s’infiltrer à quelques mètres de là. Une sortie ! Elle s’y précipita avec toute la force qui lui restait, et se retrouva à l’air libre. Elle s’allongea dans l’herbe, ferma les yeux, reprit de l’énergie.
Puis elle se redressa au bout de quelques minutes.
C’était bien beau d’être sortie, mais sa mère était toujours prisonnière, et le Chevalier était sûrement encore à sa recherche. -
Trop d’indécision fit décupler sa rage.
Sa plaie disparut dans un éclair de flamme bleue.
Elle se retrouva près de son père et des compagnons d’armes de Jehan.
Elle eut tôt fait de juger la situation, son père était pâle comme un linge, les Chevaliers éreintés par les combats, des monstres de tout acabit gisaient au bord du lac, sa mère suspendue en cage, et cette fée redoutable qui ne pouvait être que la Reine.
Si sa mère avait été vaincue, elle se savait impuissante.
Le regard de la fée était comme celui de la Gorgone.
Une fée déchue peut-être, car elle avait tout d’une créature de l’enfer.
Marion prit d’abord la meilleure décision, elle renvoya son père et les Chevaliers au château.
Ils avaient fait leur part.
Elle eut beau se concentrer, elle sentait que les pouvoirs du Démon surpassait les siens.
La “fée” attendait patiemment avec un rictus d’horreur, savourant d’avance sa victoire certaine.
La Reine suppliait et se tordait de douleur, son état d’inconscience était proche de l’agonie.
Marion resta figée, ne sachant quoi faire, elle poussa un hurlement en appelant son Magicien.
Il était son seul recours et avait le pouvoir de pulvériser cette créature des abysses.
Mais où était-il? -
Merci, je suis un peu consolé.😊
Bon, on laisse les affaires en suspens (surtout la mère)😜
Mettons que toute sa vie à la campagne, elle avait été guidé par un Magicien.
Il connaissait sa situation mais n’avait pas le droit de révéler le secret.
Mais surtout, le Magicien était intrigué par les pré-dispositions de Marion à faire le bien.
Il se prêta volontiers à un rôle de tuteur, et lui donner de bons conseils, sans pour autant l’influencer.
Il savait que cette petite avait du caractère, aussi courageuse et tenace que sa mère.
Sa mère …
Il l’avait connu autrefois, il était déchiré: d’une part il ne pouvait en parler à la petite, d’autre part, un Magicien ne peut épouser une sorcière.
Il avait dû se résoudre à voir sa bien-aimée épouser un Roi.Le hurlement de Marion parvint jusqu’à lui.
Il apparut aussitôt au bord du lac. -
Il apparut aussitôt au bord du lac.
“Vous êtes venu !” s’exclama-t-elle.
“Bien sûr, j’ai entendu votre appel à l’aide”.
Il jeta un rapide coup d’oeil pour évaluer la situation.
Marion, l’air désespérée et épuisée.
La Reine, toujours aussi belle, enfermée dans une épaisse cage en or.
Et enfin, une femme, à côté de la cage.
C’était une fée, ses ailes cristallines brillaient au soleil.
Elle avait l’air d’être le bourreau de Marion et sa mère, mais soudain le Magicien s’en fichait totalement.
Il ne pouvait détacher ses yeux des boucles rousses de la magnifique femme, ni de ses petites fossettes.
Lorsqu’elle croisa son regard de ses petits yeux noisettes, le monde tournoya.
Ils ne se quittaient plus des yeux, c’était le coup de foudre. Le Magicien avait toujours cru que ce phénomène était des sottises pour endormir les enfants, mais il était bel et bien en train de le vivre.
Marion regardait la scène avec un mélange d’horreur et d’attendrissement. -
Franchement, je n’en aurais pas atteint un dixième.
Ça promet une belle fête au château.
Mais il faut concocter la suite, libérer la Reine et voir comment ces deux-là vont se faire la cour.
Tu crois que la relève va suivre? J’en appelle aux Wki fées et Magiciens.
An ben non, ils sont tous morts.🤓 -
Le regard de la fée ne lançait plus d’éclairs de feu.
La cage tomba dans l’eau, et la Reine avec, plus rien ne l’entrava.
Elle regagna le bord, sans trop savoir où elle était.
Marion la prit dans ses bras en pleurant.
Sans trop comprendre ni s’appesantir elle ramena sa mère au château.
La Reine resta trois jours prostrées, le Roi à son chevet.
Aucune nouvelle de Jehan, mais Marion n’était pas inquiète.
Comme elle ne pouvait défaire ce que la Reine des fées avait fait (que de fé fé!), elle décida de ronger son frein.Vous êtes …
Je suis …
Pardonnez votre grâce de ne trouver les mots.
Je suis bien en peine d’en trouver moi-même.
Il y a quelque chose …
Je vous rejoins …
Je ne ressens plus aucune haine …
Moi je ne ressens que de l’amour …
J’ai honte de ce que j’ai fait, de ce que je suis …
Vous êtes ce que vous êtes, et cet aveu vous rend encore plus chère à mes yeux.
Mais, je ne vous connais pas.
Moi non plus, et pourtant.
J’ai l’impression de sortir d’un cauchemar.
Vous êtes une fée, et la meilleure, vous vous êtes égarée, mais rien n’est irréversible.
Vos paroles m’apaisent, je redeviens la petite fille que j’étais, serait-ce un sortilège?
Aucun sortilège ne saurait vous atteindre, tout advient selon votre choix. -
Oups, j’avais un peu oublié notre Elvira 😔
Marion patientait, au côté de son père, que la situation avec Jehan redevienne normale.
Ou qu’au moins, il sorte de cette emprise noire sous laquelle il était depuis maintenant trop longtemps.
Au bout de quelques jours, la Reine des fées vint la trouver dans sa chambre, accompagnée du magicien.
Depuis qu’elle connaissait l’amour, Marion la trouvait beaucoup moins démente et cruelle. Ses traits s’étaient adoucies, et elle affichait un sourire rêveur.
“Bonjour Marion. Je viens te trouver ici car je sais ce que tu attends”
La fée se mordit la lèvre.
“Mlaheureusement…”
“Quoi ?”
“Eh bien, techniquement, j’ai abandonné mes sujets et me suis enfuie avec l’ennemi. Je ne suis pas sûre qu’elles l’aient accepté. Et je ne sais pas si je vais pouvoir leur demander de ramener Jehan pour le… désensorceler.”
“Mais vous êtes la Reine, non ? Vous… vous pouvez forcément leur donner un ordre… les obliger”, dit désespérément Marion.
Le magicien la regarda d’un air emprunt de pitié.
“Elle va voir ce qu’elle peut faire”, lui dit-il en essayant de la rassurer. “Elle va aller s’entretenir avec elles demain. Nous te tiendrons au courant”. -
La reine des fées déchue, toute métamorphosée par le plus beau des sortilèges, prit la décision de se rendre seule pour convaincre ses consœurs. Elle avait perdu sa couronne, mais son amour pour le Magicien ne l’avait aucunement privé de ses pouvoirs.
Du moins elle l’espérait, n’ayant plus de haines ou de projets funestes, était-elle encore de taille.
Mieux valait parlementer et ne pas prendre le risque d’un combat qu’elle n’était plus aussi sûre de gagner.
Arrivée en un claquement de doigts près du lac, elle poussa un cri pour faire apparaître l’armée qu’elle ne contrôlait plus.
Des milliers de têtes sortirent de l’eau. Les regards de feu ne présageait rien de bon.
Une sensation inconnue jusqu’alors s’empara de la Reine, la peur. -
“Ecoutez”, dit la Reine en levant les mains pour montrer qu’elle venait en paix.
“Tu oses revenir ?”, lança une des fées, une lueur toujours rougeâtre dans les yeux.
“Je n’ai jamais voulu vous abandonner…”
“C’est pourtant ce que tu as fait !”
“Non ! J’ai juste… je me suis rendue compte que notre mode de vie n’était pas le meilleur”
“C’est ton magicien qui t’as rentré cette idiotie dans la tête. Tu étais la première à vouloir faire du mal aux autres !”
La Reine soupira. Elle ne trouvait aucun moyen de calmer cette foule en colère.
“Oui il m’a ouvert les yeux ! Je me suis rendue compte à quelle point je menais une existence pitoyable avant de le découvrir… avant de me découvrir. Je vous souhaite à toutes de rencontrer l’amour. Il changera votre façon de voir les choses, et particulièrement vous-mêmes.”
Elle sentit que ce discours n’avait pas servit à grand-chose.
“On se fiche de tes histoires à l’eau de rose ! Tout ce qu’on a retenu, c’est que tu nous a abandonnées au beau milieu d’une bataille, sans plan ni instructions alors que tu es censée être notre Reine. Tu es allée directement chez l’ennemie, et là tu reviens nous voir. C’est sûrement un piège !”
“On ne veut plus de toi ici !”
La Reine commença à sentir que c’était l’heure pour elle de partir. Lorsqu’elle vit la même lueur rougeâtre briller dans les yeux de ses anciennes congénères et leurs poings se serrer à l’unisson, elle regretta amèrement d’être venue seule. Elle se rendit compte de sa vulnérabilité.
Elle recula doucement, mais soudain, les fées exécutèrent un même mouvement et une série de sorts se dirigèrent droit sur elle. Elle tenta d’invoquer un bouclier pour se protéger des sortilèges, mais il était bien trop faible…
“Ma Reine !”
Elle se retourna, surprise, sans arrêter d’essayer de maintenir son bouclier.
Son magicien se tenait, caché dans les buissons, derrière elle.
Il se leva et s’avança alors vers la bataille. -
“Crois-tu pouvoir nous vaincre, c’est ta haine qui nous a entraînées dans ces ténèbres. Tu as trahi notre armée de fées déchues. La haine t’a quittée pour un petit Magicien de foire, croyez-vous être de taille tous les deux?”
A ce moment, des milliers de rires mauvais résonnèrent. Le lac devint mer déchaînée.
Un ciel d’orage apparut et tout devint sombre.
La Reine et son Magicien furent engloutis dans les eaux.
Le soleil revint et le lac redevint tranquille.
Les Furies avaient maintenant trois prisonniers. -
Marion sentit que quelque chose n’allait pas.
Son pouvoir de sorcière pouvait-il la prévenir du danger ?
Quoi qu’il en soit, la Reine et le Magicien ne revenaient pas.
Elle tournait en rond dans une des pièce du château. Que faire ? Si elle se présentait seule devant toutes ces fées possédées par le Mal, elle leur offrirait une prisonnière de plus sur un plateau d’argent.
Et elle ne voulait pas risquer non plus la vie de ses parents en leur demandant de l’accompagner. Ils avaient bien trop souffert.
C’est alors qu’elle eut une idée… -
Marion et sa mère se mirent d’accord pour s’isoler dans une petite pièce du château.
Une sorte de rotonde décorée d’oiseaux et de scènes bucoliques.
Le Roi ne fut pas invité et n’en tint aucune rancune.
Les compagnons d’armes, ayant retrouvé leurs dulcinées, chacun dans son quartier, étaient assez sages et aguerris pour comprendre que le nœud à trancher était affaire de femmes.–Mère, ce sont des fées, déchues et enragées certes, mais la métamorphose de la Reine prouve que rien n’est perdu. Nous pourrions engager le combat et rassembler sans peine une armée ben plus grande, mais sentez-vous comme moi que nous aurions, elles et nous, rien à y gagner.–Ma fille tu es sage, et je suis fière de toi. Mais parfois, la guerre est la seule issue.–Je ne peux m’y résoudre, mon Jehan m’a trahi, mais tout n’est que sortilège, et je lui ai pardonné depuis. La haine ne sert à rien! Si on a vaincu la Reine par l’amour, son peuple de Furies peut aussi y succomber.–Je te suis sur ce point, multiplier par des milliers ce qui m’a délivrée.–Bravo Mère, tu as tout compris.–Il faudrait convaincre des milliers de jeunes et vaillants magiciens.–Et ce n’est pas en notre pouvoir hélas, de plus, avant d’être libérées de la haine, les fées déchues ne sont guère appétissantes, si j’ose dire.–Je crois savoir qui pourrait nous aider,suis-moi, je te dirai tout en chemin.
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La mère et la fille partirent donc ensemble à la recherche de celui qui pourrait les aider.
Cette fois, le roi resta au château sans faire d’histoire.
Elles marchèrent pendant un long moment, profitant de ce moment entre filles, se racontant des tas de choses.
“Où va-t-on maman ?” demanda Marion.
“Chez un vieil ami. C’est un magicien et un sage. Il saura comment nous aider.”
Elles s’enfoncèrent dans une forêt qui devenait de plus en plus épaisse et lugubre à chaque pas qui les enfoncaient de plus en plus dans le coeur noir.
Puis soudain, une clairière verdoyante apparut au détour d’un chemin, révélant une maison biscornue en pierre.
La reine alla frapper à la porte en bois.
“C’est pourquoi ?”
Son visage s’éclaira lorsque ses yeux se posèrent sur la reine.
“Entrez, entrez !” s’exclama-t-il.
Les deux femmes s’installèrent sur des fauteuils confortables qu’il leur désigna.
“Que me vaut l’honneur de votre visite ?” demanda le magicien après leur avoir apporté des tasses de thé fumantes.
Marion jeta un coup d’oeil à sa mère, qui hocha rapidement la tête.
Alors, elle se lança dans le récit depuis le début. -
@Mathilde23#7977 Il 😂ne faudrait pas que la Reine s’entiche du magicien, ça relancerait l’affaire!
Il va nous la trouver cette armée de petits jeunots? -
Le Magicien écouta le récit sans interrompre, son regard semblait renfermer deux galaxies.
Ces yeux profonds semblaient constellés de milliards d’étoiles et de planètes.
Son apparence changeait à chaque seconde, en âge et en habits.
Marion et sa mère faisaient semblant de ne rien percevoir.
Tout au long du récit, conté brillamment par Marion, l’environnement changeait aussi, survolant l’océan, les chaînes montagneuses, ou dans les feux de l’enfer.
Le magicien resta silencieux et méditatif, ils se trouvaient à présent sur une plage, au pied d’une falaise démesurée. Les deux femmes virent avec horreur une vague gigantesque qui cachait le soleil.
Le magicien esquissa une forme de sourire, et tous trois se retrouvèrent dans un jardin des Mille et Une Nuits.–Pardonnez mes facéties, elles m’aident à me concentrer. Je connais ce magicien, c’est moi qui l’ai formé. Et j’ai connu la fée, avant sa déchéance, quelle histoire! Je pourrais vous la conter mais je vois qu’il est temps d’agir, un autre jour peut-être.
Je vous ai observées toutes les deux, je suis, comment dire … omniscient, est-ce une qualité ou un défaut, je vous laisse juges.
Le petit Jehan n’est pas mal non plus, je lui donnerais volontiers quelques pouvoirs …–Non! Marion s’emporta sans trop savoir pourquoi.–Bien, qu’il en soit ainsi, je suis maître absolu de toutes les écoles de sorciers en ce monde, et ailleurs.
Je ne pensais pas devoir un jour jouer les Cupidon. Vous pouvez rentrer chez vous, le Roi a du goût ma Reine mais nous nous reverrons, ce sera ma condition.
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Bon…. j’y vais.
Marion et sa mère rentrèrent donc au château, aux côtés du roi. Elles lui contèrent toute l”histoire.
Il fut émerveillé, jusqu’au moment de revoir le magicien. La reine ne lui cacha rien, elle était pure et sincère.
“Ne t’inquiètes pas, je vais juste le revoir, il me montrera de la grande magie pour que j’en apprenne plus. Et puis, tu as confiance en moi, non ?”
Le roi hocha la tête, mais resta bougon tout le reste de la journée.
Marion restait dans sa chambre à regarder par la fenêtre. Son Jehan lui manquait… Mais elle avait peur. Allait-il lui revenir comme avant ? Serait-il finalement vraiment épris de la déesse superficielle ?
Elle tournait en rond dans la château, sous l’oeil inquiet de ses parents.
Le magicien avait été clair : il ne fallait rien faire avant le lendemain.
Le lendemain donc, Marion et sa mère partirent en direction du lac vérifier si les prouesses du magicien avaient fonctionnées. Le roi avait insisté pour venir, puisqu’ils se déplaçaient pour une vérification et que ce n’était pas censé être dangereux.
Lorsque la petite troupe arrivèrent au lac, entourée de deux gardes du corps – on n’est jamais trop prudents- l’eau bleue scintillait et paraissait plus paisible que jamais.
Un coup monté ?
Soudain, une des fées émergea de l’eau. Marion recula instinctivement et hoqueta quand elle vit son visage. Elle semblait aussi douce qu’un ange, ses pomettes roses luisaient et ses grands yeux bleus étaient émerveillés. La fée se fendit d’un grand sourire.
“Oh, vous voîlà ! Nous vous attendions.”
Elle s’écarta, et plusieurs dizaines de fées apparurent à leur tour, toutes accompagnées de charmants jeunes hommes qui avaient un sourire éclatant.
“Nous sommes désolées pour tout ce que nous vous avons fait enduré. Nous sommes… presque toutes guéries de notre folie.”
Marion aurait dû s’attarder sur le “presque”. Une ou plusieurs fées n’avaient pas était frappées par le puissant amour ?
Mais il n’y avait qu’une seule chose qui l’importait en ce moment : elle allait enfin revoir son chevalier. -
Des
**milliers** de fées disais-je retrouvèrent beauté et bonté.
Pour quelques milliers d’autres, ce fut plus compliqué, car tous les apprentis magiciens n’avaient pas le coeur pur, et ils sombrèrent dans les ténèbres, emportés par les fées aguerries.
Le lac fut à jamais déserté, deux camps se feraient face, et pour tout arranger, aucune trace de Jehan.
Il fut aisé pour Marion, sa mère et le Maître magicien de savoir où les couples de lumière avaient choisi d’aller. Pour les couples déchus, c’était une autre affaire.
Le Roi et les compagnons d’armes de Jehan furent à nouveau impuissants.
Une guerre allait sans aucun doute se déclencher.
Le Magicien consentit à ne plus presser la mère de Marion, après tout, il avait échoué.
Il disparut.–Mère, Père, nous devons demander une audience à ce nouveau peuple des lumières. Ce sont nos alliés à présent.
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