Il y a eu cette fois, où des amis ont révélé à Codjo que l’eau du château d’eau du village coulait abondamment alors il s’est permis d’y aller sans rien dire à sa mère car il savait qu’elle lui interdirait de s’y rendre. A son arrivée au Château d’Eau, il rencontrât des villageoises et ils se baignèrent dans le profond trou qui avait été causé par la pression de l’eau. Son absence prolongée inquiéta sa mère. Celle-ci ne pouvant pas supporter cette attente douloureuse décida de se rendre à l’école primaire de son fils. A mi-chemin, elle vit son fils courir à son encontre pour l’enlacer et lui demander pardon pour l’inquiétude occasionnée. Codjo raconta tout à sa mère, dépassée par la situation elle s’abstient de tout commentaire désobligeant mais lui recommanda de ne plus refaire cette folie. L’enfant dans son innocente franchise s’est vu compris par sa mère Cette mère a vu ses inquiétudes disparaître lorsqu’elle a vu le sourire enfantin de son bambin.
L’enfance de Codjo était formidable !
Formidable parce que rien ne lui paraissait compliqué et il ne pouvait que donner son amour à ses proches. Ce n’est pas comme l’on voit aujourd’hui les enfants partager leur vie sur les réseaux sociaux sans vraiment savoir quel est le sens des instants de bonheur parents-enfants. Ce qui fut le plus comique dans son enfance, est que bien qu’il fut parmi les meilleurs de sa classe, il reprenait la même classe deux fois. Et ne s’en rendait pas compte.
L’insouciance enfantine est si innocente. Petit, tu prends ce que l’on veut bien te donner, et tu donnes ce que l’on te demande de donner.
J’ai failli oublier, Codjo était l’indiscret attitré de tous ses cousins et cousines. Il avait une cousine un peu plus âgée que lui qui se nommait Houefa, qu’il ne pouvait voir s’en s’empêcher de tenir des propos audacieux. Par contre c’était sa cousine préférée, même s’il ne l’avait pas reconnue dans sa quinzième année tellement elle avait changée. Codjo ne connaissait pas la raison exacte pour laquelle il aimait tant embêter cette cousine mais cela devait être dû à son attachement de petit frère. À cet âge, l’amour s’exprime sous plusieurs formes. L’amour enfantin principalement est cet amour là où l’on peut se permettre une innocence non feinte, où les fous rires viennent sans retenue.
Aussi qui peut bien parler de son enfance sans parler de la délicieuse cuisine maternelle, celle là même qui diffère de celle des autres personnes? Codjo se rappelait de cette nourriture particulière qu’il affectionnait tant, cette nourriture en langue fongbé avait pour appellation WÔFIFLE. C’est-à-dire la pâte de maïs avec une sauce faite à base de noix de palme. Codjo adorait ce repas, de plus quand c’était sa mère qui le préparait, il le dégustait avec gourmandise. C’était le summum du plaisir gustatif quand elle y ajoutait ce fameux ingrédient : les poissons fretins. Le bonheur que lui procurait la cuisine de sa mère était sans nom. Souvent à sa sortie de l’école les après-midis, Codjo se rendait à la boutique de sa mère, où l’attendait deux succulents plats, cependant il choisissait toujours le plus savoureux et le dégustait avec avidité, ne laissant aucune miette dans son assiette.
Dans sa tendre enfance, bien que mouvementée en raison des mauvaises décisions qu’il prenait, la gourmandise n’était pas vraiment sa préoccupation majeure. Il pouvait passer toute la journée à jouer avec ses camarades ou à chercher des noises aux plus âgés au lieu de manger. Souvent sa mère aux heures du goûter le cherchait ou le faisait chercher dans tout le quartier afin qu’il vienne prendre son goûter. Codjo toujours insouciant, dès qu’il finissait de manger retournait jouer avec ses petits camarades. Certains soirs, quand il s’endormait sans manger avant l’arrivée de sa mère, celle ci le réveillait et le mettait sur ses cuisses afin qu’il puisse se nourrir convenablement avant de retourner dans les bras de Morphée. Elle lui répétait toujours qu’elle ne pouvait pas avaler un morceau si lui son petit garçon n’avait pas manger au préalable à sa faim. Le plus drôle dans ces moments, c’est que quand bien même il somnolait, il mâchait et avalait avec gourmandise la nourriture que sa mère lui mettait dans la bouche .
Codjo a vécu une enfance heureuse, et sa mère était celle qui y avait contribué le plus. Lors des rencontres avec des personnes de son entourage , quand on lui contait ces moments, sa petite personne d’antan était toujours mise sur un piédestal. Sa présence se faisait toujours ressentir qu’importe que ce soit en bien ou en mal.
” La conscience d’un enfant est inconsciente, tandis que la conscience d’un adulte est consciente et se matérialise par une responsabilité des actes commis. L’enfant quand bien même est inconscient dans ses actions, trouve toujours une conscience à ses actes. “
Beaucoup de tendresse dans ce texte et les passages ’’bleus’’ sont très éloquents .
Merci bien @Noelle Nolwen .