Le mercredi après midi, Elise Blanchard, la mine défaite, les yeux rougis et secs d’avoir trop pleuré reçoit le commissaire Lavisse.
__ “Mes condoléances madame. J’espère que je ne vous dérangerai pas trop longtemps et je m’excuse à l’avance si certaines questions vous choquent.”
__ “Je n’en peux plus monsieur le commissaire, aidez moi.”
__ “Bien sûr. Pour commencer pourquoi avez vous signalé la disparition de votre mari mardi.”
__ “J’ai passé le weekend chez ma mère, elle est malade et âgée.”
__ “Et le lundi ?”
__ “J’ai pris des RTT. Le mardi matin, je suis allé directement de chez ma mère à mon travail. J’ai appelé mon mari deux fois sur son portable et je suis tombé sur sa messagerie. Comme c’est pas dans ses habitudes de ne pas répondre, j’ai appelé à son bureau et comme il m’ont dit qu’il n’était pas venu travailler je suis allé tout de suite vous voir. Vous allez vérifier ? Vous me soupçonnez ?”
__ “Non, je ne vous soupçonne pas. Et quel était l’emploi du temps de votre mari ce weekend ?”
__ “Il devait voir un match de foot samedi soir avec ses collègues à la Brasserie de la Gare.”
__ “C’était fréquent ses réunions ?”
__ “Non, deux ou trois fois par an pour des finales ou demi-finales. Il y allait surtout pour le grand écran et l’ambiance.”
__ “Il y avait-il dans son entourage quelqu’un qui pourrait avoir un motif de lui en vouloir?”
__ “Non bien sûr, non, on avait une vie normale, tranquille et Paul ne s’est jamais fâché avec personne. Ou alors pour des broutilles et il se réconciliait ou ça passait avec le temps.”
__ “Avez vous remarqué un changement d’attitude, de caractère chez votre mari récemment ?”
__ “Ces derniers temps, il était un peu renfermé, peut-être à cause de son travail, il avait peur de se retrouver au chômage.”
__ “Il travaillait où ?”
__ “Il travaillait aux archives des Assurances Mutualistes Régionales et il était parmi les premiers à être licencié en cas de réorganisation en externalisant son poste et d’autres services. Ça le préoccupait beaucoup, il avait même arrêté de peindre depuis environ un mois.”
__ “Il peignait ? Vous voulez dire qu’il était artiste peintre ?”
__” Oui, il avait fait les Beaux Arts à Bruxelles et il s’était inscrit en histoire de l’art à Paris, c’est là qu’on s’est rencontré, il avait un grand talent mais il n’a pas pu en vivre. Il peignait en amateur, exposait parfois à des salons de peintres amateurs ou revendait ses toiles sur internet.”
__” Il n’a pas eu de litige avec un des ses clients ?”
__” Non, je pense qu’il me l’aurait dit.”
__ “Vous êtes dans la région depuis combien de temps ?”
__ “Un peu plus d’un an, la vie parisienne a des avantages mais c’est fatiguant, on perd du temps dans les transports, la vie est chère et je voulais me rapprocher de ma famille.”
__ “Votre mari avait un frère jumeau ?”
__ ” Non il avait deux sœurs.”
__ “Peut être un sosie ?”
__ “Oui, c’est vrai, il a rencontré son sosie à Montmartre, le samedi il faisait le portrait des touristes. Il lui a fait mauvaise impression, il était plus intéressé par le coté financier qu’artistique.”
__ “Madame, le sosie de votre mari Robert Lavigne est défavorablement connu des service de police, savez vous s’ils sont resté en contact après leur première rencontre ?”
__ “Non, il me l’aurait dit, et je ne connais personne de ce nom.”
__ ” Nous avons retrouvé aucun objet personnel de votre mari sur les lieux de la noyade. Vous avez son téléphone ?”
__ “Non, je l’ai appelé mardi matin comme je vous ai dit et il n’a pas répondu. ”
__ “Madame, dès que nous aurons l’autorisation du juge, l’inspecteur Mercier viendra chercher le disque dur de votre ordinateur.”
__”Mais pourquoi ?”
__ “Je dois explorer toutes les pistes, un litige avec un client ou autre chose, je dois retrouver l’assassin de votre mari.”
A suivre…
Hâte de lire la suite !