« Vos parents ont eu un accident de voiture sur l’autoroute. »
Je me réveil en sursaut. Je cherche à tâtons le bouton de la lumière. J’ai l’impression de manquer d’air. J’allume la lampe et me dirige dans la salle de bain. Je dégouline de transpiration. Comme ci, j’avais fait le marathon de ma vie. Je retourne dans la chambre, attraper mon portable. 4 h 26. Je n’arriverai jamais à me rendormir. Et de toute manière, je n’ai pas envie de me rendormir. J’enfile un bas de pyjama et une veste et me mets sur mon balcon. J’allume une cigarette, inspire et soulagement. Ça me calme un peu.
Ce soir, il y a cette réunion groupée avec toutes les victimes. Je ne sais toujours pas si j’ai envie d’y aller ou non. Maria m’a envoyé un mail hier pour me demander si je venais. Je n’ai pas répondu. Je ne saurai pas quoi lui dire de toute manière. On dirait qu’elle tient vraiment à ce que je vienne.
Je n’ai pas revu Axel depuis qu’il m’a fichu dehors. À vrai dire je ne suis pas sortie de chez moi depuis cette soirée. J’ai beaucoup repensé à ce qu’il m’a dit. À ce qu’il a fait et je me dis que je n’ai pas besoin de fréquenter ce genre de personne. J’essaye de m’en persuader du mieux que je le peux. Mais je n’arrête pas de penser à lui. Je voudrais comprendre pourquoi il a agi comme ça. Qu’est-ce qu’il ressent quand il frappe toutes ces personnes ? Est-ce qu’il en a besoin ? Et surtout pourquoi il en a besoin ?
Mon téléphone bip, je viens de recevoir une notification Facebook. J’ouvre l’application.
« Axel Pinguant vous a demandé en ami »
Je n’ai pas le temps d’hésiter une minute que mes doigts ont déjà cliqué sur « accepter ».
Une bulle de conversation s’ouvre.
Axel : Alors tu ne dors pas à cette heure-ci ?
Eliya : Toi non plus.
Axel : Est-ce que ça va ?
Eliya : Oui.
Axel : Tu m’en veux ?
Eliya : Tu ne me dois rien. Alors non.
Axel : Désolé.
Eliya : Pour ?
Axel : De t’avoir mis à la porte comme ça.
Eliya :…
Axel : Je n’aurai pas dû.
Eliya : Bref. Comment tu m’as trouvé ?
Axel : J’ai regardé dans le registre des réservations. Ton amie y a laissé son nom de famille. Après ça a été très simple.
Eliya : OK.
Axel : Eliya ?
Eliya : Quoi ?
Axel : J’ai besoin de te parler.
Je regarde mon téléphone comme une gourde. Il a besoin de me parler, qu’est ce qu’on est en train de faire là, à son avis.
Eliya : Ce n’est pas ce que l’ont fait actuellement ?
Axel : En vrai, Eliya.
Eliya : Je ne sais pas si c’est une bonne idée Axel.
Axel : Laisse-moi une chance de tout expliquer. Pour de bon.
Je réfléchis quelques instants. J’essayais de dresser la liste des pour et des contres.
Eliya : À quelle heure finis-tu ton service aujourd’hui ?
Axel : À 16 h et je ne bosse pas ce soir.
Eliya : Je serai là à 16 h alors.
Axel : Merci Eliya.
Je suis retourné me mettre au lit, même si je savais que me rendormir serait impossible. Je me demandais ce que Axel voulait me dire de si important, que ça ne pouvait se faire par écrit. Je savais pertinemment que c’était une mauvaise idée. Mais cette excitation, à chaque fois que je savais que j’allais le voir… Elle me rappelait que j’étais vivante.
Le piège se referme évidemment, c’est la fuite en avant.
Eliya trépigne d’impatience pour Axel. L’attraction est bien sentie lorsqu’elle accepte la demande d’amitié sans même réfléchir. Elle se sent tirée par lui, parce qu’il lui « rappelle qu’elle est vivante. » Il est une source de curiosité incessante, une source d’attraction. Peut-être qu’Eliya a en elle le désir de guérir les autres – trop tôt pour dire si elle est une INFJ dans le profil MBTI. Souhaitons qu’Axel ne se brûle pas les ailes, car les types violents peuvent être charmants et ils peuvent très bien simuler la vulnérabilité. ´est meme une spécialité dans certains sous-types.