Le chef de salle a dû venir prendre Axel par le col.
Tout le monde me fixa autour de la table. Antoine qui était assis à côté de moi se tourna.
— Tu veux qu’on aille ailleurs, Eliya ?
— Non. Ça va aller.
— Tu es sur ?
Je lui souris.
— Oui, j’en suis sûr.
Personne ne savait quoi dire. Un silence pesant s’installa à notre table. Notre serveur était revenu s’excuser du comportement d’Axel. Il prit la commande de nos plats. Mais je n’avais plus faim.
— Excusez-moi il faut que j’aille prendre l’air.
Je sortis du restaurant et m’éloigna un peu. J’ai pris une cigarette dans mon paquet. L’alluma. Tira. Délivrance.
Antoine me rejoint. Il se met en face de moi. Attrape une cigarette, à son tour, et l’alluma. Il resta en face de moi, sans rien dire.
— Je suis désolé.
— Désoler de quoi ?
— Désolé pour ce qu’il vient de se passer.
— Encore une fois, ce n’est pas ta faute.
— J’aurais dû vous prévenir qu’il bossait là.
— Pourquoi tu ne l’as pas fait ?
— Je ne sais pas.
— Tu ne sais pas, ou tu ne veux pas le dire ?
— Je ne sais pas.
C’était faux. Je savais pourquoi je ne l’avais pas dit. C’est parce que j’espérais secrètement qu’il serait là. Que je pourrai le voir. Parce que j’en avais besoin. Mais que je ne pouvais pas l’avouer.
— On y retourne ?
— Oui.
On retourna à l’intérieur du restaurant. Antoine avait passé un bras réconfortant autour de mes épaules. On se dirigea vers notre table et c’est là que tout dérapa.
Axel fit tomber son plateau par terre. Il nous avait vus. Son chef de salle s’approcha de lui mais, Axel le repoussa violemment et se dirigea vers nous.
— Alors c’est lui que tu choisis ?
— Axel…
— Non Eliya. Réponds-moi ! C’est lui que tu choisis ?
Antoine se mit entre lui et moi.
— Laisse-la tranquille.
— Mêle-toi de tes affaires toi. On ne t’a rien demandé !
Je savais que ça allait mal finir. Antoine ne se laissa pas faire.
— Elle n’a pas envie de te parler.
— Elle est assez grande pour dire ce qu’elle veut.
Axel parlait tellement fort qu’on entendait plus que lui dans le restaurant. Son chef de salle tenta d’attraper Axel et de le faire reculer. Mais il se retourna. Il frappa son chef de salle. Antoine tenta de les séparer. Mais Axel était bien déterminé à ne pas le lâcher. Il le frappait tellement fort. Rien ne pouvait l’arrêter. C’était comme quand il se battait dans la rue. Plusieurs serveurs essayaient de les séparer, mais il arrivait quand même à assener des coups à son chef.
— AXEL ARRÊTE !
J’ai crié tellement fort que je m’en suis fait mal à la gorge. Axel le point levait stoppa son geste. Il se retourna vers moi. Ses yeux étaient noirs. Je ne l’avais jamais vu dans un tel état.
Il lâcha son chef. Regarda autour de lui, c’est comme ci il réalisait ce qu’il venait de faire.
— Axel, t’es viré.
Son chef avait dit ces mots difficilement. Mais il ne l’écoutait pas. Il ne regardait que moi. Il cherchait mon pardon. J’ai baissé la tête.
Il passa à côté de moi et sortit du restaurant.
Notre serveur s’approcha de moi.
— Je t’avais dit qu’il ne fallait pas s’approcher de lui. Tout ce qu’il touche, il le brise.
Je ne lui répondis rien. Nous sommes partis du restaurant. Antoine décida de me ramener. Il ne voulait pas me laisser faire le chemin seul.
Je me suis excusé auprès des autres encore une fois, et on est parti.
J’avais l’impression d’être passé entre deux rouleaux compresseurs. Entre la mauvaise nouvelle de la journée, et Axel qui a pété les plombs… J’étais vidé. Je n’avais plus de force.
Quand on est arrivé en bas de mon immeuble, j’ai allumé une cigarette. Antoine a fait pareil.
— Quelle soirée…
— Je suis déso…
— Chut. Ne t’excuse pas encore. Tu l’as assez fait ce soir.
— Oui.
— C’est ton ex ?
— Axel ? Non !
— Alors pourquoi croit-il que tu m’as choisi ?
— Je ne sais pas.
— Ne va pas croire que ça me déplairait. Loin de là.
Je ne lui répondis pas. Ce que me disait Antoine me gênait, et me flattait en même temps.
— Je vais rentrer je suis fatigué.
Il s’approcha de moi. Et tenta de m’embrasser. Je détourne la tête.
— Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.
Il se recula aussitôt.
— Oui. Excuse-moi je ne sais pas ce qu’il m’a pris.
Il fit demi-tour et repartit. J’ouvris la porte du hall, et commença à monter les escaliers.
— Pourquoi tu ne l’as pas embrassé ?
Je sursaute et me retourne immédiatement. Axel se tenait dans l’encadrement de la porte du hall.
— Qu’est-ce que tu fais là ?
— Il fallait que je te voie.
Il lâcha la porte derrière lui et avança vers moi.
Mes nerfs commençaient à lâcher. Je n’en pouvais plus de cette journée. Elle avait été beaucoup trop éprouvante.
— Axel, laisse-moi tranquille.
Les larmes coulaient toutes seules sur mes joues. Je ne pouvais plus les retenir. Il s’approcha plus près de moi.
— Ça va aller.
J’ouvris la porte de chez moi. Et le laissa entrer. Encore une fois.
C’est l’engrenage ou la spirale, je crois qu’elle a fait son choix.
Je pense aussi..
Oh !
(Sentiment d’horreur au max, max, max )