Du néant au frisson. Chapitre 28.

4 mins

Je me suis réveillé dans mon lit. Pourtant je n’ai aucun souvenir, de quand j’y suis retournée. J’ai cherché mon téléphone, il était 9h19. Je me suis levé et en entrant dans le salon, une musique tournait en boucle. Axel était sur la terrasse. 

— Salut, lui dit je.

Il se retourna vers moi.

— Salut, bien dormis ? 

— Mieux qu’en début de nuit, mais j’ai mal au crâne. 

— Normal, en rangeant, je me suis fait une idée de tout ce que vous avez bu hier. 

Je faisais le tour du salon d’un regard, effectivement, plus rien ne traînait. Tout était à sa place. 

— Merci d’avoir rangé. 

— Tu as faim ? 

— Un peu. 

— J’ai préparé le petit déjeuner, enfin la boulangère à préparer le petit déjeuner. 

Il avait installé sur la table basse, des assiettes avec des croissants et pains au chocolat. Il y avait aussi deux verres de jus d’orange et une boîte de doliprane. 

Je souris, il avait pensé à tout. J’ai pris place devant une assiette et il fit de même. 

— C’est quoi la musique que tu écoutes en boucle ? 

— Man o To de Nu. 

— Ça parle de quoi ? 

— C’est une histoire d’amour. À la base, c’est un poème perse de Rûmî. Le poème a été repris pour la bande originale d’un film. La chanteuse qui est aussi l’actrice du film est Iranienne. 

Nu, a repris le son et l’a mélangé à de la musique électronique, comme tu peux l’entendre. 

— C’est plutôt entraînant, et calme à la fois. 

— Oui, la musique électronique ce n’est pas que du boum boum ! 

— Tu as vu le film ?

— Jamais. 

— Je suppose que tu sais ce que raconte le poème ? 

— Je te l’ai dit, une histoire d’amour. 

— J’avais bien compris, mais que dit-elle, cette histoire ? 

— Un jour, je te le raconterai, maintenant mange. 

Je n’ai pas insisté plus. Quand il voudra me la raconter, il le fera. Et puis si l’envie de savoir été trop grande, je pourrai toujours rechercher la traduction sur internet. 

— Tu as prévu quelque chose aujourd’hui ? 

— Prévu, oui et non. Nous avons tous rendez-vous avec l’avocat à 18h30. 

— Vous avez tous le même ? 

— Oui, on nous a conseillé de nous réunir. Au début, ça a été compliqué. Seulement Maria et moi, étions en capacité de faire quoi que se soit. 

— Pourquoi ? 

— Johane, Julien et Antoine étaient à l’hôpital. Alors il a fallu qu’on trouve un avocat. Les officiers nous ont beaucoup aidés. Ils nous ont donné plein de noms, et un jour on a rencontré monsieur Morov. Il avait déjà plaidé des affaires de ce type. Des accidents, ou toutes les victimes se réunissaient. Alors avec Maria on a pris la décision pour nous. Et les autres nous on suivit quand ils ont été en capacité de le faire.

— Ils sont restés longtemps à l’hôpital ? 

— Johane est restée plus d’un mois et demi. Elle avait plusieurs fractures, notamment une du bassin. Mais très vite, elle est rentrée en contact avec nous. Julien lui, ça a été un peu plus compliqué. Il a été surtout brûlé, il en a vraiment bavé. Il n’avait pas le droit de sortir de sa chambre, pour pas que, ses plaies s’infectent. Il est resté deux mois confinés avant de pouvoir recevoir de la visite. Et Antoine, c’est lui qui a eu le plus de problèmes. C’était la victime la plus grave. Il avait un traumatisme crânien, et de ce que j’ai compris ils l’ont plongé dix jours dans le coma pour qu’il n’en souffre pas physiquement. Il a eu beaucoup de côtes cassées et le bassin. Et plein d’autres choses. Il est resté cinq mois à l’hôpital. 

— Tu as été, les voir ? 

— Jamais. 

— Pourquoi ? 

— Je n’avais pas la force de me lever le matin. Tu sais c’était dur, et j’avais peur de me retrouver face à eux. 

— Pourquoi tu n’y es pour rien… 

— J’avais peur de leur en vouloir d’être en vie et pas mes parents. 

— Je comprends. Comment ça se fait du coup que vous soyez si proche maintenant ? 

— Houla ne croit pas ça. Jusqu’à mercredi dernier, on ne s’était vu que trois fois. 

— Vraiment ? Vous me semblez tous si proches… 

— En gros, on a tous le même psy, imposé. Et elle a eu l’idée de faire des réunions de groupe. Mercredi dernier, c’était la première. 

— C’était donc ça ton rendez-vous si important. 

— Oui… À la base, je ne voulais vraiment pas y aller. Mais tu m’avais tellement énervé. 

— Désolé. 

— Ne le sois pas. Ça m’a permis d’y aller, et de découvrir ce qu’ils ressentaient. Après ça, Maria a eu l’idée de faire un groupe sur discord. Et on s’est tous revu. Et voilà, tu te doutes de la suite. 

— D’accord, donc en fait, tu les connais depuis aussi longtemps que moi. 

— C’est ça. 

— Ça ne fait pas un peu beaucoup d’inconnu d’un coup dans ta vie ? 

Je le regardais avec un petit sourire en coin. 

— Tu as raison. On devrait cesser de se parler, du coup. En plus, tu es l’inconnu le plus dur à gérer dans ma vie. 

Il se mit à rire et moi aussi. C’était réconfortant de savoir qu’il était resté. Et surtout de se dire qu’on était capable de communiquer légèrement. Sans se prendre la tête. Sans que notre colère nous submerge. 

— L’autre jour, tu me disais que tu te sentais vivre avec moi, est-ce que tu le penses toujours ? 

— Oui. 

— Est-ce que tu me fais confiance ? 

— Oui. 

— J’ai envie de t’emmener quelque part aujourd’hui. Mais c’est à une heure en voiture… Est-ce que tu te sens capable de faire l’aller-retour avec moi ? 

J’ai réfléchi un moment à sa proposition. Je pesais le pour et le contre dans ma tête. J’étais déjà monté en voiture avec lui. 

— J’ai besoin de vivre, alors oui. Puis tu sais tout maintenant…

— Je te promets de faire attention, et je te promets que tu seras de retour avant 18h ici. 

— D’accord. Allons-y. 

— Prépare-toi. Je vais chercher ma voiture et je te récupère dans trente minutes. 

— Axel… La dernière fois, tu n’es jamais revenu. 

— Cette fois, je te promets de revenir. 

Il déposa un baiser rapide sur mes lèvres. Et sorti rapidement sans se retourner. 

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bbbbbbb ccccccccccccc
bbbbbbb ccccccccccccc
2 années il y a

Toujours cette maîtrise de dialogues simples et crédibles. Un passage "apaisé".

DeJavel O.
2 années il y a

Axel :
– Il a cet optimisme face à sa situation judiciaire.
– Il ne dit pas où ils vont aller.
– Il interroge sur les faits.

Il s’interroge à voix haute à propos que ça ferait trop de monde dans la vie d’Eliya, c’est bon ça, par ce que ça ressemble à de l’empathie, alors que c’est (probablement) de la stratégie. Je présume tout cela évidemment. Il me reste plus de trente chapitres à lire, donc tout peux se produire. On devrait avoir droit à un revirement très bientôt. Je ne veux pas anticiper, évidemment.

C’est très cohérent avec son profil. Je suis aspiré vers le prochain chapitre !

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