Du néant au frisson. Chapitre 47.

5 mins

Eliya

La proposition d’Axel était géniale. Je suis sûr que les autres accepteraient qu’on parte tous ensemble. Après tout, une heure de TER était mieux qu’une heure de voiture. J’ai de suite attrapé mon téléphone pour écrire sur le groupe. 

14h55 : Eliya : Salut, tout le monde, j’espère que vous allez bien depuis hier soir. Je suis avec Axel, et il a eu une idée géniale ! Ça vous dit de bouger pour le week-end ? 

— Tu voudrais partir quand d’ici ? demandais-je à Axel.

— Ben s’ils sont chauds pourquoi pas ce soir ? J’ai regardé, le dernier train part à 19h31. Bon il y a deux arrêts en chemin et ça nous fait arriver à presque 21h. Mais ça pourrait le faire. Sinon demain mais le plus tôt possible. 

Je faisais le calcul dans ma tête, j’avais rendu-vous à 18h30 avec l’avocat, si je prenais mes affaires et que je me bougeais les fesses, je pourrais arriver pile poil à l’heure. Je ne pense pas en avoir pour plus d’une demi-heure avec lui. 

— OK, je vais voir avec eux, mais il faut aussi qu’on arrive à trouver un logement pour cette nuit du coup.

— Je regarde ce qu’il y a, franchement Biarritz, on va quand même trouver quelque chose. 

— J’espère ! 

— Pas de pessimisme !

Je lui souris et reçu une notification. 

15h00 : Julien : Moi ça me dit ! Vous voudriez partir où ? Et quand ?

15h00 : Eliya : Biarritz en train ! Il y a le dernier train à 19h31, sinon il a dit demain le plus tôt possible. 

15h01 : Julien : Moi je suis partant pour quand vous voulez ! Ce n’est pas un peu chaud pour trouver un logement pour six ce soir ? 

15h01 : Eliya : Axel cherche un truc là, on verra bien. 

15h02 : Julien : Je vais chercher aussi du coup. 

15h02 : Eliya : Super merci. De toute façon, on verra quand les autres auront répondu ! 

15h07 : Johane : Salut, tout le monde, c’est bon pour moi aussi et pour ce soir OK ! Vous avez trouvé quelque chose ? 

15h08 : Eliya : Julien et Axel cherchent toujours. 

15h10 : Maria : Salut, arrêtez de chercher, si on va à Biarritz, pas besoin de louer quelque chose, mon père à une maison d’été là-bas, donc on peut y aller. 

— Axel, Maria à une maison à Biarritz, pas besoin de chercher un truc du coup ! 

— Sérieux ? C’est cool, elle est OK pour partir ce soir ? 

— Je lui demande.

15h12 : Eliya : Maria, tu es d’accord pour partir ce soir ?

15h12 : Maria : Oui ! Plus que partante. 

15h13 : Eliya : Il nous reste juste à savoir si Antoine vient avec nous. 

15h13 : Johane : Personne n’a son numéro ? 

15h13 : Julien : T’es au top Maria ! Et nop, j’ai le numéro de personne…

15h14 : Maria : Moi non plus… 

15h15 : Eliya : Je l’ai moi, je l’appelle !

— Bon, tout le monde est OK pour ce soir. Il faut juste que j’appelle Antoine, c’est le seul qui n’a pas répondu. 

— Ça marche appelle le.

Je me suis éclipsé dans ma chambre, et j’ai composé son numéro. Ça a sonné quatre fois avant qu’il ne décroche. 

— Allô.

— Antoine, c’est Eliya.

— Oui, je sais.

— Ça va ? 

— Oue. Et toi ?

— Ça n’a pas l’air…

— Si… Je suis épuisé c’est tout… 

— Je comprends, dis… Dans le groupe, on a eu une conversation. 

— Oui, j’ai vu. 

— Et qu’est-ce que tu en dis ? 

— Je ne sais pas trop Eliya. 

— Oh, je vois. Tu ne veux pas venir ?

— Disons que j’imaginais mon week-end autrement. 

Quand il sortit ces paroles, je ne pus m’empêcher de penser au pire. Est-ce qu’il avait prévu de se rendre à l’hôpital ? Est-ce qu’il avait prévu de faire une connerie ? 

— Ça ne sera pas pareil… Si tu n’es pas là…

— Tu ne seras pas seule.

— Je sais, mais j’aurais aimé que tu sois là. 

— Vraiment ? 

— Vraiment ! S’il te plaît. 

— On part quand ? 

— Ce soir, si tu es d’accord, sinon demain matin très tôt, mais tout le monde est partant pour ce soir. On prendrait le dernier train. Et le père de Maria à une maison sur place. 

— … 

Il mit du temps à me répondre, et j’avais peur qu’il refuse l’invitation.

— Antoine ? 

— Oui, je suis là. 

— Antoine, viens s’il te plaît. J’ai besoin que tu sois là. Je n’apprécierai pas le week-end si tu n’y es pas. 

— …

— S’il te plaît…

— OK ! 

— C’est vrai ? 

— Oui.

— T’es partant pour ce soir ? 

— Oui. 

— Je suis trop contente ! Je vais prévenir les autres ! On se rejoint à 19h20 à la gare ?

— OK, j’y serai. 

— Promis ?

— Juré. 

En raccrochant, j’ai de suite envoyé un message aux autres sur le groupe. 

15h30 : Eliya : C’est OK pour Antoine aussi ! On se rejoint à 19 h 20 à la gare, ça va à tout le monde ? 

Ils répondirent tous « oui », on s’est échangé nos numéros de téléphone, c’était plus sûr. Et au moins tout le monde avait le numéro de chacun. 

J’ai rejoint Axel sur la terrasse. 

— C’est bon Antoine vient aussi.

— Super, c’est une bonne chose. Au moins, il ne fera pas de connerie. 

— Oui, vu sous cet angle. 

Je n’ai pas raconté à Axel, ma conversation. Je ne lui ai pas parlé de mes doutes ni de mes craintes sur ce qu’Antoine comptait faire de son week-end. 

— Bon, je vais rentrer chez moi, me dit-il. On se rejoint à quelle heure du coup ? 

— J’ai dit aux autres d’être à la gare à 19h20. 

— C’est parfait, je vais aller préparer mon sac. Dis aux autres que je réserve nos billets de train. 

J’ai envoyé un message sur le groupe de suite pour ne pas oublier. 

— C’est gentil, de penser à tout. 

— Ça va faire du bien à tout le monde ce week-end. 

— C’est vrai, la semaine prochaine va être une grosse semaine, de stress. 

— Oui, mais je serai là aussi. Bon aller je me sauve. 

Il me fit un bisou sur le front et me lâcha un « bon courage pour tout à l’heure ». Je savais qu’il faisait référence à mon rendez-vous avec l’avocat. 

J’ai dû enlever tout ce que j’avais de sous mon lit, pour trouver mon sac de voyage. Je n’étais pas parti en vacances depuis longtemps et pas un seul week-end depuis la mort de mes parents. J’ai pris le strict minimum pour un week-end, sans oublier mes cachets. 

À 18h j’ai fermé, tous les volets, éteint toutes les lumières, prit mes affaires et je suis allé chez l’avocat. Quand je suis entré dans le cabinet, sa secrétaire s’habillait pour partir. 

— Bonsoir, lui dis-je, j’ai rendez-vous avec monsieur Morov à 18h30. 

— Oui Mademoiselle Ropi ? Il m’a prévenu de ce dernier rendez-vous. Je le préviens.

Elle prit le temps de l’appeler. 

— Il arrive dans une minute. Bonne soirée, mademoiselle. 

Elle sortit du cabinet et verrouilla la porte derrière elle. Au même moment, la porte de monsieur Morov s’ouvrit. 

— Mademoiselle Ropi ? 

Je me suis levé et je l’ai rejoint. 

— Re- bonjour, lui dis-je. 

— Entrez, je vous en prie. 

Je pris place sur le même fauteuil que ce matin, et lui s’installa en face de moi. 

— J’ai eu du nouveau, me dit-il. Monsieur Collins est toujours à l’hôpital. Ses jours ne sont pas en danger, malgré les coups pris et la grande quantité d’alcool, trouvé dans son sang. Et bonne nouvelle, il ne porte pas plainte. 

J’étais étonné de cette nouvelle.

— Vraiment ?

— Oui, il faut dire que l’officier Esposito y est pour beaucoup. Il s’est rendu très tôt ce matin à l’hôpital, pour dissuader monsieur Collins de ne pas porter plainte. 

— Sérieusement ? Vous savez pourquoi il a fait ça ? 

— Oui, premièrement il était saoul, deuxièmement il ne s’est pas présenté au commissariat hier matin comme il l’aurait dû. Et sachant qu’il a été libéré, pour prendre soin de sa famille, et qu’hier ce n’était pas le cas, l’officier lui a dit ce qu’il comptait tout dire au procureur s’il portait plainte. 

J’étais abasourdi par cette révélation. Finalement, Kim avait raison, l’officier Esposito était vraiment quelqu’un de bien. 

— Et bien, je ne sais quoi dire, à part merci. 

— Je lui transmettrais vos remerciements. Bien sûr ce matin j’ai dû appeler, les autres pour avoir leurs versions des faits. Je voulais vous en parler en premier. Je vais envoyer un mail groupé résumant ce que je viens de vous dire. 

— D’accord, c’est très gentil de votre part. 

— Je ne fais que mon travail. 

— En parlant de ça, j’aurais voulu vous parler d’autre chose, si ça ne vous dérange pas. Une affaire qui ne concerne pas l’accident. 

— Bien, je vous écoute. 

J’ai regardé l’heure en vitesse sur mon téléphone, 18h45. J’avais le temps de lui en parler, je savais qu’il faudrait un autre rendez-vous, pour tout régler.  

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3 Commentaires
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bbbbbbb ccccccccccccc
bbbbbbb ccccccccccccc
2 années il y a

Un petit weekend à Biarritz, un répit en somme, j’adore cette histoire!

B. Serena
2 années il y a

j’ai besoin d’un weekend à Biarritz moi aussi …

DeJavel O.
2 années il y a

C’est bien d’avoir placé une chute anxiogène à la fin, parce que le fait que Collins ne porte pas plainte faisait baisser la tension.

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