Le fugitif au coeur pur – partie 3 Ben

6 mins

Je la regardait depuis quelques minutes, elle n’avait pas bougé, elle était assise au dessus de moi, ses mains délicatement posés autour de ma nuque ses yeux noir plongés dans les miens. J’attendais une réaction de sa part, une parole, un soupire, même une larme si ça pouvait nous éviter de rester ainsi. 

– Je suis désolé, ce n’est peut-être pas ce que tu pensais entendre… dis-je essayant de la faire réagir. 

– Alors qu’est ce que je fais ici? dit-elle les yeux remplis de larmes. 

– J’avais égoïstement besoin de te voir mais si tu veux partir je comprendrais. 

J’espère de toute mes forces que ce n’est pas la décision qu’elle prendra mais je ne peux contrôler ce qu’il y à dans sa tête. 

– Je veux partir avec toi. dit-elle bombant le torse afin de me montrer qu’elle a confiance en sa décision. 

– Hors de question. Tu n’est pas une fugitive, tu n’a tué personne et tu as toute la vie devant toi. 

– La vie devant moi? A quoi bon si je dois la passer à me demander comment tu vas, ce que  tu fais et si tu es en sécurité. Je n’avais jamais ressenti ça avant, je sais que c’est fou, on se connait à peine mais je ne veux plus te quitter. Jamais, tu m’entends? 

Si j’avais su qu’elle aurait cette réaction, je l’aurait laissé chez elle et aurait continuer mon chemin, je m’en veut de ne penser qu’à moi et au besoin que j’avais de la prendre dans mes bras. 

Je décide de ne pas lutter pour le moment, je la sert le plus fort possible dans mes bras sans dire un mot sachant très bien que je ne repartirai pas avec elle. 

Elle en fait autant et enfin ses lèvres touchent les miennes, le contact de sa bouche contre la mienne était devenue un rêve depuis qu’elle m’avait quitté il y à deux mois et jamais je n’aurais pensé ressentir ça une nouvelle fois. Ses mains glissent le long de mon dos et remonte jusqu’à mes épaules tandis que je caresse délicatement ses fesses. Si seulement je pouvais rester dans cette position toute ma vie alors je ne dirais pas non. 

Sa langue joue avec la mienne tandis qu’elle s’attarde sur mes cheveux qu’elle tire légèrement. Je la soulève et la fait basculer sur le canapé avant de retirer mon t-shirt. Elle sourie désormais – qu’elle est belle- et balaye mon torse du regard. 

Je lui retire à la hâte son t-shirt et son short et me retrouve rapidement nu au dessus d’elle. J’ai besoin de me retrouver en elle plus que tout, je veux sentir la chaleur de son corps, je veux qu’elle m’appartienne même si ce n’est que le temps d’une nuit. Je la pénètre délicatement, elle est si étroite que je me demande si elle eu d’autres hommes depuis depuis deux mois. Sa peau se couvre de frisson, elle entrouvre la bouche en gémissant et je sens que l’envie était réciproque. Elle se laisse porter par mes mouvements pendant que ses mains redécouvrent mon corps, elle n’oublie pas un centimètre de peau en passant de mes épaules à mes bras puis mes fesses. Elle m’embrasse de temps en temps en passant les mains dans mes cheveux et je souhaiterai au plus profond de moi que cet instant dure pour toujours. 

Chaque minutes passées en elle est exceptionnelle et désormais inoubliable. 

Ces cheveux reposent sur mon torse alors qu’elle est allongé à mes côtés sur le sol, son parfum à remplacer l’odeur d’humidité de la maison et plane désormais dans la pièce, elle me tourne le dos et je profite de la vue de son corps magnifique, de la douceur de sa peau, du bruit de sa respiration qui me berce. Célia comment as-tu fait pour ensorceler un homme comme moi, lui prendre son coeur aussi vite? 

Elle gigote à mes côtés et se tourne, elle garde les paupières clauses mais sourie. Je vois à la chair de poule sur sa peau qu’elle a froid et décide de m’éclipser pour chercher des couvertures. 

La maison est assez spacieuse, elle l’est d’autant plus maintenant que la presque totalité des meubles a disparu. Je me dirige vers l’entrée où les couvertures était rangées et je trouve mon bonheur en ouvrant le placard. Des images de mon passé ressurgissent mais j’essaye de les chasser, je ne veux pas qu’elles gâchent les rares moments de paix que je retrouve à côté d’elle. 

Célia est éveillé lorsque je la rejoins, elle consulte son téléphone. 

– Les nouvelles sont bonnes? dis-je avec humour. 

– Je ne sais pas, je regardais si j’avais des messages, dit-elle en se frottant les yeux. 

– On a cherché à te joindre? 

– Non, personne qui ne tienne assez à moi pour se demander où je me trouve, dit-elle en haussant les épaules 

Je ne comprend pas comment une fille aussi incroyable que Célia peut être si peu entouré. 

– Comment ça se fait que tu n’ai pas beaucoup d’attache? 

– J’ai eu une vie assez compliqué avant d’être adulte et disons que j’ai du mal à m’attacher, à garder des liens avec les gens. 

Sa confiance me pousse à essayer d’en savoir plus. 

– Est-ce que je peux en savoir davantage? dis-je hésitant. 

Elle se tait l’espace de quelques secondes puis prend une grande inspiration. J’ai déposé les couvertures sur elle, et je me suis assis à ses côtés, appuyé contre le canapé. 

– J’ai vécu une enfance merveilleuse, je suis né à côté de Paris, j’ai été entouré, toujours. Mes parents m’aimaient comme jamais je n’est été aimé, j’avais des amis fantastique qui passaient tout leur temps à la maison, nous passions beaucoup de temps avec les amis de mes parents également. Je faisais du cheval et de la danse, j’allais à tous les anniversaires avec le meilleurs cadeaux et j’étais moi-même choyé comme une princesse. 

Je la laisse poursuivre, prendre son temps tandis que ses yeux brillent un peu plus à chaque parole. 

– Mes parents sont décédés d’un accident de la route lorsque j’avais 12 ans. Je rentrais dans l’adolescence et commençais le collège, je me suis retrouvé le jour de la rentré scolaire orpheline et ma vie à totalement pris une autre direction à cette période. 

La plupart des amis que j’avais avant avait pris chacun des chemins différentes après la rentré sauf une amie qui s’appelle Sophie. Les amis de mes parents me prenaient le mercredi à la maison mais il n’avait pas légalement le droit de me garder alors j’ai enchainer famille d’accueil sur famille d’accueil. Je sais que dans mon malheur j’ai eu la chance de tomber sur des familles qui ont tous fait en sorte que je me sente bien mais c’était trop pour moi, la perte de mes parents puis de mes amis, le changement d’école, de maison, je n’avais plus de repère, j’étais perdu. 

Ces paroles me bouleversent, je ne m’y attendais pas, elle a l’air si innocente. 

– Je n’avais pas d’autres familles hormis des oncles que je ne connaissais pas, c’est pour ça que mes parents avaient beaucoup d’amis, il me disaient souvent qu’ils étaient la famille qu’ils avaient choisi. Puis à 18 ans j’ai enfin pu quitter les maisons d’accueil et prendre mon indépendance. Ça a été les 6 années les plus compliqué ensuite la routine et les difficultés ont continuées mais je me gérait seule et c’était mon objectif depuis que j’avais été placé. 

Les larmes coulent le long de ses joues et je sais qu’aucun de mes gestes ne pourra la consoler de ce qu’elle revit intérieurement. 

– Tu n’es pas obligé de continuer si c’est trop dur, dis-je presque en chuchotant de peur de la brusquer alors qu’elle est dans ses pensées. 

Elle hoche de la tête en souriant timidement et reprend. 

– Lorsque j’ai été majeur j’ai donc décidé de reprendre le contrôle de ma vie puisque je pouvais me débrouiller. J’ai travaillé dur et enchainé parfois jusqu’à trois emplois et j’ai réussis à obtenir un studio, puis avec des revenus réguliers et une gestion précise de mon compte, j’ai pu emprunter à la banque et me loger dans un appartement plus grand. Et j’ai rencontré Martin. Il était le prince que j’attendais depuis petite fille, tant physiquement que dans l’attitude, même sa famille avait un air royal, d’une élégance incroyable, lorsqu’il s’est intéressé à moi j’ai cru devenir folle, j’avais l’impression d’avoir réussi. 

Elle marque une pause et ri à l’évocation de ces souvenirs. 

– Qu’est ce qui te fait rire, je demande 

– Moi, mon attitude, j’étais si stupide. C’était merveilleux au début puis la routine s’est installé, le prince charmant n’était qu’un pantouflard qui se cachait chez ses parents quand les situations se compliquaient. J’ai continué des années à enchainer mes trois emplois parce que je ne voulais pas dépendre d’un homme et visiblement j’ai bien fait. Notre relation s’est finalement dégradé au fil des mois et la suite tu l’as connais. 

Ses derniers mots sont en suspens dans le salon, elle me regarde, cherchant à savoir probablement ce que je pense. je m’allonge à nouveau à côté d’elle et l’a prend dans mes bras. 

– Tu es une fille courageuse. 

Elle passe ses bras autour de moi et enfouis sa tête dans le creu de mon cou. 

– Et Sophie, qu’est ce qu’elle est devenue? 

– Oh Sophie, elle a déménagé en Russie après avoir fait le tour du monde, elle s’est installé là-bas il y à un bon moment maintenant et moi j’ai récupéré son appartement. 

– Elle ne te manque pas trop? 

– Si mais je sais qu’elle est heureuse et c’est ce qui compte et elle m’a laissé comme unique souvenir la meilleure des voisines, dit-elle en souriant de nouveau 

Je soulève son menton, regarde son visage et prend conscience que son sourire et la plus belle chose qu’il m’ai été donné de voir depuis des années et son rire la plus belle mélodie qu’il m’ai été donné d’entendre. 

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