Peinture à l’huile – oeuvre originale de Mahé 😉
Pour apaiser l’enfant qui ce soir n’est pas sage
Marie, cédant enfin, dégrafe son corsage,
D’où sort, globe, de neige, un sein gonflé de l’ait,
L’enfant calmé soudain a vu ce qu’il voulait.
Et ses petits doigts, pétrissant la chair blanche,
Colle sa bouche avide au beau sein qui se penche,
Marie sourit, heureuse et chaste en pensée
Elle si pure de cœur, sous ses grands cils baissés.
Le feu brûle dans l’âtre, et la flamme au passage
D’un joyeux reflet rose éclaire son visage.
Cependant qu’au dehors, le vent mène grand bruit,
L’enfant s’est apaisé, enfin pour cette nuit,
Et les yeux clos, s’endort d’un sommeil sans rêves,
Une goutte de lait tremblante encore aux coins des lèvres.
La mère suspendue au souffle égal et doux
Le contemple étendu tout mou sur ses genoux,
Et gagné à son tour, au grand calme qui retombe
Incline son beau cou flexible de colombe.
Et là-bas, au loin, bien au-delà des cieux,
Il se prend à rêver lui aussi, insoucieux,
Laissant le livre antique, un instant considère
Double miroir d’amour, l’enfant avec sa mère,
Assoupis dans la chambre où bat un double cœur,
Admire la présence auguste du bonheur.
Belles images que renvoie ce poème sur l’allaitement (que j’ai moi-même pratiqué) . J’aime beaucoup 🙂