Les paumés texte inspiré d’un poème de Baudelaire « L’albatros »
Souvent, pour s’amuser, les hommes de notre terre
Prennent de jeunes paumés, nombreux ici jusque aux mers,
Qui suivent nonchalamment la vie de leurs compères,
Dans les campagnes chaudes loin de la bonne chair.
A peine les a-t-on laissés sans aide aucune,
Que ces maîtres de rêves, malchanceux sans rancune,
Tendent piteusement leurs mains vers la lune,
Comme des vagues tristes perdues sans leur écume.
Ce jeune homme d’antan, comme il est triste et laid !
Lui, naguère si beau, qu’il est pauvre et nié !
Si l’un agace sa tranquille piété,
L’autre mime en hoquetant, l’infirme dévoilé !
L’ami est semblable au prince qui rêvait
Il hante les esprits, et se rit de l’armée ;
Exilé de la terre au milieu des huées,
Ses rêves de géant l’empêchent de parler.