Les verts oui, mais ils ne le sont pas. Pourraient-ils le devenir ?
Malgré les tabous, nous devons ici rendre hommage à Manini, que dis-je à Arachmaninoff. Sans elle, probablement, nulle planche de salut ne serait venue jusqu’à nous. Pour elle, pour son désir d’enfantement, furent créés des spermatozoïdes humains porteurs de chloroplastes, l’équivalent des Zooxanthelles vivant en symbiose avec les coraux. Pourquoi donc ne pas utiliser ces verts spermatozoïdes dans une insémination, non pas d’arachnide, mais d’un être humain ? Ainsi fut fait.
Il nait depuis des hommes verts et des femmes vertes. Bébés, ils grandissent plus vite s’ils sont allaités, mais bien éclairés, ils peuvent se contenter du CO2 qu’ils respirent et d’une eau riche en sels minéraux. Ce sont de vrais verts, absolument autotrophes.
Et le monde change et il change très vite car croyez-moi, entre avoir un enfant autotrophe ou un enfant hétérotrophe, il n’y a pas photo. A part quelques irréductibles, l’immense majorité des parents (99,98%)fait le choix de l’autotrophie pour leur descendance. Après tout on souhaite toujours avoir les enfants les plus brillants, les plus intelligents possibles. C’est humain. Et puis que de soucis en moins : un peu d’eau bien minéralisée dans le frigo, le conseil répété de bien respirer et le tour est joué.
La proportion des verts dans la population mondiale augmente d’année en année au rythme des décès des humains hétérotrophes et des naissances des humains autotrophes qui les remplacent. C’est le mouvement inéluctable du renouvellement des générations. Ainsi la révolution verte, la vraie, est en marche. Les surfaces cultivées se réduisent peu à peu, laissant place à de magnifiques écosystèmes sauvages. L’élevage disparait comme un cauchemar qui se perd dans les brumes du temps. La pêche industrielle voit ses bateaux inutiles rouiller dans les ports. La chasse, quelle chasse ? On ne sait plus ce que c’est.
Nous n’atteindrons peut-être jamais le niveau d’intelligence des coraux, mais un grand pas a été fait pour le retour en Eden. Plus de chasse, plus de pêche, plus de cueillette, plus d’agriculture, plus d’élevage. Juste boire et respirer. J’entends grommeler les derniers irréductibles : « Oui, au pain sec et à l’eau ». Même pas, juste vivre de l’air et de l’eau !
Les verts, les humains chloroplastiques sont l’avenir de la vie.
L’HOMME ET LA FEMME VERTES – chapitre 29
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