En regardant les flaques qui en bas s’accumulent, je fume un petit joint accoudé au balcon, l’hiver était très doux, un des meilleurs du siècle, il y a bien longtemps que je n’ai vu de neige, tout se transforme en eau, c’est le temps qui veut ça.
Des semaines auparavant, j’avais vu les images sur les réseaux sociaux ainsi qu’a la télé, de toutes petites iles, j’ai oublié les noms, venaient de disparaitre. Une lame de fond ? Des mouvements tectonique ? S’ensuivit des débats et des tas d’interviews, on fait comme d’habitude, on discute le coup.
Je me souviens encore de ces bonhommes de neige, des batailles effrénées au sortir de l’école, les boules qu’on se lançait en plusieurs clans rivaux, et lorsqu’on s’amusait à glisser sur les routes en prenant de l’élan pour finir sur les fesses.
Il parait que certains villages en bord de mer accumulent du sable et des tas de rochers, pour éviter les vagues qui rongent le bord de terre. Certaines habitations ont finies dans les flots, des falaises sont tombées sous la force des eaux.
C’est beau quand tout est blanc, la couleur uniforme qui cache des secrets sous la couche éclatante, les papiers de bonbons que vous mangiez la veille, les petits cailloux noirs sur le bord des chemins, les couleurs de la terre et tous les petits creux.
Il y a quelques semaines, j’ai vu un reportage, un village d’Alaska que les gens évacuaient. Rongée par l’érosion et malgré les obstacles, l’ile disparaissait pour rejoindre la mer, la centaine d’habitants en file interminable, de bateaux et de barques pour rejoindre la terre.
J’avais vu tous ces arbres et les branches empesées, des milliers de cristaux qui recourbaient les formes, certains se rebellaient et pour se redresser jetaient haut dans le ciel des nuées de flocons, qu’un suivant imitait, et un autre plus loin.
On parlait de pays qui évacuaient ses berges, des fleuves et des rivières qui remontaient plus loin, repoussant des limites qui semblaient se noyer. Les berges s’affaissaient, les deltas grossissaient, on dit que des cours d’eau avaient un goût de sel.
Tous les pas dans la neige, comme un homme invisible, des centaines de chemins qui mènent chez quelqu’un. Des traces d’animaux, des objets que l’on traîne, les roues des véhicules, toutes ces sculptures inverses qui s’habillent de blanc.
Il paraitrait aussi, mais je n’en suis pas sur, que des états entiers sont portés disparus. On parle de pays Baltes, une partie d’Italie, quelques terres d’Allemagne, et tout le Pays-Bas, les autres continents, chacun gère ses pertes.
J’aurais aimé revoir une chute de neige, on est en plein hiver, un des plus doux du siècle.
C’est bientôt le printemps, les pôles commencent à fondre, les caniveaux débordent d’eau qui à goût de sel.
Oui je sais j’exagère, mais quand on dit fin du monde, je crois être arrivé ^^ tapez pas sur la tête s’il vous plait ^^ je promets d’être sage jusqu’à une autre idée ^^
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Félicitations !
Bonjour, c’est très bien écrit. 🙂
Merci de m’avoir lu ^^ je me suis fais plaisir en regrettant la neige, et en tirant très fort ^^ en capillotractant ^^
Avec plaisir ! Penser à la neige vous a bien inspiré en effet !
je souris… ton texte rejoint certaines de mes pensées en ce moment. Merci 🙂 c’est superbe.
merci d’avoir butiné et si je me souviens bien, les idées vont te revenir ^^
les idées reviennent très très lentement, loin du brouhaha. ^o^