Ceci est un moment triste
Que de renoncer à un perdu,
Rayer un nom d’une liste
Comme si rencontre il n’y avait eu.
Se laisser choir sur une chaise,
Et se balancer jusqu’à la fin des temps
Sous le ciel nocturne en pensant
À de meilleures hypothèses.
Ne pas s’emballer, rester sage
Face au premier regard venu,
Ces êtres ne sont que de passage
Dans nos vies, ombres ténues
D’anges lumineux, promesses de joie
Éternelle, d’un bonheur dans l’adversité,
Arrêt de l’errance dans la diversité,
Mais aussi de la douleur qui s’en va.
Crois-tu que j’ai un jour pu
T’aimer véritablement, sans reflets tordus ?
Penses-tu que j’ai ce même jour vu
Dans ces yeux clairs ton âme nue,
Et que je l’aie aimée, chérie, cajolée,
Comme un cadeau venu de nulle part,
Une lumière qui m’a cent fois transpercée,
Consolée, éblouie comme un phare ?