J’ouvre les yeux d’un coup, je me lève du lit, je regarde le réveil il est dix sept heures trente, je m’en veux, je m’en veux de m’être endormi, j’avais juste prêvu une toute petite sieste, ensuite de sortir pour acheter à manger, pas que j’en ai besoin, mais surtout prendre l’air, me changer les idées, me laver m’habiller, reprendre un fil humain, parler aux commerçants, ” Donnez moi donc trois flutes, je vais les congeler, dites donc, ça s’arrange pas, on est très mal barrés.”, mais ça c’était plus tôt juste avant que je ne rêve, avant que je m’endorme.
J’ai fait un drôle de songe, ce qui m’a réveillé, quand je vire au cauchemar, quand l’histoire me déplait, un déclic me lève pour que n’aille plus loin, ça m’a toujours surpris j’ai le souvenir présent de ce que je vivais, les rêves sont le reflet de ce qui nous perturbe, ce sont les résumés des journées précédentes, enfin, c’est ce qu’on dit, m’en fou je crois en rien, j’ai la vague impression que pour me faire chier, le monde s’est construit autour de ma personne, Docteur je suis malade ?
Assis au fond d’une case, quelques personnes dorment, je regarde alentour, mais qu’est ce que je fous là, je pose la question à quelqu’un qui regarde, ” Tais-toi, ils vont t’entendre, on ne doit pas faire de bruit, on devrait tous dormir et attendre demain.”
Je mélange ma vie, j’ai des pensées réelles, je pense sainement mais avec mes lectures, je cherche l’explication de ma présence ici, j’ai des bouffées d’images de lectures antérieures, les temps de l’esclavage, je suis devenu mule, j’ai changé de coté, pourtant je n’ai rien lu, pour expliquer cela, le temps que je connais m’a transporté ici.
Une pensée de pensée, je songe dans mon rêve, je vis un autre monde je suis assis par terre, mais cette alternative, je la sais irréelle, il faut que je me sorte de ce que je n’aime pas, trouver la solution qui me fera partir et reprendre le rôle que j’ai dans la vraie vie, je ne suis pas bétail.
Quelqu’un vient nous chercher, on part en file indienne, on défile devant les portes d’une demeure. Un film de pirates, j’aperçois à une table en regardant une pièce trois personnes accoudées un verre devant elles, j’imagine que le rhum est la boisson prisée, je suis aux Caraïbes je suis un prisonnier, rien ne m’est familier, mais je fais la soudure, sans doute une lecture ou alors la télé. Je m’approche de celui qui me semble le chef, je n’ai pas peur des coups, je suis persuadé que je ne risque rien, c’est mon rêve que diable, je ne vais pas me frapper.” Monsieur, je ne comprends pas, ce que je fais ici, je ne sais pas ou je suis, il doit y avoir erreur, appelez le patron, pour que je lui explique, que je rentre à ma place, que je prenne mon droit.” Il se tourne vers moi, pas vraiment offusqué, et me répond tranquille, sans animosité, ” Ne vous inquiétez pas, je vais m’en occuper, retournez dans la file j’ai d’autres choses à faire, je vous dirais bientôt ce que j’ai décidé.”
Pas de fouets, pas de frappes, c’est sûr je me préserve, ce songe m’appartient, je n’aime pas avoir mal, je reviens vers les autres, compagnons d’esclavage, on s’approche de cultures en plein milieu d’un champ, qu’il va falloir sarcler, qu’il va falloir soigner, et tout ça se répète, plusieurs jours à la suite. Ce n’est pas du coton, on ne récolte rien, le vague souvenir d’une période du Sud, la chose est accessoire, mais tous les jours que je crois, à différents endroits, j’interpelle le chef, je fais la même demande, je veux voir le patron, je veux rentrer chez moi, je veux reprendre ma place, ici ou bien ailleurs, je ne me sens pas esclave, je vaux bien autre chose, et j’explique à chaque fois, que je ne suis pas d’ici. Je m’en souviens encore, sans doute les relents de livres de science-fiction, je regarde le soleil, je regarde la lune, pour voir, on sait jamais si j’ai changé de monde, mes dernières lectures, la théorie des cordes, les présents parallèles, la mécanique quantique, je suis une particule égarée dans les temps, c’est sûr quand je reviens, j’arrête mes lectures, une bonne bande dessinée, promesse d’un rêveur.
Maintenant je le sais, parce que je suis levé, je vois le grand patron, enfin, pas tout à fait, je ne vois rien du tout, un déclic dans ma tête juste quand j’allais le voir, je viens d’ouvrir les yeux et j’ai raté ma course, je n’aurais pas de pain, personne à qui parler, je vais sur la terrasse, je me grille une clope, j’essaie de réfléchir à ce rêve débile, le jour ou je finis, je vois ce qu’il faut voir, et je ne reviens plus.
Je sais que je suis fou ^^ je flirte avec raison sur le fil d’un rasoir, Docteur, je suis malade. Défoulement accessoire d’un plein de confinement. Je connais mon pouvoir, j’ai conscience de mes rêves, je peux les raconter avec des mots qui chantent, je sais j’écris très vite, comme je n’ai pas de pain, je tapote le clavier.
"Une pensée de pensée, je songe dans mon rêve, je vis un autre monde je suis assis par terre, mais cette alternative, je la sais irréelle, il faut que je me sorte de ce que je n’aime pas, trouver la solution qui me fera partir et reprendre le rôle que j’ai dans la vraie vie, je ne suis pas bétail."
Tu ne pouvais pas mieux le décrire.
^^ quelqu’un qui arrive à me décoder ^^ c’est assez rare, parce que je suis tordu ^^ chaque esprit est unique ^^ je ne dis pas normal ^^