Premier proverbe hospitalier « Primum non nocere. » (« D’abord ne pas nuire. »)
Malgré l’état d’urgence sanitaire émis par nos gouvernements et malgré les nombreuses informations qui nous sont présentées pour nous indiquer comment agir afin de contrer la sphère infectieuse, dérangeant est de constater qu’il est nécessaire de faire appel à des influenceurs de tous genres et aux forces de l’ordre pour endiguer, l’insouciance, l’indifférence ou l’inconscience de certains qui se jouent de cette responsabilité qui nous incombe à tous; celle de participer collectivement à protéger la santé et la vie de nos semblables.
Étant donné que perdure cette troublante situation, je ressens le besoin de mettre en lumière une réalité infectieuse que je connais cruellement et dont on parle peu lors de cette crise, la phase mutante de la COVID-19 et que je nommerai la C-OVOÏDE-19. En tant que soignant dans le domaine hospitalier, je ressens le besoin de ne pas passer sous silence l’existence de ce virus mutant qui se multiplie à chaque jour. En vous la présentant, j’espère contribuer à ralentir sa propagation.
L’éclosion de la sphère a lieu au moment où l’individu porteur de la COVID-19 apprend que la personne à qui il a transmis le virus, décède. À l’annonce de cette cruelle nouvelle, l’infectieuse C-OVOÏDE-19 intègre notre sphère crânienne, se dirige vers la zone frontale de notre cerveau, atteint l’hypothalamus et s’implante dans ce que j’appelle le «jardin des mémoires». En ce lieu, les racines virales réussissent à vider notre corps de son énergie.
La durée de l’infection a ceci de particulier : elle peut être éphémère ou agir pendant une longue période, voire, jusqu’au dernier jour de notre vie.
Plusieurs facteurs peuvent influencer la durée et la puissance de son mal. Il y a tout d’abord la valeur du lien qui nous relie à la personne décédée. Il y a ensuite la qualité des soins qui nous sont prodigués, les efforts que nous déployons en vue de nous guérir, notre capacité de résilience, notre niveau de jugement moral, etc.
Outre ces facteurs, il est bon de savoir qu’une importante corrélation existe entre le temps que dure l’infection et la façon avec laquelle nous avons précédemment agi pour éviter d’être transmetteur. Lorsque consciemment, nous avons agi sans respecter les protocoles émis par les instances de la santé, dont la mission vise à préserver la vie humaine, les racines de la C-OVOÏDE-19 sont bien plus difficiles à extirper de notre «jardin des mémoires». Il en est ainsi car nous aurons à porter le poids qui est relié à la perception que nos proches ont face aux actes que nous avons posés.
Si j’affirme cela, c’est parce que je sais, pour l’avoir déjà vécu, que se guérir de l’infection causée par la lourde responsabilité que nous avons face à la mort d’un être que nous aimions est une longue et difficile épreuve à traverser. Je souhaite que jamais la C-OVOÏDE-19 ne vous infecte. Croyez-moi, la sphère mutante provoque une douleur profonde, généralement durable, accompagnée d’un abattement de l’esprit.
Si au cœur de cette crise épidémique, en tant que travailleur de la santé, je prends de mon temps et de mon énergie pour écrire ce papier, c’est dans l’espoir que le plus grand nombre ne soit pas infecté par les maux physiques et psychologiques qu’engendrent les sphères infectieuses.
Plus la COVID-19 réussit à tuer, plus la C-OVOÏDE-19 augmente ses chances de s’introduire en nous. Personne ne peut en être immunisé.
En cette difficile période de crise, désolée de mettre en lumière cette sphère du mal, mais je crois que le temps est venu de faire face à la réalité. À chaque jour je conjugue avec les virus du «19» et le temps n’est pas propice à faire l’autruche. Le temps est venu de faire face à la réalité, de développer notre conscience et appliquer le première réflexion hospitalière, « D’abord ne pas nuire. ».
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Second proverbe hospitalier Il est bien plus sage de prévenir plutôt que de guérir
Ma vie m’amène à vouloir m’exprimer sur un souhait que j’ai, comme beaucoup d’autres dans mon entourage, et qui est celui de vivre sur une véritable terre hospitalière. C’est-à-dire une terre où l’on préviendrait afin de moins avoir à guérir de maux physiques et psychologiques.
En ce sens, j’ai une proposition à vous faire. Une idée qui m’est venue. En ces temps de changement et d’adaptation, que diriez-vous de changer vos façons de penser et d’agir en les métissant avec celles de mon unité de travail, lieu où, chaque jour, mes collègues et moi retournons accomplir notre mission qui est celle de préserver la santé physique et psychologique de celles et ceux dont la vie est bouleversée ou menacée. En créant un vaste réseau agissant avec le réel esprit hospitalier, nous combattrions plus efficacement les sphères du «19» et nous ferions s’arrêter plus rapidement l’étendu des maux qu’elles engendrent.
Tout d’abord, sans aucune inhibition, je me permet de vous partager un de mes rêves. Ce rêve est le plus fou, le plus beau des rêves qu’il m’ait été donné de vivre. Imaginez, les yeux fermés, j’ai vu que tous les murs de l’hôpital où je travaille s’effondraient et que le souffle engendré par la déflagration propulsait à tout vent ma mission professionnelle. Dans mon rêve, le souffle hospitalier s’étendait sur notre territoire tout entier et, au fil des jours, progressivement il avait fini par respirer en nous, à devenir l’esprit présent au cœur du nouveau village global dans lequel la santé et la vie de chacun de nos semblables étaient considérées, respectées et protégées. En ce lieu, tous, nous étions inspirés par les valeurs de mon hôpital qui sont l’engagement, la collaboration, l’audace, la cohérence et la bienveillance, et à partir d’elles, nous fondions avec discernement nos façons de réfléchir et d’agir. Parce que nous savions très bien que nous n’étions pas invulnérables, ensemble nous cherchions, nous apprenions, nous tentions de trouver comment faciliter notre adaptation aux nouveaux changements et réussir ainsi à mieux prendre soin de celles et ceux qui sont atteints par le mal. Au village, nous n’étions plus propulsés par le paradigme matérialiste. Notre prochain était devenu le moteur de nos actions. Dans ce rêve hospitalier, nous avons eu rapidement raison des funestes sphères et c’est à ce moment de l’histoire, que quelque chose d’inattendu et de merveilleux a émergé du mal. Au jour de la victoire, c’est entre nous que le grand remerciement, nous l’avons partagé. Collectivement nous ressentions avec grande fierté que nous avions participé, du mieux que nous avions pu le faire, à prendre soin de tous nos semblables, jusqu’au plus démuni.
Revenons maintenant à notre réalité.
Une sphère microscopique a bouleversé la vie de notre village planétaire. Actuellement, nous devons réussir à guérir … sans y être préparés. Nous n’avons pas prévu le coup … nous improvisons. Est-ce que demain nous nous souviendrons qu’il est plus sage de prévenir?
Dans le but de prévenir, je tente de mettre notre réalité en perspective et une question me vient. En ce moment, prenons-nous la COVID-19 trop à la légère?
Bien sûr, nul ne peut répondre à cette question. La raison est simple: nous ne pouvons pas encore mesurer l’étendue et la profondeur des maux que chacune des sphères du «19» engendrent encore à chaque instant qui passe. Loin de moi l’idée de me faire prophète de malheur, mais à observer la présence de si nombreuses vagues, ai-je raison de m’interroger sur la possibilité qu’un important ressac puisse se préparer? Ou bien, est-ce qu’une vague mutante est sur le point d’éclore? Comme personne n’a pu prévoir les premières vagues, je ne sais pas sur qui compter pour me donner l’heure juste. Dans une telle position, en tant qu’hospitalier de profession, je sais très bien ce qu’il me faut faire; il faut agir en mettant de l’avant cette sage idée proverbiale qu’on a depuis trop longtemps délaissée et qui est celle de prévenir.
En ce temps de crise, soyons sages. Agissons avec l’idée de prévenir la prolifération des malheurs à venir en continuant sans relâche à bien prendre soin de nos familles, de nos voisins et des laissés-pour-compte et en suivant avec rigueur et vigueur les recommandations émises par l’Organisation mondiale de la Santé.
Prévenons et appuyons consciemment celles et ceux qui chaque jour œuvrent au cœur de la bataille et qui sont les plus à risque de transmettre la sphère meurtrière à un être cher.
Prévenons et mettons en fonction cette autre façon de penser qui en plus de défendre nos biens individuelles, défend et protège le bien commun.
Prévenons et soyons fiers de chacun de nos petits gestes hospitaliers, ceux qui, si petits soient-ils, participent à créer une force qui nous guérira plus aisément des maux à venir.
Prévenons, matérialisons l’idée et nous aurons plus rapidement raison des funestes sphères.
Et puis, au premier anniversaire de la mort de la COVID-19, lorsque nous aurons traversé cette invraisemblable expérience humanitaire, à quoi ressemblera la vie! Bien sûr, nul ne le sait. Cependant, ce qui est certain, c’est qu’à ce moment de notre histoire, nous verrons les choses avec une perspective nouvelle, une autre façon de voir qui nous permettra de mieux redessiner le monde dans lequel nous vivons. Je me demande quels seront les rêves sur lesquels nous chercherons à rebâtir le temps nouveau. En ce qui me concerne, j’aimerais que demain la valeur du temps ne soit plus celle d’avant. Dans le temps qui viendra, je souhaite qu’il y ait beaucoup plus de place pour les retrouvailles. Je souris à l’idée que nos dimanches soient libérés afin que nous puissions plus souvent nous serrer, nous raconter, nous toucher, pleurer, rire et lever un verre à la santé. Ce serait extraordinaire que nous cherchions à bâtir un monde sensible bien plus apte à mettre de la vie dans chacun des instants qui passent. Un monde plus sain, plus conscient et plus ouvert à participer au maintien d’un équilibre de vie. Un monde plus sage qui cherche à prévenir en vue de permettre l’émergence d’une meilleure santé et cela pour tous les milieux de vie.
Après la COVID-19, il le faudra.
Alys, combien nous faudra-t-il de crise avant de nous rallier à la terre, la nourricière, l’hospitalière?
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Troisième proverbe hospitalier « Que ta nourriture soit ton médicament et ton médicament ta nourriture. » Hippocrate
Depuis trop d’années, un nombre important d’humains souffrent profondément, ceci dû au fait que collectivement nous n’ayons pas répondu sérieusement à de nombreux avertissements. Des avertissements qui proviennent pourtant des instances les plus importantes de notre village global. Depuis de nombreuses années, l’ONU ne cesse de répéter qu’il nous faut agir si nous voulons réussir à endiguer la multiplication de divers dangers à venir. Est-ce que la crise planétaire nous rendra plus lucide, capable de voir les enjeux réels liés à l’état de santé de notre terre? Nous rendra-t-elle plus enclins à nous entendre sur l’importance d’agir afin de ne plus nuire et de ne plus improviser? Nous amènera-t-elle à trouver les mots qui permettront de guérir les maux?
Tous, nous devons nous préparer car, cela n’est un secret pour personne, d’autres sphères de malheur viendront qu’à faire leur apparition et à bouleverser de nouveau l’ordre de notre réalité humaine et environnementale. Qu’elles soient pluie, grêle, neige, virus épidémiques qui feront perdre cette fois-ci la mémoire et la vue, pollens allergènes qui étoufferont une grande partie du règne animal ou bien de majestueux cocons que nous aurons génétiquement modifiés desquels sortiront des papillons mutants destructeurs de la flore; peu importe à quoi pourrait ressembler la plus horrible de ces sphères, lorsqu’elle arrivera, si nous sommes réunis, nous aurons de bien meilleures chances de nous en préserver.
Dans le temps qui avance, des sphères approchent et avant qu’elles n’arrivent, faisons ensemble ce que les hospitalières et les hospitaliers font avant d’entrer en opération. Ils profitent du temps disponible pour chercher à atteindre deux buts: diminuer l’apparition de problèmes et amoindrir l’intensité des maux à venir.
Pour se faire, ils analysent le sujet nécessitant des soins en observant l’état de son corps infecté. Puis, ils transposent leur regard en prenant celui du souffrant. Force est de constater qu’à ses yeux nous sommes la CO-VIDE-19. Une COmpagnie de êtres animées qui VIDE son corps de ses ressources vitales depuis le 19e. Tel que la COVID-19, nous nous multiplions, nous nous répandons, nous dévastons les écosystèmes et nous infectons le corps.
Dis-moi planète, est-ce parce que nous semions trop de vent que nous récoltons une si vaste tempête?
Maintenant, que faut-il penser du lien profond qui relie la terre à notre santé personnelle? Face à cette question, voilà ce qu’Hippocrate, père de la médecine, nous demanderait: «si la terre nourricière est infectée, ce qu’elle nous donne, est-ce santé?»
Le constat est clair.
Face à notre monde infecté, il n’en tient qu’à nous de doser avec sagesse nos nouvelles façons de penser et de panser. Nous devrons prendre soin de l’humain, de l’animal et de la terre et c’est ensemble que nous réussirons. Pour nous préserver des maux, il me semble entendre Darwin nous dire qu’il nous faut s’adapter si nous désirons renverser la crise climatique, la principale préoccupation qui, à long terme, engendrera des désastres. Cette fois-ci ce sera à notre tour de donner à la terre afin qu’elle recouvre sa nature profonde, celle de nourricière, d’hospitalière, celle offrant la vie… saine.
Et puis après, lorsque nous aurons traversé cette bouleversante expérience humaniterre, à quoi ressemblera notre monde!
Encore une fois, nul ne le sait. Cependant ce qui est certain, c’est que cette fois-ci, les deux pieds bien ancrés dans le sol que nous aurons décontaminé, nous constaterons que la santé est intrinsèquement liée à la préservation de toutes les natures qui nous entourent. Nous ferons ce qu’il faut pour que l’équilibre entre les différents écosystèmes soit fondamentalement respecté car beaucoup d’entre nous, en tant qu’Homme qui aura planté des arbres, aurons vu, senti et réalisé que la diversité des espèces permet plus aisément au milieu de vie de se régénérer et de redevenir sain, paisible, prospère. Après avoir traversé tant de défis, nous aurons ressenti que la résilience est un sentier salvateur et qu’il est vrai qu’une fois réunis, tout peut devenir possible.
Village global, dis-moi? Crois-tu qu’un printemps hospitalier ferait fleurir davantage de santé?
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Quatrième proverbe hospitalier « Tout est poison, rien n’est poison, seule la dose compte. »
Paracelse
À l’hôpital tout comme chez chacun de nous, tout le monde le sait, la perfection n’existe pas. En revanche, chaque jour je ressens que nous avons comme idéal de chercher du mieux que nous le pouvons les façons réalistes de nous améliorer. Nous osons. Nous nous trompons. Nous écoutons. Nous agissons. Nous progressons. Sur les bases des valeurs hospitalières, nous défendons des idées et des idéaux. Pour préserver la santé physique et psychologique de nos semblables, nous cherchons à doser les gestes que nous posons.
En ce sens, pour un hospitalier, ce que je m’apprête à vous dire est plutôt incongru. J’ose tout de même vous le dire car je trouve important de le faire. Comme vous le savez, le monde est petit. Alors qui sait, peut-être qu’un jour pas si lointain, j’aurai l’honneur de prendre soin de vous. Peut-être qu’avec mon équipe, ce sera pour vous que je mettrai en action mon savoir. Pour vous que j’accomplirai des actes attentionnés et dosés afin que vous ne perdiez pas votre capacité de respirer, que vous vous libériez de votre infection et que vous recouvriez vos forces pour partir enfin, retrouver celles et ceux qui vous sont chers. Je souris en m’imaginant qu’après une difficile bataille dans laquelle vous réussiriez à déloger de votre corps la COVID-19, devant moi, vous ouvririez des yeux qui seraient hospitaliers, et que vous me diriez: c’est vraiment bon de respirer… de se sentir à nouveau vivant. À cet instant assurément je penserais à Alys, celle qui, avec bienveillance et amour, m’a guidé vers le jour de ma délivrance; jour où j’ai finalement réussi à extirper de mon «jardin des mémoires», les douloureuses ramifications de ma C-OVOÏDE-19. Devant vous, en pensant à elle, sans que vous n’entendiez un seul son, quelque part dans l’univers elle m’entendrait une fois de plus lui dire, merci.
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` Cinquième proverbe hospitalier « Il ne s’agit pas d’ajouter des années à la vie mais de la vie aux années. Alexis Carrel
Je lève un verre à vous qui prenez soin de l’autre en fondant vos actions sur les valeurs humanistes comme celles inspirant l’esprit hospitalier, aujourd’hui, pour tout le bien que vous apportez aux différentes natures de la terre, je dis avec reconnaissance «santé et longue vie à vous qui ajoutez de la vie à ces années qui passent si vite!»
Un travailleur de la santé ayant à cœur le réseau hospitalier.
Si l’invitation vous intéresse, offrez-vous le cours de base : Littérature hospitalière. Ce cours est le plus important car il présente les fondements de l’esprit critique hospitalier.
Il est donc clair que ce cours ne peut pas nuire. Pour y accéder gratuitement cliquez ici.
Bonne lecture!
Dans un second temps, offrez-vous le second cours : Film sur l’hospitalité humaniterre. Ce cours amène à réfléchir sur un récit démontrant l’importance que chacun de nous pouvons avoir sur la santé du village global lorsque nos gestes se font dans un esprit bienveillant envers l’humain, l’animal et la terre.
Ce film s’est mérité plus de quarante prix à travers le monde. Même en l’ayant vu, il est toujours bon de le revoir! Pour accéder gratuitement au contenu de ce film, cliquez ici.
Bon visionnement!
Bonjour François,
Félicitations, ton Pen est ajouté au concours !
" La durée infectieuse a ceci de particulier : elle peut être éphémère, elle peut agir pendant plusieurs années, voir même, jusqu’au dernier jour de notre vie. Plusieurs facteurs influencent la durée et la puissance de son mal"
Quel blasphème !!!!!!!! JAMAIS voire même, voire OU même!!!!!!!!!
sinon c’est très intéressant