Elle est là, ses mains autour du cou de ma mère, le son caractéristique de sa respiration me donne la chair de poule. Lenny m’observe, approche son visage près de l’oreille de sa proie, elle lui chuchote quelque chose mais je ne l’entends pas, la colère monte en moi et je bondis sur elle pour la faire lâcher. Elle se débat, me griffe le visage, ses hurlements mon font vriller les tympans.
“Lâche là tout de suite et recule les mains sur la tête.”
Je m’arrête net, deux policiers braquent une arme sur moi, ils approchent doucement. Je tente de m’expliquer mais ils ne me laissent pas le temps de finir ma phrase que déjà j’ai les menottes aux poignets. Je supplie ma mère de leur expliquer, elle porte ses mains autour de son cou et peine à reprendre sa respiration, elle tremble de tout son corps, le policier lui demande si çà va et appelle une ambulance.
“Maman, dis leur que tu étais en danger, elle était en train de t’étrangler!”
– Il n’y avait personne Alex, tu as essayé de me tuer, tu as besoin d’aide, tu n’aurais jamais dû quitter la clinique.
Un des deux flics descend à la cave, quand il remonte son teint est blafard, il sort et rend son petit déjeuner dans le massif devant la porte, son collègue le rejoint et je les vois discuter en me regardant. Des renforts sont appelés et quelques minutes plus tard la maison grouille de monde. Pour être sûre que je me tienne tranquille on m’enferme dans une voiture de police, les voisins regardent la scène à bonne distance, la zone à été sécurisée avec du ruban jaune.
La police scientifique fait des allers et venues avec des boites en plastiques étiquetées. On finit par m’emmener au commissariat pour prendre ma déposition et me photographier sous toutes les coutures, puis je suis renvoyé à la clinique psychiatrique. Une équipe de soignants me prend en charge, on me déshabille, on me passe au jet d’eau gelée, on m’habille d’un pantalon blanc en coton et la grande nouveauté, je dois porter une camisole, je me débats mais ils sont plus forts que moi, pour avoir ma pleine collaboration on m’injecte un sédatif léger, je plane en moins de 10 min.
Ma nouvelle chambre ne comporte pas de mobilier, les murs sont molletonnés et j’ai une toute petite lucarne qui me permets de savoir si c’est le jour où la nuit. Un infirmier un peu moins expérimenté que les autres m’indique que je suis placé dans le quartier de haute sécurité, mes voisins de cellules sont de dangereux psychopathes. Quand je tente de plaider ma cause, il sourit tristement et me dit d’un air blasé que tous ici répètent la même chose.
Après ce qui m’a parut une éternité mon avocat accepte de me voir, pour l’occasion on me retire la camisole et on me passe des menottes aux poignets et aux chevilles. Je m’assois péniblement, la lumière des néons me fait mal aux yeux. L’homme assis en face de moi est plongé dans son dossier, il me regarde à peine. Après un moment, il pose le document dans sa mallette, croise ses mains devant lui, prend une grande respiration et commence à parler.
“Alexandre, je ne vais y aller par 4 chemins, votre situation est compliquée. Vous avez agressé votre mère, les policiers ont retrouvé votre père démembrer dans la cave de la maison familiale, vous aviez son sang sur les mains et bien sûr vous vous êtes échappés de la clinique contre avis médical. Avant ces tristes événements le juge avait pensée à une libération sous surveillance, mais au vue du carnage que vous avez fait dès votre sortie, je ne vous cache pas que vous pouvez oublier la clémence du juge.”
Les paroles de l’avocat ressemblent à une langue étrangère, je ne comprends rien. Je tente de lui donner ma version, de lui parler de la mystérieuse femme tatouée mais il démonte toutes mes explications. Il m’annonce qu’il va faire son possible pour limiter la casse et me faire purger ma peine ici dans cette clinique plutôt qu’en prison. Les larmes coulent sur mes joues, je comprends que ma vie est fichue, je suis innocent et personne ne me croit.
“Le juge n’arrivait pas a statuer pour les meurtres dont vous étiez le suspect numéro 1 mais au vue de la barbarie avec laquelle vous avez découpé votre propre père, le doute n’est plus possible. Estimez vous heureux de ne pas finir dans le couloir de la mort.”
Finalement je ne sais pas ce que je préfère, mourrir par injection létale ou bien resté enfermé jusqu’à la fin de ma vie chez les fous isoler de tous. L’avocat fait signe aux infirmiers qu’il à finit, il me dit qu’il me tient au courant pour le procès et sans un regard quitte la pièce. Sans tarder mon escorte me remet la camisole et me redonne une dose de cachets pour me tenir tranquille. L’avantage c’est qu’avec çà je ne vois pas les journées passées. Je passe la plupart du temps à dormir, quand j’ouvre les yeux je me rappelle la tristesse de ma situation du coup je préfère repartir dans mes rêves.
Je suis tiré du sommeil par une voix familière, j’ouvre péniblement les paupières et j’aperçois Brünnhilde l’infirmière, elle me sourit, c’est bien la première depuis que je suis enfermé ici. Elle est assise à coté de moi, caressant mes cheveux en grignotant quelques chips. Je lui demande à boire et elle accepte de me donner quelques gorgées de son cola. Une fois sa collation terminée elle se frotte les mains, se rince la bouche avec sa boisson. Elle se tourne vers moi et me dit :
“Qu’est-ce que t’as foutu?”
To be continued…
Décidément quel mystère !!!!
Ce récit… Que de suspens !
Ah le retour de l’infirmière… Vite vite la fin