J’ai cherché le plaisir dans mon quotidien du confinement, je l’ai trouvé partout. Je l’ai trouvé dans le réveil sans contrainte d’heure, dans le café du matin allongé tout comme son temps. Je l’ai trouvé dans le plaisir de recevoir davantage de messages amicaux sur mon téléphone, et moins, voire absence de messages de demandes urgentes ou de réclamations stressantes. J’ai trouvé le plaisir dans la petite sieste du début de l’après-midi, que je considérais jusque-là réservée aux fainéants des gens du sud, que je la rebaptise aujourd’hui comme le privilège de ceux qui profitent de la vie. J’ai trouvé le plaisir dans le support scolaire que je donne à mes enfants. J’ai trouvé le plaisir dans le livre que je lis même dans l’après-midi, assis droit dans mon fauteuil ; Je me rends compte que la même lecture du même livre n’a pas le même goût quand elle est faite allongé au lit, tard la nuit. J’ai trouvé le plaisir dans ma sortie quotidienne limitée à une heure, mais qui me procure cette sensation de liberté et de bien-être inégale. J’ai trouvé le plaisir dans le rituel des applaudissements au personnel soignant tous les soirs des fenêtres et des balcons, c’est une manifestation de joie pure de l’humanisme que nous avons tous en soi. J’ai trouvé le plaisir dans ces soirées à la télé, que j’avais oublié son existence, et qui me rappelle mon enfance. J’ai trouvé le plaisir dans le calme qui règne dans ma rue, ma ville, ma région, mon pays, et peut-être dans le monde, ce qui, apparemment, est en train de permettre à notre planète de se regénérer, à l’air de s’assainir, à l’eau de se purifier, aux plaines de ce printemps d’avoir leur tapis vert éclatant, et aux montagnes de retirer leur manteau blanc paisiblement.
Le plaisir tout simplement
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