Attentat Spatial

Nous sommes au tout début, on ne peut pas faire mieux en terme de début puisqu’il n’y avait vraiment rien avant et c’est la raison pour laquelle c’est un début. Bien des hommes se sont écharpés sur cette question sensible. Les curés, ces doux-rêveurs, mettent en avant l’hypo thèse de ce gars qu’on représente souvent comme un barbu un peu gros, omniscient, omnipotent qui fabrique le monde, l’argile entre ses doigts, les mains grasses. Cette version fit autorité pendant deux siècles, avant qu’un potier ordinaire à tendance révisionniste, François Potte remette totalement en question cette version naïve. Pour Potte, l’argile n’a pu être l’élément fondateur de la couche terrestre, puisque l’argile n’existait pas avant le monde, et puis c’est tout, c’est comme ça, c’est du bon sens. Les philosophes acclamèrent à l’unanimité cette vision cartésienne et réaliste. Senurque, grand penseur des années 56, lui tint à peu près ce langage : “Il est vrai, pour qu’il y ai argile, il faut monde, on est bien obligés d’avoir les pieds posés quelque part pour inventer quelque chose de façon générale, assis, debout, en tailleur, qu’importe la position, les créateurs de trucs sont des hommes qui obéissent bien malgré eux à la théorie de la gravité, on a jamais vu quelqu’un créer un truc dans le chaos, en état de lévitation, on a jamais vu quelqu’un d’inexistant créer quelque chose d’ailleurs.. La version naïve judéo-chrétienne est complètement aberrante, de pareilles sottises ne peuvent émerger que de cerveaux communistes !”. Cette humiliation humiliante ne resta pas sans conséquences pour le clan catho qui pleura pendant 10 jours sans interruption. Vint ensuite la thèse de l’attentat spatial, vaste idée, sinueuse et confuse, elle aurait été balancée entre deux verres de gin par un photographe amateur, spécialiste des étoiles et de tout ce qui concerne ce qu’on trouve au dessus de nous plus globalement. D’après lui, un cailloux tout à fait ordinaire que nous nommerons “cailloux A” entretenait avec un autre cailloux ordinaire que nous nommerons “cailloux B” une jalousie dénuée de sens logique républicain, le cailloux A reprochait à son homologue cailloux B une certaine arrogance dans sa façon de se déplacer dans l’air, un détachement prétentieux qui réveilla la colère hystérique de notre cailloux A un brin paranoïaque, il s’élança avec violence vers son égal, provoquant un choc sans précédent là haut, ce qui amena l’élaboration de cette terre bleue à 76%. Nous appelions cet évènement : l’attentat spatial en référence à la violence inouïe de ce conflit inter-cailloux, même si certains historiens jamais contents préfèrent appeler ce fait le Grand Boum, dans un souci de vulgarisation.