Scène de la mort ordinaire
Aux murmures du Vent, la Pluie mêle ses sanglots.
S’évaporent, telles que l’encens, les paroles saintes aux cieux.
Le spectre, d’un défunt, gît au vent au cœur de bois si beaux
Sombre et étroit : Prélude ordinaire au voyage mystérieux.
Le deuil nourrit les regrets de ceux qui restent,
Souffle les rancœurs, consume la Haine et le Fiel ;
De ces cendres, en tire des éloges funestes,
Qui donnent du Disparu, le souvenir d’un Être Exceptionnel.
Plus que des souvenirs : la Pureté est titre posthume.
Les regards s’éteignent – le Silence devient lourd et sourd –
Un goût de sépulcre trahit l’avide Amertume,
Qui, sur les lèvres sèches, murmure à son tour.
« La Mort est un poison qui coule dans nos veines,
Quand sera-t-il temps pour nous, de partir,
Quand je serai vieux, que ma vie sera vieille . »
Se morfond l’Âme qui soupire.
A l’aube funèbre, il ne restera que l’Oubli.
Aux cœurs noirs du Deuil, un seul remords :
L’âpre certitude, que le temps qui s’évanouit,
Brûle leurs heures et annonce leur Mort.