Des images sortent de l’ombre et surgissent pêle-mêle
où s’entremêlent à la fois le réel et l’irréel.
Un passé foisonné de souvenirs lointains trop idéalisé que je n’étais jamais arrivée à prendre en mains.
Des visages marqués au caractère bien trempé et au tempérament quelque peu hâbleur qui reviennent souvent comme une douce réminiscence évoquant un retour à l’enfance qui, sans se l’expliquer pouvait me remplir de doutes et d’illusions.
Une vie simple dans un village ancien entouré d’immensité de forêts et de champs à perte de vue qui gardait éternellement son caractère sauvage avec sa place ombragée sous les vieux platanes et ses ruelles pentues porté par des peuples venus d’ailleurs et des hommes, autant que je me souvienne, qui s’exprimaient avec circonlocution.
Des maisons entourées d’arbustes et de fleurs aux belles harmonies de couleur.
Des fermes et des cabanes cachées dans des sous-bois en bordure de sentiers recouverts de lierres sauvages et touffus, enveloppés de ronces, des lieux où l’on se cachait en oubliant toute réalité et que l’on conservait comme un porte-drapeau en se figurant dominer le monde en pleine communion avec la terre et les feuillages séchés.
Des souvenirs obsédants et un havre de paix que l’on voudrait perpétrer pour l’éternité.
Des platanes centenaires sous lesquels on se couchait pour contempler les nuages blancs qui défilaient à toute vitesse, se faisant et se défaisant en se refermant sous la forme d’étranges silhouettes.
Un lieu captivant où l’esprit pouvait se transporter dans une autre vie, entouré d’êtres magiques et bienveillants venus d’un royaume imaginaire et sans souci, dominé par une Dame Nature qui, sans quitter son eccéité, avait le pouvoir d’apaiser tous les esprits.
Une terre envoûtante, haute en couleur qui parvenait par des moyens mystiques à apporter un effluve de parfum à l’infini.
Une terre qui arrivait à se transmuter à la pigmentation des arbres aux feuillages étincelants de lumière ou au rayonnement irradiant du soleil couchant.
Une terre aux successions de nuances intenses qui pouvaient muer du vert au rouge ou du bleu au jaune orangé et qui se mélangeaient au gré des heures et du temps pour ne former qu’une seule et même entité.
Une terre subtile aimant le jeu des contrastes.
Une terre aux couleurs exquises, si délicates à la vue que seul un esprit mythique ou une divinité, légendaire et généreuse, dotée de pouvoirs surnaturels auraient pu la métamorphoser avec autant de délice, de beauté et de grâce pour que son empreinte se perpétue à tout jamais.
Mais, il restera avant tout de cette enfance, le souvenir du vent qui ployait, les branches de grands chênes majestueux tout en poussant des nuées de nuages blancs qui formaient avec habileté une multitude de figures évanescentes, s’évanouissant sous nos regards suspendus, sans que l’on n’ait le temps de deviner ce qu’ils représentaient. Ces nuages blancs resteront pour longtemps le symbole de nos jeux innocents.
Bravo Liza,
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