SOMMAIRE :
PROLOGUE ( SVP pas encore)
I– CHARITÉ FUNÈBRE
II– LA MORT RÔDE TOUJOURS
III– SUSPECTIONS COLLECTIVES
IV– JUGEMENT PARTIAL
V– OSTRACISME
VI– LA SÉPULTURE DE PIFANDA
VII– LE POINT DE NON-RETOUR
VIII– LE COURROUX DE BABAGNACK
IX- L’IMPRÉCATION
La rincée battait toujours très fort, mais Babagnack était sur le chemin de retour de sa paillote. Il voulut rentrer normalement en passant par sa cour frontale et ainsi dégager les macchabées d’animaux dont le soleil avait déjà fait sécher pour libérer son vestibule. Mais en dernier ressort, il choisit le long chemin et contourna par-derrière en passant par la brousse de Matok pour tomber droit sur la forêt et regagner ainsi son domicile. À l’intérieur, il trouva ses filles en train de laver leurs vêtements. Quand elles le virent, elles cessèrent leurs activités et vinrent l’embrasser comme d’habitude malgré qu’il soit mouillé. Cependant, pour la première fois, il les repoussa en s’asseyant sur un vieux banc.
Il prit son visage entre ses mains froides et imbibées, puis se mit à pleurer autant que la pluie tombait à l’extérieur. Amita, faisant signe à Melal de continuer la lessive, s’approcha doucement et demanda à son père la raison de sa tristesse.
– Père, nous nous sommes faites tant de soucis pour vous. Et pour finir, vous rentré si cafardeux. Que vous est-il encore arrivé ?
– Mmh… Mmh… Mmh… Mmh … Mmh.
Elle n’eut que pour réponse ce son palatal. Par ce fait, elle se rendit compte que ce n’était pas le torrent d’eaux qui inondait depuis sa trombine pâle, mais bien des larmes. Elle resta la debout à le zieuter. Et lui, la face toujours dans les paumes. Prenant son courage à deux mains, il raconta tout ce qui s’était passé. Melal eut un choc et tomba évanouie, après avoir entendu cela. Sa grande sœur par contre, plus résistante, peut-être grâce à la maturité de ses quinze ans, entra à son tour dans une puissante et terrible colère qui l’incita à crier déjà vengeance.
– Comment … Comment… Mais comment ont-ils osé faire ça ? Oh ! Mère ! Woueehh mes chères sœurs !
Portant sa cadette dans ses bras, Babagnack dit à Amita :
– Mon Cher Enfant, écoute-moi bien ! Patientons d’abord treize jours. Durant ce temps, faisons en sorte qu’il pleuve jusqu’à submerger le village, noyer leurs enfants et que la foudre s’abat sur quiconque et le tue !
– Compte sur ma loyauté, père ! Accepta t’elle avec dévotion.
Ensuite, Babagnack s’en alla déposer sa troisième, toujours
inconsciente, sur sa place de lit.
De là, il se dirigea vers une marmite en terre cuite posée au sol et la porta jusqu’au salon où l’attendait son aînée. Il la déposa au sol et l’ouvrit. À l’intérieur, il y avait divers objets à l’instar des cheveux, des griffes ou ongles, des peaux et feuilles séchées, des écorces, du sel, des os. Aussi de petites bouteilles contenant des liquides bizarres et malodorants qu’il prit la peine de lui faire humer et des poils.
– Nous aurons besoin de tout cela !
Toujours accroupi, il referma ensuite à l’aide du couvercle et leva les yeux devant lui.
– Viens avec moi, Amita !
Ils se rendirent à la forêt, et se mirent à chercher de gros insectes, des vers, de la sève de certaines plantes avec des feuilles fraîches et des serpents.
À SUIVRE…