Petites amours > 10. Une femme de goût

3 mins

Nous étions convenu de nous rencontrer dès notre premier échange. Les ondes étaient bonnes, nous sentions qu’il n’y avait pas lieu d’attendre, les phéromones feraient le reste du travail… ou pas !

Bien qu’en avance, Teresa était déjà là, dans un coin du Gavroche un café-restaurant de Saint-Gervais en plein centre-ville.

Elle se lève pour me faire la bise, me regarde dans les yeux, profondément. Teresa est petite, noiraude et très mignonne. Ses cheveux sont longs, denses, ondulés. J’ai envie de les caresser. Avant le rendez-vous, j’ai googlé son prénom et le nom de l’institut pour lequel elle travaille. J’ai trouvé qu’elle était docteur et ingénieur dans le domaine nucléaire. C’est apparemment une sommité, plusieurs de ses conférences sont sur Youtube.

Je la connais donc déjà un peu et lui révèle le résultat de mes recherches. Elle me dit qu’elle a fait la même chose…

D’un commun accord, après une rapide vérification des informations glanées sur le net, nous décidons de ne pas parler de notre vie professionnelle et passons directement à la partie personnelle. Teresa est à Genève depuis quelques mois, elle est maintenant établie et souhaite prendre en main sa vie affective. Quoi de mieux que de découvrir le pays avec un natif à ses côtés. Je ne suis pas le premier homme qu’elle voit, elle est un peu dépitée m’avoue-t-elle. Elle n’a rencontré que des indécis et désespère de trouver quelqu’un qui lui plaise. Je sens qu’il se passe quelque chose, nous avons légèrement le trac, c’est très agréable. Je commande deux verres de Chardonnay chiliens et des cacahouètes.

Teresa est intelligente et intuitive. Elle m’a cerné et mes réponses à ses questions valident ses présomptions. Elle me fait remarquer que je parle très peu de moi, ce qui finalement n’est pas pour lui déplaire, pour une fois qu’un homme ne lui parle pas de son travail, de ses exploits sportifs, de sa voiture ou de sa mère…
Le temps passe vite et je lui propose de la raccompagner chez elle. Nous discutons beaucoup, le vélo que je pousse nous sépare. Nous arrivons à la porte de son immeuble. Je ne te fais pas entrer me dit-elle. La prochaine fois, peut-être.

Deux jours plus tard, je reçois un sms. Nous décidons de nous retrouver le soir même chez moi. Elle n’a pas pris le temps de passer chez elle et semble fatiguée. Son job lui prend énormément de temps et d’énergie. Elle tenait cependant à me voir. Je la sens tendue et lui propose de s’installer sur le sofa pendant que je lui prépare un French75.
Nous trinquons, l’acidité du citron et du champagne la fait légèrement grimacer. «C’est bon » me dit-elle.
Elle me regarde fixement dans les yeux.

« J’ai envie de te goûter » me dit-elle en dirigeant sa main vers mon sexe. Je la laisse déboutonner mon pantalon, mon verre toujours à la main. Teresa semble savoir ce qu’elle veut et très vite me prend dans sa bouche. Je me laisse faire, j’ai l’impression de n’être qu’un instrument dont elle se sert par ailleurs très bien. Je bois mon cocktail d’un trait et m’abandonne.

« Tu as bon goût » me dit-elle. « Aimes-tu le sexe ?

».
Je lui réponds par l’affirmative, bien qu’encore un peu déconcerté par son enthousiasme. Je lui propose un deuxième verre que je vais préparer dans la cuisine.
Lorsque je reviens, elle est debout en train d’observer les œuvres d’art dans mon salon. « Je vois que tu aimes les grosses poitrines ? La mienne est toute menue ».
Je ne dis rien.
« Ne te méprends pas à mon sujet » me dit-elle, « j’avais tellement envie et puis maintenant avec ces sites de rencontres tout est inversé. On baise d’abord et ensuite, si ça s’est bien passé, on fait connaissance ».
Je lui demande si elle veut faire connaissance ?
« Je ne sais pas » me répond-elle… « Nous n’avons encore rien fait ! »,

Elle regarde sa montre. Mes fils m’attendent, je dois y aller. On se revoit bientôt.
Je l’accompagne à la porte, nous nous embrassons pour la première fois, rapidement. Elle disparaît sans regarder derrière elle.

Quelques jours plus tard, vers 23h30, je reçois un sms de Teresa avec une vidéo. Elle est dans son lit, le gros plan est explicite, sa main s’active entre ses jambes. Son visage est caché, mais c’est bien elle. Ses légers gémissements sont couverts par les bruits de clapotis émis par le va et vient de ses doigts. Tout n’est que vagissement, gargouillis, glougloutements et chuintements. La marée est d’équinoxe, d’ampleur exceptionnelle.

« Tu aimes ? » me demande-t-elle.

Demain je t’enverrai quelque chose d’autre. Je suis à New-York et ne pourrai venir te voir avant une semaine.

Le lendemain, toujours vers 23h30, elle m’envoie une photo d’elle sur son lit. Elle est de dos, sur ses genoux, les fesses maintenues écartées par ses deux mains, son visage enfoui dans un oreiller…

« Tu aimes ?» me demande-t-elle à nouveau.

Je ne suis certes pas insensible à ces prises de vue et trouve le jeu plutôt excitant, cependant j’hésite encore une fois à lui répondre.

Je consulte régulièrement son compte WhatsApp, elle est en ligne mais n’écrit plus, puis un matin, un nouveau message :

– J’ai rencontré un homme, il a un goût exceptionnel lui.  

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