J’ai pleuré ce matin.
J’ai pleuré ce matin en t’écoutant, pourtant je connais ta chanson depuis longtemps.
Je l’ai tant hurlée dans les oreilles de mes frères, l’été de sa sortie.
J’ai pleuré ce matin et je suis encore bouleversée. Bien sûr tu peux penser que c’est le souvenir des ces vacances qui me rend nostalgique, triste. Mais non
J’ai pleuré ce matin parce que j’ai réalisé quel cadeau tu faisais à ton l’Autre dans la chanson. Tu lui offrais du répit, de la douceur…”cette fois je ne lui annoncerai pas la dernière hécatombe !”… Un peu comme on le fait avec les enfants. On les met à l’abri des soucis. On les laisse vivre et profiter. On les laisse dans leur insouciance.
Alors j’ai repensé à La Vie est Belle et j’ai réalisé que j’avais aussi beaucoup pleuré. Mais ce n’est pas l’horreur qui m’avait rendue triste…Non.. Car l’horreur me donne la rage plutôt … C’est donc bien ce geste poétique qu’offre ce papa à son enfant; celui de mettre du beau et du drôle dans l’ impensable, l’insupportable qui m’émeut.
Un instant pur de silence, un souffle, un répit, une suspension.
J’ai pleuré ce matin et ces larmes sont celles de mon enfant intérieur. Celui qui aurait aimé ne pas avoir à grandir si vite. Celui qui aurait aimé être adulte à la bonne heure.
“J’ai 10 ans…. Laissez moi rêver que j’ai 10 ans… “
Encore quelques paroles de chanson qui me collent à la peau. Comme l’envie de s’extirper de ce monde de grands, étouffant et angoissant.
J’ai pleuré ce matin mais je suis désormais remplie d’espoir. Je peux être légère comme le vent et me demander ce que je vais manger au goûter. Je peux choisir comment voir ce monde et ne pas le subir. Éteindre la télé et me pencher sur 1000 pensées positives, sentir le soleil briller et te regarder.
Ainsi je souris ce matin car du haut de tes 12 ans, en déjeunant tu me parles de partir en High School dans 2 ans, tout en me montrant ta lettre au “Cher Père Noël !”
Sois patient, ne va pas trop vite, je t’aime, je suis là.