Quand Beethoven est devenu Dieu

2 mins

Quand Beethoven est devenu Dieu

C’est dans l’air je pensais, je le pensais depuis longtemps et je l’avais dit il y a déjà un an.

L’espèce meurt, il faut encore respirer la musique, le monde coule, il faut encore regarder les couleurs et se délecter de leurs saveurs.

Je marche comme sur une partition de beethoven symphonie 9, je marche et c’est un peu comme sur un escalier dans le vide, avec le néant dessous et dessus, je grimpe à tout allure, ne sachant pas ce que je fuis, ne sachant pas, où nous allons tous.

Il y a encore tes yeux, plus beaux qu’hier, avec sur le côté le temps passé avec moi, il y a ça dans mon coeur, il me semble que c’est le monde et pas celui qui est en train de crever.

Il y a ce sentiment et je veux le garder, le chérir encore un peu jusqu’au souffle encore, jusqu’à la dernière limite de la dernière marche.

Un puis deux, les relations se disloquent, à croire qu’il faut tenter d’être mieux seul que de retenir l’amour même invisible, l’amour qui dure devient un exercice inaccessible.

C’est dans l’air, la mort rôde partout, comme une pute arpentant inlassablement le même trottoir, sauf que là, depuis un an on passe tous les jours devant, sauf que son périmètre c’est agrandi, sauf que là, même au fin fond de la ruralité son trottoir est là, qu’il est devant, en bas des marches du perron de toutes les maisons.

Elle est de plus en plus nerveuse, le monde, elle voudrait engloutir dans son ventre l’humain tout entier, et puis elle fera du reste encore de la place pour l’engloutir tel un constrictor qui s’éventrera de ca, la mort jusqu’à la mort.

C’est une urgence de vivre, une urgence quotidienne, le printemps hésite même à arriver, les bourgeons sont là mais le soleil hésite encore, il laisse la tristesse des nuages se vider inlassablement, les sols n’arrivent pas a ingurgiter cette tristesse, tout déborde pendant que le tambour gronde et que Vive Beethoven, à ce moment présent je pense qu’il est dieu et que ma vie n’y surivrai pas sans lui.

Je pense au papillon des étoiles et puis à ces fins inévitables ou les éternités recommencent.

On est à la fin du cycle, celui où tout dégringole.

Je pense souvent au sens.

Au sens inverse dans lequel je nage, dans ce bonheur que je veux retenir, serrer entre mes jambes repliées sur mon ventre et puis le reste, moche, moche comme moi quand l’inéluctable arrive, quand je sens les invisibles danser et me prendre la tête comme une possédée.

j’ai de plus en plus envie de t’aimer même si le sens est contre moi, même si les apparences nous trompent et que notre amour en trompe l’oeil n’est plus aussi évident qu’avant.

Il reste si peu de temps, j’ai envie de te le dire, si peu de temps pour finir notre histoire, le monde se débat alors qu’il faudrait penser à autre chose, mettre dans le viseur autre chose, quelque chose qui serait le sens unique, l’ultime sens !

Je pense à l’essentiel, il n’y a plus d’alternative, j’ai compris les battements de la terre et les secousses d’avertissement.

Fuyons heureux, fuyons sur les grandes marches, Beethoven est tellement vivant en ce moment que je n’ai nul doute, il nous attend…

L’animelle

No account yet? Register

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Lire

Plonge dans un océan de mots, explore des mondes imaginaires et découvre des histoires captivantes qui éveilleront ton esprit. Laisse la magie des pages t’emporter vers des horizons infinis de connaissances et d’émotions.

Écrire

Libère ta créativité, exprime tes pensées les plus profondes et donne vie à tes idées. Avec WikiPen, ta plume devient une baguette magique, te permettant de créer des univers uniques et de partager ta voix avec le monde.

Intéragir

Connecte-toi avec une communauté de passionnés, échange des idées, reçois des commentaires constructifs et partage tes impressions.

0
Exprimez-vous dans les commentairesx