Qu’est-ce qu’il est con ce mec, j’ai failli y passer, j’ai eu juste assez de force pour ne pas basculer, maintenant il faut que je dorme, il m’a complètement épuisé.
J’ai un de ces mal de crâne, et j’ai la langue collée tout au fond de la gorge, j’ai dû en prendre une bonne, je suis couché par terre au milieu du salon, une envie de dégueuler, il faut que j’aille pisser, merde j’ai plus mes godasses, ça va me revenir j’ai encore déconné.
En suivant le couloir, une bouteille, deux bouteilles, il s’appuie sur les murs, d’abord ouvrir la porte pour l’instant c’est le flou et il tangue.
— T’es vraiment un sale con, arrête de déconner.
Il en rate la cuvette tellement il est surpris, il s’arrose les pieds, il cherche son téléphone, la seule explication qui lui vient à l’esprit.
— Allo, allo, ne quittez pas, je cherche mon téléphone, il est tombé par terre, je vous réponds de suite.
Il cherche du regard, il attend une réponse, rien de plus pas un bruit, il déroule du papier, il tend un peu l’oreille, sans doute un mauvais bruit qu’il a mal entendu, il essuie le par-terre il faut qu’il prenne une douche, c’est peut-être la télé ou alors la radio, il cherchera plus tard.
— Je dis t’es un sale con, il faut que l’on s’explique.
— Merde c’est quoi cette connerie.
Il retourne au salon, la télé est éteinte, la radio également, il cherche du regard, il retourne aux toilettes, bouscule les étagères, il regarde les murs, traverse le couloir, il allume les lumières recherche dans tous les coins, il ralentit son souffle, sur la pointe des pieds, il pose l’un après l’autre, ce n’est pas un palais, on ne peut pas se cacher dans son appartement, ou alors c’est une blague, quelqu’un lui fait une blague, il doit entendre la voix pour retrouver la source.
— Allo il y a quelqu’un ? si on me fait une blague, je ne trouve pas ça marrant.
— Tu prends la douche d’abord ou alors le café, et après je t’explique, mais ce n’est pas une blague, simplement j’en ai marre, mais fais tes trucs d’abord histoire d’avoir les idées claires.
— J’ai quelqu’un dans la tête, ça y est je deviens fou.
— Fais tes choses calmement, c’est pas dur à comprendre, et après je t’explique.
Il n’a pas vraiment le choix, il ôte ses vêtements lentement en regardant partout, il croit qu’on le surveille, il croit qu’on le possède, il croit aux envoutements, il croit à tout ce qu’il ne croyait pas, il ne sait plus ce qu’il doit croire. Il ressort de la douche et entrebâille la porte, comme si quelqu’un derrière, il va dans la cuisine, un café, deux cafés ? l’un pour lui l’autre pour sa folie, aucun autre raisonnement ne lui vient à l’esprit
— Je vais me faire un café et je vais ou après ?
Il attend une réponse, rien ne vient, il aimerait tellement croire que la douche a lavé la crasse d’un mauvais rêve , il fait tout calmement, ses gestes sont comptés, un fou sait qu’il est fou ou alors il est sage de savoir qu’il est fou, Bouddha ne l’aidera pas, il s’assied au salon il attend qu’on lui parle.
— Bien, il est comme je les aime, on adore le café.
Ça le fait sursauter, pourtant il attendait.
— Vous êtes qui, vous êtes quoi, une âme ou un démon, j’ai fais une grosse bêtise, on m’a jeté un sort, ou alors je suis en train de dormir.
— Je sais c’est pas facile, mais c’est ta faute aussi, je ne suis rien de tout ça, je suis toi tu es moi, des deux mauvais côtés, on est la même personne, quand je nous ai sauvé, nous nous sommes séparés, enfin pas tout à fait, on est toujours ensemble, mais j’ai comme l’impression qu’on pense séparément, la preuve on est assis, on se boit un café et on peut discuter comme deux esprits distincts, c’est assez singulier, en même temps que j’explique, j’essaie de tout comprendre, tu fais tout à l’instinct tu as pris le dessus, moi je suis la raison, enfin c’est ce qu’il me semble, j’ai eu des mots grossiers, mais c’était fait exprès pour que tu me comprennes, parce que là tu me gonfles, et je pèse mes mots, tu as failli nous tuer.
— Vous êtes qui, vous êtes quoi, une espèce de fantôme, moi je parle de mes lèvres et vous c’est dans ma tête, et j’ai failli tuer qui, vous êtes quoi à la fin.
— Bon je reprends, j’essaie de raisonner, tu as voulu sauter, enfin je ne sais pas trop, tu étais tellement saoul, quelque chose s’est cassé au fond de notre esprit, j’ai vu qu’on basculait, un réflexe de raison, j’ai agrippé la barre, tes chaussures sont en bas, regarde sur le trottoir, je nous ai ramené pendant que tu cuvais, mais là je m’aperçois que je ne commande pas le physique c’est toi , chacun son libre arbitre, je n’ai droit qu’à penser, le primaire l’emporte.
— Je ne comprends toujours rien, donc j’ai failli tomber et vous m’avez sauvé, vous nous avez sauvé, et pourquoi le primaire, et pourquoi la raison, et pourquoi je suis toi, et merde vous me faites chier.
— Voilà, la réaction primaire, l’instinct qui réagit parce qu’il ne comprends pas, le reptile en goguette qui préfère attaquer, on à les mêmes pensées mais pas le même esprit, essaie de réfléchir, on sait bien tous les deux, ça me fait drôle aussi, donc on sait tous les deux tous nos détails intimes, je ne suis pas arrivé comme ça dans ton cerveau, pose moi des questions j’ai toutes les réponses, peut-être un autre point de vue, mais je sais tout de nous, au moins jusqu’à hier soir, parce que là on est deux.
— Qui me prouve que c’est vrai, vous lisez mes pensées, vous êtes dans ma tête vous avez les réponses, on a les mêmes bases, je suis devenu fou en pleine schizophrénie, si on pense pareil, les symptômes n’y sont pas, maigre consolation, mais bon, si tu veux jouer je commence en premier.
Jeu de questions réponses, ça a duré des heures, les réponses étaient bonnes, chacun de leur coté, peut-être pas la vision non plus sur la manière, question de point de vue, mais résultat identique.
— Tu te souviens Sylvie, celle-là tu l’aimais bien, pourquoi t’es pas resté ?
— Qui t’as dit que je l’aimais, elle était si gentille, un peu trop maternelle, souviens toi de l’époque, c’est vrai qu’elle me plaisait, j’ai préféré partir je ne me sentais pas prêt.
— Attends, attends, pas à moi cette histoire, tu as laissé pourrir, ce n’est pas toi qui est parti, elle t’as foutu dehors.
— C’est du pareil au même, je n’ai jamais osé lui dire qu’elle m’endormait, j’ai laissé le temps faire qu’elle en ait eu assez, tu vois c’est différent, une question de point de vue pour le même résultat.
— Et cette dernière année, tu avais arrêté de boire, tu étais amoureux, arrête je l’ai senti, n’invente pas de raisons, pourtant tu savais bien qu’elle ne convenait pas. Elle avait trop de ci, et pas assez de ça, et pourtant tu voulais qu’elle reste à tes coté, la raison te l’a dit, ton instinct te criait, mais qu’est ce qu’il s’est passé.
— Je sais, c’est arrivé comme ça, je ne voulais que coucher, je n’ai pas réfléchi, je sais je sens que tu souris, j’ai fait comme d’habitude, te fous pas de ma gueule, c’est arrivé une fois, c’est arrivé deux fois, et ensuite plein de fois, je n’ai pas bien compris, j’attendais qu’elle revienne.
— C’est incompréhensible, pourtant on le savait, et quand elle est partie, tu t’es remis à boire, ce n’est pas la raison, l’instinct sait bien que ça fait mal de se saouler la gueule, et l’idée de sauter, si je n’avais pas rattrapé… Attends une seconde, je crois que je viens de comprendre, il y a quelqu’un d’autre, il n’y a pas que nous, quelque chose de plus fort qui n’a pas supporté, qui a voulu sauter, s’il te plait écoute moi, ne dis rien écoute moi, il faut qu’on reste unis, l’instinct et la raison, il n’y pas d’autre choix, quelqu’un est encore amoureux, il est plus fort que nous.
— Allo, allo, il y a quelqu’un d’autre ?
Mon psy est en vacances ^^ oui je sais mais il faut une raison à mes textes débiles ^^
La raison est en gras, l’instinct en italique, votre serviteur normal ^^ c’est un dialogue à trois ^^ notez que dia ne veux pas dire deux ^^, trilogue j’ai cherché les racines, mais c’est assez confus ^^
je ne sais pas trop si je l’ai déjà publié ^^ mes textes c’est le bordel ^^
on dirait du Hamlet ^^ non, non je déconne ^^