Romain n’a pas tout à fait seize ans, mais ces vacances de l’été 2000 vont changer bien des choses dans sa vie. Ce sont ces changements dont il nous fait part dans Baptiste, qui est le premier tome d’une série de romans intitulée Souvenirs. Je ne saurais vous dire combien exactement : je crois que Romain lui-même n’est pas encore fixé.
Si dans Baptiste j’évoque la relation entre Romain, le narrateur âgé de seize ans, et Baptiste, jeune homme de vingt-trois ans, il me semblait évident que rien de ce que j’écrivais n’enfreignait la loi. Je me suis naturellement parfaitement documenté sur le sujet avant d’entamer l’écriture de cette histoire. Tout me semblait donc clairement établi. J’avais tort.
Baptiste a provoqué une véritable levée de boucliers dans l’un des comités de lecture auquel il a été soumis. Les réactions de ce comité couvraient grosso modo un spectre allant de « détournement de mineur » pour les plus modérés, à « roman pédophile » pour les plus acerbes. Je précise à toutes fins utiles que dans la version que je leur ai fournie, Romain avait quinze ans et cinq mois, soit quatre mois de moins que dans la version que vous tenez entre les mains. Malgré tout, il me semble qu’une mise au point s’impose .
Premier point : le détournement de mineur. Contrairement à une idée assez répandue, le détournement de mineur n’a pas de lien spécifique avec le délit d’atteinte sexuelle sur mineur. Le détournement de mineur, c’est le fait de soustraire un enfant à l’autorité parentale.
Héberger un mineur – un ami de vos enfants, par exemple – qui a fugué, sans prévenir ses parents, vous place sous le coup de l’article 227-8 du Code pénal, et vous rend passible de cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. Et pourtant, tout ça n’a rien à voir avec le sexe.
Second point : en droit français, la notion de pédophilie n’est pas définie par le Code pénal.
L’article 227-25 définit l’atteinte sexuelle sur un mineur de moins de quinze ans. L’article 227-26 précise des peines plus lourdes si la personne majeure a autorité sur le mineur de moins de quinze ans, si l’atteinte a été commise à plusieurs, ou par une personne sous l’emprise de l’alcool ou de la drogue, ou si cette atteinte a été rendue possible par l’usage d’internet. L’article 227-27 étend l’atteinte sexuelle à l’âge de dix-huit ans si elle est commise par une personne disposant de l’autorité sur la victime.
Troisième point : quel que soit l’âge des partenaires, le consentement n’est pas une option. Si vous dites « stop », rien ne peut justifier que tout ne s’arrête pas instantanément. Une relation sexuelle qui n’est pas librement consentie est un viol, la personne qui la subit est une victime.
Quatrième point : on ne le dira jamais trop, sortez couverts ! Outre le SIDA, il existe de nombreuses IST qui peuvent sérieusement vous gâcher la vie, et c’est là un doux euphémisme. Un préservatif peut vous sauver la vie.
Voilà qui est dit. Vous ne risquez donc rien à lire ce livre, hormis de passer un bon moment. En tout cas, je l’espère !
Bonne lecture,
V.L.
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